d e s f iu s la
rone torride,
n'ont point de
f lu x & reflux,
cela vient de
ce qu'elles ont
moins de capacité
que
tien a le grand
cercle de la
lune»
j 8 A r c h i t e c t u r e 'H y d r a u l i q u e , L i v r e III.
l’Archipel, vu fa grande diftan.ee de l’Océan. Mais fi l’on confî-
dere que le détroit n’a qu’environ 5 lieues de largeur fur 10 de
longueur, l’on aura peine à concevoir que 1 Océan puifle tour-
nir un courant allez fort pour produire tous ces bncolemens,
quand même la Méditerranée lui ferait inferieure , malgré la
répugnance que nous avons de le croire ; puifque fuppolant que
cela eût été autrefois, cette mer, à force de recevoir les eaux
de l’Océan depuis tant de fiecles, ne devrait-elle pas aujourd hut
fe trouver de niveau avec lui, fans tenir compte des pertes
quelle peut faire par les évaporations, qui femblent etre remplacées
L a mer Rouge
n'a de f lu i
qu'au fond du
golfe , ainfi
qu'à fen embouchure
, &
prefque point
vers le milieu►
de la part des fleuves qui s’y déchargent? U y a apparence
que ce préjugé,- fi c’en eft un,. Vient de ce qu on prétend
que les vailfeaux ont plus de facilité à paffer de 1 Océan dans la
Méditerranée pendant le flux, qu’ils n’en trouvent a en fortir,,
quoique fécondés d’un vent favorable- . , „ „ »,
La mer Méditerranée n’eftpas la feule pnvee dun flux 51
reflux confidérable ; tout le monde fait que la mer Baltique K
le Pont-Euxin n’en ont aücun, & que plufieurs autres font dans
le même cas, à caufe de leur défaut dé communication avec
l’Océan, fans parler de la mer Cafpienne & d e quelques golfes,
quoiqu’ils fe rencontrent fous, le palfage du. corps de la lune ,
parce que leur étendue étant moindre que celle du grand cercle
de cette planete, dont le diamètre eft eftime de 72 5 lieues „
fonaftion fe fait par-tout également, & empeche par-la ie flux
& reflux; ainfi ce n’eft que dans les vaftes mers qui excédent lai
capacité du grand cercle de la lune, qu’on.obferve ce mouvement
& l’effet fucceffif qui s’enfuit. •
6ox. Pour dire auffi. un: mot de la mer R o u g e , dontnous.
aurons occafion de parler particulièrement, en faifant mention
des entreprifes des anciens pour la joindre a la Mediterranee
par un canal, il n’y a rien de fi oppofé que ce qu en ont écrit
quelques auteurs; les uns prétendent que les marees y font plus-
fortes- qu’en aucune mer du monde les autres au contraire-
quelle n’en a point du tout ; mais Scahger, & plufieurs, écrivains
célébrés , rapportent qu’à la vérité cette mer ne croit m
ne décroît jamais vers le milieu de fa longueur, qui eft d environ
, ,0 lieues; mais, que vers l’ifthme de Suez, a^fon extrémité la
plus feptentrionale, fon flux eft à peu près le memequà Vende,,
c’eft-à-dire, d’environ 3 pieds, & qu’à l’extramite méridionale
ces eaux ne font que participer du plus ou moins e ce qui ar
rive à l’Océan dont elles font partie; ce qui nous a ete confirme
C h a t . I. D u f l u x e t r e f l u x d e l a m e r . 19
par M. de la Bourdonnais, qui connoît cette mer poury avoir
fait cinq voyages. , , j
604. Quoique la caufe naturelle & ordinaire des marees dans
l’Océan ne manque jamais d’occafionner le flux & reflux alternativement
deux fois chaque jour, il y a pourtant des endroits,
comme aux ifles de Cuba & à Saint-Domingue ? ou le flux oc
reflux ne parodient que tous les quinze jours , c eft-a-aire ,
deux fois feulement pendant chaque mois; & en quelques
autres que de fiy en fix mois, ou deux fois dans le cours de
chaque année, comme au golfe du Mexique, & en quelques
rivages de la Méditerranée ; enforte qu après avoir paru dans
leur ordre alternatif deux ou trois jours de fuite, ils ne paroif-
fent plus que de quinze eu quinze jours dans les premiers lieux,
& qu’au bout de fix mois dans les féconds. Pour expliquer la
caufe de cette merveille, il fhffit de fe rappeller que nous avons
dit ( art. £01 ) que quand les mers avoient moins de 150
lieues de largeur du nord au fud , le flux & reflux netoient
point marqués comme aux autres beaucoup plus etendues,
parce que la caufe qui agit dans le tems des quadratures n eft
point allez forte. Mais lorfqu’au tems des nouvelles & pleines
lunes cette caufe fait plus d’imprefîion que de coutume, il
eft tout naturel qu’elle produife un flux & reflux aux endroits
Où il n’en paroiffoit point au tems des quadratures, comme a
Saint-Domingue. Lorfqu’il arrive dans certaines mers que cette
caufe ne fuffit pas encore au tems même des nouvelles & pleines
lunes, mais feulement dans celui des équinoxes, ou nous
avons dit ( article 593 ) que la mer montoit environ dun
fixieme, & baiffoit d’un autre fixieme, plus qu a celui des
foHtices, il n’eft pas étonnant que vers le milieu du golfe du
Mexique , qui n’a qu’environ cent cinquante lieues detendue
du nord au fud, le flux & reflux ne s’y manifeftent que tous les
fix mois dans le tems des équinoxes, & jamais dans les autres
lunaifons. , , .
60 5. Il eft d’une extrême importance, lorfqu fl s agit du choix
de la pofition d’un p o r t, d’avoir égard aux^ différens courans
gc aux vents qui dominent le'plus vers la côte. Parmi les courans
il y en a de réguliers & d’irréguliers ; celui qui régné entre
les tropiques coule d’orient en occident avec tant de violence,
que les vents les plus contraires ne le ralentiffent que peu: ce
qui fait que la navigation des Indes orientales en Àfnque, oc
çte-là au Brefil, eft beaucoup plus aifée que fe retour vers
Pourquoi i l
y a des endroits
de la
mer oh le f lu x
tu paroît que
tous les fc
jours 3 & en
d'autres que
tous les f ix
mois,
Conjecture
fa r U caufe
des courons
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