Détail de
ce qui a été
fu iv i à Toulon
y pour la
conJlruBion
d'une cale
faite par en-
caiffement.
PI. XXVI &
XXVII.
196 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e III.
ment digne d’admiration , il puiffe gliffer tout de fuite
l’inftant où il eft entièrement à flo t , fans recevoir ce que les
marins appellent le coup de talon : comme dans ce tem
Tuame Charge ^ a n g e re , feize pieds d’eau fuffifent auxvatf-
feaux du premier rang, parce que de là ils font conduits en un
autre endroit où ils en peuvent tirer davantage. . 1
858. Après cette légère explication, Ion n aura point de
peine à comprendre le plan & les profils de la cale rapportée fur
les planches X X V I & X X V 1I I où elle n’eft expnmee qu environ
fur la moitié de fa longueur répondant au fo™met,p a rc e
qu’elle eût occupé trop d’efpace fi on avoir voulu la donner
wute entière , à moins de la réduire à une plus petite echelle
M Ê aurait rendu les parties moins fenfibles ; mais ce qu on
en voit fuffifant pour juger du refte, nous paffons a ce qu on
auroit dû fuivre dans fa conftru£hon , fans nous mettre^ en
peine de ce qu’on a exécuté effeaivement, parce quon n y a
M égard â plufieurs 8— B ■
Sonnons ici pour maximes. On a peche, 1 u / ° A ire
trop d eta lu d, d’où il refulte beaucoup de d.fficukc a fa re
monter les vaiffeaux qu’on veut mettre a terre, z . On ne lui
a pas donné fuffifamment de longueùr, ce qui prive les navires
d’avoir autant d’eau qu’il leur en faut pour y etra ai
accident. 30. EUe n’a que trois toifes de largeur au | g | g g
quatre qu’il faut pour manoeuvrer commodément ,amfi voila
autant de confidérations que l’expenence a rendu nidifpenf bles
& qui ont échappé en conftruifant cette cale ; il convenoit d„
les faire fentir , afin de ne pas s en ecarter. . • <•
Pour la fonder on a commencé par creufer le terrem juf-
qu’au bon fond fur trente-fix toifes de longueur & dix de largeur
, avec le fecours des machines à curer les ports, en lui
donnant quatre pieds de pente bien applame, depmskbord
du rivage jufqu’à l’endroit où la cale devoir aboutir; c eft-a-dire
que vers le chantier il avoir encore 18 pieds au-deffous des
moyennes eaux, & a i dans la partie inferieure.
On fit trois caifles, chacune de dix toifes de longueur, dont
la profondeur fut réglée de maniéré qu’étant placées, leurs
bords furmontaffent par-tout de quatre pieds la furfaee de 1 eau,
tandis que leur fond fuivroit la pente precedente ; amfi quand
elles furent pofées bout à b o u t , pour nen compofer quune
feule de trente toifes de longueur , fa profondeur fie trouva de
vingt-deux pieds vers le chantier & de vmgt-fix a 1 autre extre-
C h a p . XI. M a n ié r é d e f o n d e r p a r e n c a i s s e m e n t . 197
mité, afin qu’en cet endroit la partie inférieure de la cale, qui
devo’it avoir quatre pieds d’épaiffeur de maçonnerie & deux
pour celle de la grille, fut furmontée de feize pieds d’eau.
859. Pour affujettir ces caifles dans unefituation contiguë &
inébranlable, on les a renfermé dans un efpace de trente-deux
toifes de longueur fur dix de largeur, & on les a bordé par des
pilots .pofés à quatre pieds d’intervalle d’un centre à l’autre ,
& entretenus par deux cours de ventrieres contre Iefquelles on
a attaché des palplanches pour faire un vannage à fix pieds de
diftance autour de l’encailfement, le tout affleuré à la même
hauteur.
Lorfqu’en partant du chantier, on en eut enfoncé à droite &
à gauche fur la longueur d’environ dix toifes, & que la maçonnerie
fut élevée jufqu à une certaine hauteur dans chacune des
caifles, on coula à fond la première, en y faifant entrer l’eau,
par gradation, afin de ne l’affeoir â demeure qu’après avoir
pris toutes les mefures néceffaires pour qu’elle fe trouvât dirigée
convenablement, après quoi on remplit de terre graffe:
l’intervalle qui étoit entre elle & le vannage, afin de l’enclaver
de façon que les plus violentes fecouffes quelle recevrait de la
mer ne puffent la déranger.
Les autres caifles ayant été bien alignées & garanties comme
la précédente par une continuation de palplanches & de terre
graffe, on en épuifa l’eau avec les quatre pompes que chacune
contenoit, après quoi les cloifons qui les feparoient furent
fupprimées pour lier les parties de la maçonnerie, en ayant
égard à la pente d’un quatorzième que devoit avoir la furfaee
de la cale, comme le montrent les deffeins, où elle n e paraît
plus renfermée que dans une feule caiffe, parce que les longues
faces dés précédentes avoient été difpoféès pour être jointes
les unes aux autres.
860. On ne peut difeonvenir qué cette pratique n’ait fort
mérite à bien des égards, puifque les maçons n’étant plus féparës
dans des caifles différentes, ont autant de facilité pour manoeuvrer
que s’ils étoient fur terre, parce que toutes les pompes ref-
tant en place entretiennent l’encaiffement toujours à fec , d’autant
mieux que l’eau ne peut filtrer que par le fond, & point du
tout par les côtés que le conroi de glaife rend parfaitement
étanches. D ’ailleurs on doit compter pour beaucoup l’avantage
de travailler à loifir, par conféquent de donner à 1 ouvrage toute
la bonne façon qu’il mérite, fk le laiffer repofer enfuite auffi
Moyen pour
contenir les
caijfes dans
Valignement
quon veut
qu’ elles fu i- .
vent.
PI. XXVI &
XXVII.
Avantagé
de la méthode
précédente
pour ajfurer la
foliditè de
l ’ouvrage.