
Avantage ■
particulier du
port d’A le xandrie.
Forces
maritimes
de PhiladeLA
tient ioit ^
remarquable
<fcDinocrate,.
fameux archî- -
telle-, en traçant
les rues ■
d’Alexandrie,.-
DeftrùStion ■ ■
de-, cette ville J
par les François
& les Vénitiens,
, '
42 A rchitecture Hydraulique , L ivre lü .’
fon nom à tous ceux de cettecfpece, après avoir lui-même tiré
le lien de Tille où il fut bâti.,,
627. Un des grands avantages,du port d’Alexandrie , où les
vaiffeaux fe trouvoient parfaitement abriés, étoit de pouvoir y
entrer ■ & en fortir librement par prefque tous les airs de vent.
Si la mer étoit agitée à l'occident, ils paffoient aifément de l’autre
côté; au contraire, s’il arrivoit que la vague incommodât
vers l’orient, ils avoient la même facilité de fe placer à l’occident
, par conféquent dechoifir celle des deux entrées qui leur
convenoitle mieux..,
Cés ports, d’un mouillage excellent, étaient capables de contenir
une quantité prodigieufe de vaiffeaux, & l’on ne peut lire
fans étonnement la defcription que font les hifforiens de tous
les édifices propres à la marine que Ton voyoit élevés aux environs
& dans Tille de Pharos. L ’on.prétend que Philadelphe y
entretenoit, pour la sûreté de fes états, plus de 120 galeres armées
, dont quelques-unes étoient d’une énorme grandeur, &
une infinité d’autres navires deffinés à-favorifer le commercé. ■
628. Je ne dis rien de la grandeur & de la beauté de la v ille ,
peuplée à l’infini, opulente, fuperbe dans fes bâtimens, où Ton
ne voyoit que temples, que palais,, & que places publiques richement
décorées de colonnes de marbre. Je ferai feulement
remarquer que Dinocrate, à qui Alexandre avoit confié la conduite
de tous les.grands ouvrages qu’il avoit ordonnés -, eut foin
d’obferver j e n traçant les rues, quelles fuffent orientées de telle
forte, que les vents éléfiens qui fouillent du nord puffent rafraîchir
la ville -, & y cauferune température d ’air qui contribuât:
à.la fanté des habitans- ,
629. Cette fameufe capitale de l’E gypte, féjour de fes rois,
rivale, d’Athènes & de Rome, après avoir été long-tems la plus
floriffante ville du monde, a fubi le fort de T y r & de Carthage,
& n’effplus aujourd’hui qu’un trille afyle fous la domination du
grand feigneur , où- Ton retrouve cependant des vefriges des
fuperbes monumens dont Strabon fait-une fi pompeufe defcription.
Elle fut ruinée en,Tannée 12 50 par les. François & les Vé nitiens
, qui la démantelèrent & y mirent le fe u , voyant qu’ils
ne la pouvoient garder. Comme l’es deux ports font demeurés
fort pratiquables, le vieux étant delliné pourles bâtimens des fu-
jêts du grand feigneur, & celui qu’on nomme le nouveau, ou-
venaux Européens, il s’y fait encore beaucoup de commerce.
'630. De toutes les villes connues dans l’antiquité, il n’y en
; a point eu de plus célébré qu’Athenes pour la bonté & la ma-
jellé de fon p o r t, la magnificence de; fes édifices, la force de
fon enceinte, la gloire des héros qu’elle . a produit, la fageffe
de fes loix, l’excellence de fon goût pour les belles-lettres, les
: fciences & les beaux arts, qui la rendirent l’école , du monde
entier. Tout, ce que la peinture & la fculpture avoient pro-
■ duit de plus merveilleux dans les autres parties de la Grece, lui
fervoient d’ornement. Les temples, les. portiques, les. cirques,
les écoles publiques & les théâtres , y étoient autant de chef-
d oeuvres de l’art. Il fembloit que la nature eût pris plaifir de for-
. mer exprès la fituation de . cette ville pour le commerce , en
, ménageant dans la côte un nombre d’endroits propres à contenir
les vaiffeaux à Tabri ; avantage qui excitoit l’empreffement
de toutes les nations à y venir négocier à fatisfaire leur cu-
r riofité pour voir les merveilles que la renommée publioit de
cette fuperbe ville ; de-là le nombre prodigieux de fes habi-
tans Jes.richeffes que Je commerce lui produifoit de toutes
parts.
631. Cette ville, fituée dans RAttique fur la mer" Egée, au-
■ deffus du fond du golfe Saronique, fut fondée vers Tan du
monde 2496, 1.5 58 ans avant l’ere chrétienne. Le plus ancien
j! des ports dont elle fit d’abord ufage ,'fut celui de Phalere; mais
- les Athéniens l’abandonnèrent dans la fuite, pour en choifir un
.. autre plus sûr & moins expofé aux. coups de vent.. Themïflocle.,
. un des plus célébrés citoyens d’Athenes-, après avoir remarqué
que le golfe précédent pouvoit devenir un des plus excel-
lens ports du monde , penfa que pendant le tems de fa magif-
trature, il ne pouvoit rendre un. plus grand ferviçe à fa patrie
, que d’approprier ce golfe à-la marine. Dans cette vue , il l’en-
; ferma d’une bonne-enceinte qui s’étendoit du côté delà terre,
comprenant auffi deux.autres ports moindres. Le premier, fitué
à l’orient du précédent, entre une petite ifle & le rivage , où
etoit une habitation nommée Pyrée le. fécond à l’occident ,
formé par un petit golfe, près duquel étoit auffi une autre habitation
nommée Munich, qui fit dans la fuite, avec la première,
C-partie de , la nouvelle ;-ville. ,à .laquelle ThemifiocU donna
.lieu.
63 2. Autour du grand baffin que formait le golfe -principal,
jon conflruifit des arcenaux & de varies magafins pour l’ufage
(de la marine & du commerce ; de forte qu’en peu de tems
« F jj
E x p i f î de
la magnificence
d- 'Aiher.es,
Dcfcripti&ti
des ports - de
cette ville ,
conflruite par
Thémiftocle,
, P1. I.
'Naiffaticé ér
uccroiffement
de Pyrée,ville
. proche, A the -