
Avantages
& défayantfiges
qui accompagnent
des
fronts dont
les collatéraux
. fon t
couverts par
des inonda-'
iionst
Avantage
des places
dont les foffés
font à fec ?
260 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l iq u e , L i v r e III.
quelque débouché pour les détourner par un autre endroit ; le
mieux feroit de prendre connoiffance de toutes ces chofeslong-
tems avant que d’en venir à l’exécution, & d’avoir dans fes intérêts
quelque meûnier intelligent qui connoiffe bien fon canton.
Ces fortes de gens étant plus propres qu’aucun autre à
fuggérer des expédiens , dès qu’on les intéreffera à ne rien négliger
pour donner de fideles connoiffances , c’eft par eux que
l ’on apprendra, i° . fi les eaux pourront totalement s’évacuer
& fi elles ne peuvent pas être renouvellées par d’autres. a°. Si
l’inondation eft naturelle ou artificielle, pour juger des fuites;
qu’elle aura après avoir été faignée. 30. Si les éclufes qui
les'caufent font dedans ou dehors la place, s’il y a quelque Facilité
ou difficulté 'de s’en rendre maître ou de les détruire par'
le canon ; enfin quelle eft la nature du fond couvert par les-
eaux, pour favoir s’il fera pratiquable après qu’elles feront retirées
, point effentiel à bien coimoître , de crainte d’entamer
un travail qui n’aboutiroit qu’à faire perdre du tems.
9 57. Il eft encore à confidérer, à l’égard des côtés de la place
propres à conduire la tranchée , que les inondations peuvent
devenir dans un certain cas plus favorables que nuifibles, par
l’avantage que l’affiégeant aura d’y appuyer fa droite ou fa gauche
8c peut-être toutes deux enfemble ; alors ce feroit un bien;
s’il avoit affaire à une fortegarnifon, parce quelle fe trouverait
hors d’état de l’inquiéter par des forties qui tomberoient fur fes-
flancs. Il eft vrai que fi l’alfiégeant fe trouvoit fort refferré, il
feroit privé d’étendre fes parallèles pour déborder le front attaqué
, par conféquent de le croifer par des batteries à ricochet.
C e font là autant de confidérations qui méritent d’être pelées-
avant que de fe déterminer fur le choix du côté de l’attaque, Se
dont il convenoit de dire quelque chofe pour juger du plus ou
du moins d’importance des inondations , félon le rapport
qu’elles auront avec la conduite du fiége en général.
S E C T I O N I I I .
Où Von établit des maximes fu r la meilleure maniéré de défendre
les places par les contremines & par le je u des éclufes.
958. Quand on s’eft fait une étude de la fortification , on;
n’ignore point que les places à foffés fecs font capables d’une'
plus longue défenfe que celles qui les ont remplis d’une eavt
C h a t , y Ht. d e l ’u s a g e d é s e a u x a l a g u e r r e , i f i i
dormante,en fuppofant les chofes égales d’ailleurs. En effet,dans
les premiers une garnifon courageufe a la facilité de fe développer
dans les dehors 8c d’y promener fon canon , fans craindre
que fes communications puiffent jamais être interrompues ,
comme cela arrive quelquefois dans les féconds, lorfque les
troupes font obligées de palfer en défilant fur de petits ponts à
chevalets, en prife à l’artillerie de l’alfiégeant. Au furplus les
foffés fecs donnent lieu à difputer le terrein pied à pied par
l’effet des contremines, qui étant bien dirigées, font plus capables
que tout autre moyen d’intimider l’ennemi, & de l’occuper
long-tems à la prife d’une place qui paroît très-médiocre
d’ailleurs par la fimplicité de fes ouvrages.
959. Ce n’eft pas que les foffés inondés n’aient auffi leur mérite
, quand on a la facilité de les rafraîchir 8c d’entretenir, par
le jeu des éclufes, les eaux dans un continuel mouvement. On
peut non-feulement, en les faifant circuler, donner bien de la
peine 8c de l’inquiétude à l’affiégeant lorfqu’il voudra les paf-
fer ; mais avant qu’il en foit là , retarder confidérablement la
prife du chemin couvert, parles chaffes d’eau dont on peut
monder la tête de fon travail, principalement fa troifieme parallèle,
au moment même qu’il fe préparera à l’attaque du chemin
couvert. Pour cela il faut, dans l’épaiffeur de fon terre-plein,
à deux pieds au-deffous du niveau où pourront monter les plus-
hautes eaux dans le foffé , pratiquer par intervalle des bufes
qui partant de la contrefcarpe, aillent aboutir vers le milieu ou1
les deux tiers de la largeur du glacis , mefuré depuis la palif-
fade. On peut même difpofer ce glacis de façon que les eaux
qu’on lâchera par les bufes, forment à la ronde une inondation
, en maniéré d’avant-foffé, de 12 ou 15 toifes de largeur
fur cinq oufix pieds de profondeur, occafionnée par unecon-
trepente creufée au bord du prolongement du glacis au-deffus
du niveau de la campagne.
960. Il réfulte quune place qui joindrait la reffource des
eaux à toutes les chicanes qu’on peut faire naître de la part des
mines, feroit plus en état qu’aucune autre de bien défendre fa
contrefcarpe. Il s’agit donc de montrer dans quelles circonf-
tances on peut donner ce double avantage aux foffés pour détruire
8c emporter les établiffemens de l’alfiégeant, 8c lui faire
effuyer tant de difgraces qu’on le mette dans la néceffité, s’il
eft poffible, d’abandonner la partie , ou au moins de payer bien
chèrement fon opiniâtreté.
pour lien dé*
fendre les de-
~ hors par L'effet
des minest
lin quoi leé
foffés inondés
ont auffi leur
mérite. Avau*
tage qu’on ers
peut tirer pour
inonder la tête
des travaux
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. t t s f o f i l
les plus favorables
à une
bonne défenfe f
font ceux qui
étant naturellement
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peuvent être
inondés quand
on veut , &