
du port de GU
brait ar.
Defcription
du port de
Malthe,
i l I P/ovince d’Efpagne, mérite que nous en faffions mention
à cauie de 1 avantage de fa pofition pour la sûreté des navigateurs.
Ce port eft formé par une-prefqu’ifle qui s’avance du
nord au iud d environ 3000 toifes, & qui tient à b terre par
une gorge étroite allant en s elargiffant jufqu’à 600 toifes à l’endroit
ou en bâtie la ville, bien fortifiée fur un rocher fort ef-
carpe du cote de l’Efpagne ; où elle eft abfolument inacceffible.
Cette pemniule forme, avec la côte quilui eft oppofée à l’oueft
une magnifique baye regardant le fud. Elle a cinq quarts de
lieue de large, fur environ deux lieues de profondeur. Elle eft
couverte du nord au fud par le cap Caméra qui la préferve
des courans réfléchis par la côte d’Afiique , qui bordent le
royaume de F e z , & qui facilitent l’entrée de cette baye aux
vanleaux engagés dans le détroit,. parce que les marées- y portent
nord-quart-nord-eft. L’on mouille autour de cette baye
depuis 1 o jufqu à 20 braffes d’eau, & beaucoup plus en approchant
du milieu, dont on ne connoît pas le fond. Il eft à remar-
9“ .« 9V6 “ ans ^es v *ves eaux ordinaires, la mer y monte &
baille d environ 6 pieds.
Au bord de la peninfule de Gibraltar, qui regarde l’oueft la
nature a ménagé deux anfes ou enfoncemens , diftans'd’une
aemi-lieue 1 un de l’autre , formant deux bons ports qui ont été
abnes chacun par un grand m o le , qui s’étend du fud-eft air
nord-oueft. Celui de ces deux ports le plus avancé dans la
®ay e > de qui fe trouve immédiatement fous la v ille , a 1 o à 12.
pieds d eau a maree baffe ; le fécond qui le précédé, eft beau-
coup meilleur , ayant dans le meme tems depuis 20 jufqu’à 24
pieds d eau ce qui le rend d’une extrême utilité , à caufe de
1 irrégularité des courans dans le détroit. Au furplus, l’entrée de
ces ports étant nord-oueft, fe trouve couverte par l’Efpague
par confequent abriée de tous les vents. Mais labaye a pourtra-
verfîer , celui du fud-oueft & d’eft-nord-eft , qui rendent la
mer très-dure ; cependant il n’eft pas moins heureux pour les
navigateurs de pouvoir s’y retirer pendant un gros tems, & de-
ia gagner l’un des deux ports. A u refte, pour bien juger de leur
polition , l’on pourra, avoir recours à la carte du détroit de Gi-
braltar que l’on vend gravée.
659. L’ifle de Malte, fi fameufe par la dïftinaiori'des chevaliers
de S. Jean de Jerufalem , à qui elle appartient depuis l’an
1530, que 1 empereur Charles F ie s en mit en poffeflion , a fon
port fi heureufement formé, que je crois ne pouvoir me diipeiv
c h a i*. III. D es p o r t s é t a b l i s p a r l e s m o d e r n e s . 6 1
1er de le citer avant que de fortir de la Méditerranée. Il fera difficile
de s’en former une jufte idée fans le fecours de fon plan,
que j’euffe volontiers joint à ce chapitre, de même que ceux
de tous les autres ports modernes dont je parle, s’il n’avoit fallu
borner les planches de ce volume au nombre de foixante des
plus utiles, pour n’en pas trop augmenter le prix; mais comme
le plan dont il s’agit le vend gravé chez les géographes, l’on
pourra y avoir recours, afin de mieux juger de ce qui fuit.
La ville de Malte , nommée auffi la cité V alette , occupe
tine prefqu’ifle qui détend du fud-oueft au nord-oueft vers
la mer, fur environ 1300 toifes de long & 400 de large, parfaitement
bien fortifiée à-la moderne.
Cette prefquifle, fituée au milieu d’un golfe, donne lieu à
deux ports principaux , dont le premier , que l’on nomme le
grand, au fud-eft de la-ville, a 1500 toifes de profondeur, &
300 de largeur. Il eft partagé en trois bras de mer, formant autant
de grands baffins féparés par deux langues de terre qui régnent
du fud-eft au nord-oueft , l’une nommée Fille de la
Sangle , & l’autre la cité viûorieufe ; cette derniere ayant
en tête le château S. A n g e , toutes deux fort peuplées, répondant
par leur fortification au fort Ste Marguerite, qui eft une
troifieme habitation peu diftante des précédentes, Le premier
de ces baffins,. en partant du fud-oueft, eft celui qu’on appelle
le port de la Sangle ou des François. Le fécond , placé entre
fille de ce nom & la cité Viâorieufe , eft le port où fe tien-
nentles galeres de l’Ordre ; & le troifieme, eft celui qu’on nomme
du Bourg ou de la Renalle. Leur entrée commune, qui n’a
que deux cens toifes de largeur, eft parfaitement défendue par
le fort du Ricazoli à l’eft for le promontoire de l’O u r fe , &
par le château S. Ëlme à l’oueft, à la pointe de la cité Valette,
à quoi on peut ajouter le château S. A n g e , qui fe préfente
vis-à-vis cette entrée, dont l’accès ne paroît point praticable
à l’ennemi, À l’égard de l’autre port qui eft au fud-oueft
de la cité Valette , nommé le port de Marfa-Mufeitte , il eft
deftiné à fervir de retraite aux vaiffeaux qui viennent du Levant
, & qui font obligés de faire quarantaine. Son entrée eft
défendue auffi par le château S. Elme, & plus avant par celui
de l’ifle du Lazaret. Tous ces ports font d’un excellent mouillage
& d’une bonne tenue , fans qu’il s’y faffe aucun rapport, &
font enfemble la difpofition la plus commode qu’il y ait au
monde pour la marine,