
& chevillées avec les trois yentrieres pour former le grillage X
recouverts d’un dernier lit de fafcipage garni de pierres, le
tout lardé par de gros piquets ou plançons S qui rendoient,avec
ce qui précédé,cetterisherme d’une’réfiftance à toute épreuve.
On obfervera que pour qu’elle fut de longue durée, l’on a enclavé
fon grillage entre deux lits de fafçines , afin que n’étant
jamais expofé à l’a ir, il ne fût point fujet 4 pourrir. On s’étoit
d’abord propofé de le couvrit a’un plancher de madriers, comme
on en voit une partie au bas de la planche XIII; mais
ce deffein n’a pas eu fon exécution. Au furplus, cette risberme
fut encore prolongée de vingt-quatre pieds par un tiffu de fafcinage
Y armé de tunes & chargé de pierres , le tout affermi
avec des plançons Y ; mais nous n’avons rapporté dans le profil
qu’une partie de ce prolongement, faute de place. A l’égard
de tout ce qui appartient à la conftruâion du fo r t, on en jugera
par les articles du devis de M. de Vauban, qui fervira en
même tems de modèle pour dreffer ceux des ouvrages qui auront
rapport à ce chapitre.
D ev is de M. de Vauban four la confiruUion du risban de
Dunkerque.
Après la risberme achevée & les matériaux affemblés en
fuffifante quanti té autour de l’ouvrage, les entrepreneurs feront
approfondir la fondation du revêtement par petites parties d’une
toHe en quarré ou de deux à la fois, fur la profondeur de deux
pieds au-deffous du fommet des palplanches , c’eft-à-dire aulîi
bas que celle de la risberme ; & à mefure que l’on arrivera à
cette profondeur, on préparera l’afliettede la pierre, pour la
loger auffi-tôt que l’efpace néçeffaire à la contenir fera découvert
& en état de la recevoir ; ce qui fera continué de fuite & le
derrière garni avec de gros blocs oulibages de quinze à vingt pouces
de large fur autant de long, & de fîx à 1 o pouces d’épaiffeur,
jufqu’à ce que toute cette fondation foit achevée & arrafée à la
' hauteur des palplanches, garniffant auffi-tôt les joints de gros &
menus moilons de Boulogne, pofés en bain de bon mortier par
moitié de chaux vive nouvellement éteinte & mife en oeuvre
auffi-tôt avec autant de fable pris fur les lieux. Après le premier
lit de libage , on en pofera un fécond de même que le précédent
, faifant parement appuyé contre les palplanches, en garuif-
fant toujours les joints comme ci-devant.
779. Tout le corps de la fondation, après les deux premières
affifes achevées, fera compofé de bon moilon de Boulogne en
bain de mortier dofé comme ci-devant , à l’extinflion de là
chaux près, qui fera faite & démêlée avec fon fable deux jours
auparavant, enfuite rebattue & repofée deux jours de fuite àVec
très-peü d’eau avant que d’être mife én oeuvre, ce qui fêta très-
ponSuellement obfervé dans toute la maçonnerie hors d’eau
faite de ce mortier, dans lequel le moilon fera preffé de la main &
du marteau, jufqu’à ce que la pierre ayant trouvé fort lit, demeure
en repos , faifant fôuffler le mortier de tous côtés par les
joints, ce qui doit être ponâuellement obfervé dans toutes les
façons de cet ouvrage. *
Tout le parement brut de la fondation fera compofé de gros
blocs efmillés & affis en boutiffes & pannereffes avec mortier
de ciment, compofé par moitié de chaux vive de Boulogne &
de terraffe de Hollande bien choifie, paffée par le tamis & battue
lông-tems avant que d’être mife en oeuvre. Tout le parement
réglé, auffi-bien que le brut, fera compofé avec cette efpecéde
ciment fur dix-huit à vingt pouces de large jufqu’à la hauteur
de la fécondé foubafe, & lé furplus de la maçonnerie en mortier
de fable & de chaux de Boulogne jufqu’à la même hauteur.
780. Lé refte du parement depuis la fécondé foubafe en haut,
ferapofé en bain de mortier de chaux deBouloghe fur la largeur
de trois pieds , & le furplus de l’épaiffeur du îiiurfera maçonné
de mortier compofé par moitié de chaux blanche de Boulogne
fur autant de fable, ce quel’on continuera jufqu’àla parfaite élévation
du revêtement.
A la hauteur de trois pieds fur fondation, au niveau des palplanches,
on fera deux affifes en retraite, de neuf pouces chacune
fur autant de hauteur, de pierre de taille de Landretun, groffie-
rement débrutée fur les faces & proprement piquée & cizelée
fur les joints , enfuite dequoi on fera parement net par affifes
réglées de cette pierre de taille piquée au gros poinçon fur les
faces fuivant les taluds du revêtement , bien dégroffie & très-
foigneufement piquée & cizelée fur les joints qu’on aura foin
de tenir un peu vuides & enfoncés, afin de les amoindrir tant
qu’on pourra, & que la pierre en puiffe mieux prendre le mortier.
Le parement fera de pierre de taille pôfëe par affifes ordonnées
& continuées de huit à quinze pouces d’epais fur quatorze
à dix-huit de queue, avec des boutiffes de trois pieds de long
S i j
Etablijfc-
ment de la fondation
du revêtement.
Dé ta il fu r
ce qui a été obfervé
en élevant
cette
maçonnerie.