
Attention
qu'il fa u t a-
voiren plaçant
la même machine
pour
qu’ elle agijfe
rondement.
PI. XX SC
X X L
Dévelope-
mentdela cuiL
Itéré 6* la maniéré
de s'gn
fervir,
809. Pour faire travailler cette machine, il faut qu’elle foit
mouillée fur fix amarres répondant aux bittes AB & à quatre
ancres difpofées comme dans la figure & , afin de lui donner
les mouvemens néceffaires en avant, en arriéré, & fiir les
côtés, quand on veut la changer de place.
D ’autre part le patron roidit ou lâche à propos la carguiere
avec laquelle il gouverne les cuillieres félon la réfiftance du
fond , parce que s’il la roidilfoit trop, il feroit dangereux dans
certains cas que l’effort de la grande roue ne cauût la rupture
de quelques pièces ; au contraire s’il la lâche plus qu’il ne faut,
la cuilliere ne s’enfonce point affez, & ne fait que fillonner
légèrement. De même il raccourcit ou allonge les chaînes qui
foutiennent les cuillieres , fuivant les différentes profondeurs
qu’acquiert le fond ; ces chaînes étant affez longues, aufli-
bien que les manches des cuitlieres , pour creufer jufqu’â 30
pieds au-deffous du niveau de l’eau.
On voit donc que par le mouvement alternatif des cuîllie-
res, il fe forme deux tranchées fur prefque toute la longueur
du ponton, l’une à droite & l’autre à gauche, obferyant que
quand elles ont acquis une certaine profondeur, on allonge les
amarres d’un côté & o n les raccourcit de l’autre, afin de donner
lieu à plufieurs tranchées parallèles, qui toutes enfemble n’en
forment plus enfuite qu’une, parce que les cuillieres enlevent
les crêtes qui les féparoient ; c’eft de quoi juge le patron en
fondant fréquemment le terrein, pour ne laiffer dans le fond
aucune inégalité.
En s ÿ prenant de la forte, on eft parvenu à creufejTes deux
darces de T o u lo n , de même que le canal qui en fait la communication
avec la rade, & depuis lors on continue à enlever
la vafe qui fe dépofe dans le port, fans quoi il feroit bientôt
comblé-, ainfi que tous ceux de la Méditerranée : & c’eft ce qui
eft arrivé à la plupart des anciens qui n’ont pas été entretenus.
810. Comme la cuilliere fait une des principales parties de
cette machine, nous l’avons devéloppé en grand fur la planche
X X I I I , où les fig. 1 , z & 6 la repréfentent vue dans tous
les fens. Comme les mêmes parties repondent à des lettres fem-
blables, il fera aifé d’en voir la correfpondance fans le fecours
d’une explication trop recherchée ; on remarquera feulement
que le fond aufli-bien que les côtés font de fe r , pour mieux ré-
fifter à l’effort qu’ils éprouvent dans un terrein pierreux, n’y
ayant que le derrière qui foit en bois accompagné des ferrures
C h a t . IX, d e s M a c h in e s p o u r l e s P o r t s d e M e r . i ; 9
néceffaires pour les lier au manche X . Au furplus on voit que la
piece du milieu I L eft fortifiée à fon extrémité L d’une plaque
de fe r , pour mieux mordre & frayer un fillon dans les fonds
qui ont beaucoup de confiftance.
A l’égard de la porte A pratiquée derrière cette cuilliere,
elle eft fufpendue en B comme un clapet & le ferme à l’aide
d’un loquet :1e clenche ou battant de ce loquet C D a une queue
recourbée D E F , faifant reffort fur l’extrémité C , afin que
placée dans fon mentonnet I , il ne puiffe en fortir par accident
& fans faire violence au reffort qui eft logé aufli-bien que
lui dans un encaftrement ménagé fur le revers de la partie
inférieure FH de l’étrier G H ; ainfi cette porte relie fermée juf-
qu’au moment où la cuilliere étant pleine & dans la pofition
convenable pour être vuidée, le patron prend la gaffe SV
(fig. 10) pour lever le battant en l’accrochant par le deffous
vers le bout C , & l’attire à lui dès qu’il eft forti du mentonnet I ;
alors le battant fe repofe fur l’appui qu’on lui a ménagé contre
Faction dé fon propre poids & celle du reffort. Auffi-tôt que la
cuilliere eft vuidée, le même patron pouffe, comme nous l’avons
déjà d it, la porte avec la pointe T de la gaffe, force le
battant de monter fur le mentonnet & de tomber dans le cran
qui le retient. Quant à la capacité de cette cuilliere, on en jugera
par fes dimenfions que l’on trouvera moyennant l’échelle :
nous dirons feulement qu’étant pleine elle contient environ
douze pieds cubes de matière.
8i l . L ’équipage de cette machine fe réduit à un patron à
qui l’on donne 30 fols par jour; à trois'matelots pour faire tourner
la grande roue, fervant auffi aux autres manoeuvres lorf-
qu’cm change le ponton de place, lefquels gagnent chacun 16
fols par jour ; à deux moufles pour mouvoir la petite roue ,
qui gagnent chacun 8 fols par jour; enfin à quatre matelots employés
à conduire & à décharger les deux batteaux plats ou fa-
loppes, qui gagnent chacun 20 fols par jour. Ainfi félon cette
eftimation , conforme au paiement qui fe faifoit à Toulon en
17 5 o, on voit que l’équipage d’une de ces machines armées coûte
journellement 8 liv. 14 f. ; mais nous fuppofons qu’il coûte 9 liv.
Chaque faloppe contient les trois quarts d’une toife cube de
matière, qui eft la charge réglée par une marque exprimée à
l’avant & à l’arriere; fur quoi il eft à obferver que par le marché
paffé à Toulon en 17 5 o avec un entrepreneur pour le curement
au port, on lui payait 48 fols pour cha’que charge d’une fa-
Fig. 1 ,1 & f .
A quoi jV
réduit l'équip
é 6 de cette
machine 3 avec
ce que gagne
par jour chacun
de ceux
qu’ on emploie
à Tou lon»