
Difpofition
qu'ilfautfaire
pour inonder
quand on voudra
le fojfè.
d’une demi-lune
, en maintenant
à fec celui
de la place,
*1. XXXIV.
Kg. ».
3.66 A rchitecture Hydraulique , L ivr e lit.
ment, on le pourra en fermant les éclufes P, C , & en ouvrant
les autres X , S , jufqu’au parfait écoulement de l’eau comprife
dans l’efpace Q , P , Y , X ; après quoi l’on refermera la premiers
X pour remettre les chofes dans le premier état. Ceci bien entendu
, je paile à ce qui regarde les folles des demi-lunes.
969. Pour faire enforte que le foffé de chaque demi-lune
puiffe s’inonder féparément, enfuite être mis à fe c , puis fub-
mergé tout de nouveau, alternativement autant de fois qu’on
îe voudra, fans être obligé de lâcher les eaux dans le^grand
foffé , qu’on a intérêt de maintenir praticable ; il faut, i° . faire
lès batardeaux e répondant à la gorge de la demi-lune 16 que
nous prenons pour exemple. 3°. Conftruire le long de 1 intérieur
du revêtement de la même gorge les poternes b c d o c
b f g , ayant une entrée commune b pour qu’en débouchant
par les forties </, g", la garnifon puilfe palTer dans les places d armes
18 & 19 , en montant par les rampes t, a , allez larges
pour voiturer le canon. 30. Ménager en déblayant les terres du
grand foffé m , n , o , p , une caponiere 15 conforme au profil
exprimé par la fig. 2 , où l’on fuppofe que AB marque le fond
du même foffé; C D , le niveau où pourront monter les plus
hautes eaux ; EF, celui du terre-plein de la demi-lune; A ,G ,1,K,
les maffes de terre qu’on a laiffées pour former les parapets G
faits en glacis G C , G D . .
O n obfervera que la tenaille eft divifee en deux parties lur
la prolongation du fond de la caponiere, & que 1 on peut pti-
fer de l’une à l’autre à l’aide d’un petit pont a ; qu’il y a en M
une éclufe fermée par deux vannes, comme à la fig. 4 , relative à
l ’article <72 , que Ton ne pofe dans les couliffes avec le chaffis
qui les ioutient, que quand le chemin couvert eft pris , afin
d’avoir la facilité de retirer dans la place le canon qu’on aura
fait paffer dans les dehors. Ainfi tant que le foffé de la demi-
lune refte à fe c , on peut parcourir le fond de cette caponiere
qui aboutit aux poternes précédentes ; mais comme elle fert
aufli de canal pour conduire les eaux dans le meme foffé, en
les faifant paffer par les poternes, alors la communication avec la
demi-lune fe fait par les banquettes H I de niveau au terre-
plein de la tenaille, parce que ces banquettes repondent a des
degrés N , pratiqués dans l’intérieur du réduit 16. Il eft à remarquer
que fi l’on vouloit paffer de ce réduit dans le foffé h
lorfqu’il eft à fe c , on y peut defcendre par les rampes I L répondant
au pied des mêmes degrés & à l’entrée b des poternes.
C hap. XIII. DE l’usage des eaux a la guerre. 167
970. Après que le mineur affiégé aura épuifé tous les moyens
de défendre lacontrefcarpe&labreche delà demi-lune , & que
le tems fera venu de lâcher les eaux dans fon foffé , on le fera
en fermant l’éclufe P & en laiffant ouvertes les trois autres F,
K , M , parce que les eaux de la riviere arrivées dans le foffé
R, O , pafferont dans celui de la demi-lune; enfuite on fermera
les éclufes F, M , & l’on ouvrira les autres P, X , S , pour laif-
fer écouler l’eau du foffé de l’enceinte, au cas que l’on ait be-
foin de l’avoir â fec.
Suppofant qu’au bout de quelque tems on veuille vuider celui
de la demi-lune, pour détruire tout de nouveau les ponts &
les épaulemens que l’ennemi y aura faits, on voit qu’en maintenant
les éclufes précédentes dans le cas où l’on vient de les
laiffer, & en ouvrant celle qui eft en M , les eaux de ce foffé
s’écouleront vers le nord, parce qu’on fuppofe leur avoir ménagé
un peu de pente en venant vers la place ; ainfi les chofes
fe remettront dans leur premier état jufqp’à ce qu’on juge à propos
de recommencer la manoeuvre précédente.
971. On voit, par l’élévation de la gorge de la demi-lune
repréfentée au profil, que fon terre-plein étant fupérieur de
vingt-deux pieds au fond du grand foffé, & que celui du réduit
en ayant neuf de profondeur,il fe trouvera encore trois pieds
au-deffus des plus hautes eaux,que nous fuppofons de dix pieds;
ainfi le mineur affiégé aura l’avantage de travailler à fec dans ce
foffé, & de conduire des rameaux fous le terre-plein de la demi-
lune, pour renverfer les logemens del’affiégeant. Cependant ce
dernier ne pouvant fe rendre maître du réduit fans tranfporter
du canon dans la demi-lune, comment y parviendra-t-il, vu le
mouvement continuel des eaux, &. la difficulté d’établirfes batteries
dans un lieu auffi refferré & fi fréquemment bouleverfé par
les mines ? Il eft vrai qu’il en fera auffi de fon côté ; mais dans
la guerre fouterraine de mineur à mineur, on ne peut contef-
ter qu’à bravoure égale, celui de la place n’ait l’avantage, parce
quefes difpofitions font toutes faites pourbien recevoir fon ennemi
, au lieu que ce dernier ne peut travailler qu’à tâtons , au
rifque d’être étouffé parle camouflet. S’il eft arrive dans plufieurs
fieges que les réduits n’ayeut pas été difputés auffi long-tems
qu’ils auroient dû l’être, cela vient apparemment de ce que ceux
qui les défendoient n’avoient point pour leur retraite une communication
affurée avec le corps de la place. Ici nul motif ne
'peut empêcher de braves gens, non-feulement de ne fe retirer
Opération
dumouvement
des eaux , en
conféquence
des difpofitions
précèdent,
tes.
Difficulté’*
qu on peut op-
pofer à l ’affti-
géant, pour retarder
la prife
du réduit de la
demi-lune.