
FI. XXXIII.
Suite des
Inondations
de Mons, du
côté du fud.
De quelle
maniéré les
eaux de la .
Trouille circulaient
dans le
fojfêdels
place.
256 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e III.
de fupériorité fur letang des Prêtres,par conféquent ilfetrouve
de douze pieds au-deffus du fond des folles de la porte deNimy.
En conféquence de cette éclufe, on en a fait une fécondé 1 1 r
placée encore plus haut dans la berge droite de la riviere répondant
à un canal ou ruiffeau 1 1 , 12 , 1 3 , ayant deux pieds
de pente, nommé le Trouillon, creufé exprès pour amener l’eau
ainfi élevée jufques dans le foffé de la piece 13 ; alors elle remplit
l’étang des Apôtres & les foffés du front de Nimy fur la
hauteur d’environ dix pieds à l’endroit le plus éminent, fans pouvoir
fe répandre dans l’étang des Prêtres, parce quelle elt fou-
tenue , comme nous l’avons dit, par la chauffée de la porte
d’Havré,& par les batardeaux qui font dans les foffés delà droite
de fon ouvrage à corne.
950. Quant aux autres inondations du fu d , elles font occa-
fionnées par une éclufe de quatre pieds & demi de chûte, placée
au-deffous de la précédente à l’endroit 3, nommé le moulin S t.
Pierre, entre deux petits ouvrages de terre enferme deredoute.
Lorfque la Trouille n’eft foutenue que par cette éclufe, &
qu’elle s’eft élevée auffi haut qu’elle peut monter, faifant deux
coupures aux endroits 15 & 16 dans les berges qui bordent
cette riviere, elle inonde, i° . l’efpace qui eft entre fa rive
droite & le Trouillon; alors les eaux retenues par la digue 14,
remontent jufqu’à la chauffée 8 du village d’Hion. 20. Elles fe
répandent de même fur le terrein compris entre la porte de la
guérite & celle de Bertamont, & forment une autre inondation
qui s’étend jufqu’au village d’Hion, où elle eft bornée parles rideaux
qui s’y rencontrent.
951. On obfervera que la campagne qui regarde le fiid allant
en montant à mefure qu’on s’éloigne de la place, toutes-
les inondations précédentes ne peuvent être faignées que paria-
baffe Trouille,en ouvrant des éclufesdont la place feule peut dif
pofer; par conféquent elle n’a rien à craindre dé cette part.
Si l’on confidere que les foffés des ouvrages qui couvrent la
porte de Bertamont font traverfés par des batardeaux, on verra
qu’en ouvrant l’éclufe d’un de ceux qui foutiennent la Trouille
â l’endroit 7 en entrant dans la ville , elle remplira- les foffés
compris eatrela porte précédente&celle de laGuérite. Comme
il arrive, par la pente du terrein , que les autres foffés depuis
la porte de Bertamont jufqu’à celle- du rivage, font plus bas
que les précédens, la Trouille les inondera auffi en ouvrant
leclufedu batardeau 17. Quant aux autrssfoffés de la place qui
regardent
C h a t . TTît. d e l ’u s a g e d e s e a u x a l a g u e r r e . 257
fegardent le nord, il eft clair que l’étang des Apôtres , par
conféquent le Trouillon , y donne l’eau, püifqu’elîe furmonte
de dix pieds le fond le plus éminent du front de N im y , & que
d’ailleurs le terrein va en pente depuis cette porte jufqu’â la
fortie de la Trouille, hors la ville , où elle eft foutenue par des
batardeaux.
952. Pour reprendre la fuite des inondations formées par
cette riviere, on faura que près de la chauffée de la porte du
rivage , il y a une éclufe placée,à l’endroit 2 1 , fous la protection
de la redoute 23 , qui défend auffi l’accès d’une digue 21,
22 , élevée au travers de la prairie du village de Quefme, affis
au pied d’un rideau. Si l’on ferme cette éclufe & que l’on faffe
au-deffus une ou deux coupures dans la berge gauche de la
Trouille , elle fubmergera tout le terrein coïnpris entre la ville
& la digue précédente jufqu’à la porte de Bertamont. Alors fon
ouvrage à corne fe trouve enclavé entre deux inondations qui
font qu’on n’en peut approcher que par la tête où le tèrrein eft
bon pour la tranchée ; auffi dans le dernier fiége a-t-on choifi
ce front pour la première des trois attaques que l’on fit ; la fécondé
avoit pour objet la porte de Nimy , & la troifieme le
fort de la Haine.
Après l’inondation précédente , on en forme encore une
autre au-deffous, par où même on commence, en fermant la
derniere éclufe 24 du bas de la Trouille fituée fous le feu de la
redoute 25 , en faifant auffi quelques coupures pour la décharge
des eaux qui baigneront alors toute la partie baffe de la
prairie , bornée par la continuation de la chauffée qui conduit
à Jumappe.
953. Pour expliquerde même les effets de la riviere d’Hàine,
on faura que le terrein quelle parcoùrt ayant vingt-cinq pieds
de pente depuis l’éclufe du moulin de N im y , jufqu’à celle de
Jumappe , près du pont des poftes , il a fallu pour inonder
toute la prairie du nord, la divifer par des digues, qui foutinffent
les eaux en cafeades allant du S. E. au N. O . & faire plufieurs
éclufes en conféquence. La première de ces digues , qu’on voit
accompagnée des redoutes 42 , 43 , 4 4, 45, foutient l’inondation
de Nimy , bornée par la chauffée qui aboutit à la porte
de ce nom ; elle fe forme par la retenue d’une éclufe 46 qui
barre la riviere fous le feu de la redoute 4 5 , fervant auffi à protéger
une fécondé- éclufe 4 7 , placée dans la berge gauche de la
Haine pour le paffage des eaux. On obfervera que l’éclufe 46
Partie I L Tome I I . K k
Dernterei
inondations
formées par la
même riviere
dû côté de
l'ouefi.
Dijlribution
des eaux de la
Haine pour
former les
inondations
qui s'étendaient
depuis
la porte de
Nimy jufquâ
celle du parc. ■
PI.XXXIII.