
Maniéré d'appuyer
folide-
ment les tabliers
d'une
longueur extraordinaire.
PI. LIII,
%• * & 3*
On fa it quelquefois
des
4 1 6 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e IV .
réchal de Vauban a préféré pour cette railon un pont-levis à un
pont de maçonnerie.
1150. Quand une grande ville eft traverfée par l’embouchure
d’une riviere navigable aux bâtimens de m er, & que pour la
communication des deux parties de cette ville, on fait un pont
de maçonnerie compofé de plufieurs arches, il en faut néceffai-
rement fupprimer une vers le milieu, pour le libre paffage dé la
mâture des vaiffeaux marchands. Comme ce paffage doit avoir
au moins quarante pieds de largeur entre les piles adjacentes,
la difficulté eft de les joindre par un double pont-levis , dont
chaque tablier fera de vingt-un pieds de longueur. O r , comme
il n’eft pas queftion ici de foutenir les bouts de leurs fléchés ,
comme dans l’article 1 14 8 , par une traverfe pofée fur deux
longerons qui auroient ici trop de portée, nous avons cherché
le moyen de s’en paffer'en donnant aux tabliers des appuis foli-
des ; c’eft à quoi nous croyons être parvenus, comme on en
jugera en confidérant les figures 1 , 2 & 3 de la planche LUI.
Suppofant que l’intervalle AB marque la largeur qu’on aura
jugé à propos de laiffer au paffage dont il s’agit, les piles A L &
BL , celles qui doivent fervir de culées aux ponts-levis N O ,
dont la fécondé figure repréfente un des tabliers levé , & la
troifieme l’autre baiffé, a yan tPQ pourfleche,TV pourbafcule
( figure 1 , ) pofée fur un chaffis fait en bonne maçonnerie. On
remarquera que vers les deux tiers de la longueur de chaque
tablier N O eft fufpendu un chevalet mobile EHIE, compofé
d’un chapeau HI où font les tourillons de la femelle G K & des
poteaux C F C ; que lorfque ce pont eft baiffé , comme dans la
figure 3 , la femelle repofe fur une retraite E ménagée exprès
le long de chaque culée, pour fervir d’appui au chevalet, par
conféquent au tablier qui lui répond moyennant le taffeau M.
Comme il faut" que les femelles le logent elles-mêmes fur ces
retraites, lorfqu’après avoir levé les tabliers , ainfi que dans la
fécondé figure, on vient à les baiffer, on fuppofe dans chaque
culée deux fentes C D pour le libre paffage des chaînes E L , attachées
au-deffous des liens C foutenant chacune un poids S,qui
monte & defcend félon le mouvement du tablier correfpondant,
à l’aide des poulies ou rouleaux L qu’on fuppofe jouer librement
aux endroits où on les voit placées , ce que les figures
feront mieux fentir qu’une plus longue explication.
1 1 5 1 . Pour communiquer au-deffus d’un pareil paffage, de
même que pour celui des éclufes, on fait auffi un pont tour-
C h a p . IX . d e s A q u e d u c s p o u r l e s c a n a u x . 4 2 7
naijit divifé en deux parties, dont chaque moitié fe replie fur fa
culée, pour l’entrée & la fortie des vaiffeaux ; ou fi ce paffage
n’eft que d’une médiocre largeur, & n’excede point vingt-quatre
pieds , on fait ce pont d’une feule partie qui tourne fur une
des culés où on le replie quand il eft fermé , & il s’appuie fur
l’autre lorfqu’il eft ouvert, tel que celui qu’on voit fur la planche
X X II au volume précédent. Comme cette maniéré de
pont s’emploie quelquefois fur un cana l, nous en avons rapporté
un exemple par les figures 5 , 6 & 7 de la planche L U I ,
où l’on fuppofe dans un terrein douteux les culées AB (fig. 5 )
affifes fur une bonne fondation, conftruite dans le goût de celle
dont il eft fait mention article 1 14 9 , que l’on trouvera détaillée
par lafuite en décrivant la planche LVIII. Cependant comme
le chapitre fuivant roule fur ce qui appartient à la conftrufïion de
ces fortes de ponts , je ne m’y arrête point, & me contenterai
de dire qu’on ne les employé fur les canaux, que lorfqu’ils peuvent
fervir de barrière en tems de guerre contre les incurfions
de l’ennemi, ou pour empêcher le paffage des marchandifes prohibées
; alors on fait des redoutes de maçonnerie fervant à loger
les poftes qu’on établit tout le long pour défendre le paffage du
canal. J’ajouterai en paffant, que fi en le conftruifant on avoit
lieu de foupçonner qu’il pût devenir avantageux à l’ennemi en
tems de guerre pour le tranfport de fes munitions , on difpofe
provifionnellement dans les bajoyers des éclufes, des fourneaux
de mines pour les détruire en cas de befoin, & par-là rendre la
navigation hors d’ufage.
1 152. Voilà dans ce chapitre & le précédent, les différens
ouvrages qui peuvent entrer dans la conftruâion d’un canal de
navigation, defquels il fera aifé de dreffer un devis général pour
celui qu’on voudra faire exécuter, obfervant de terminer ce devis
par les conditions auxquelles doit être tenu l’entrepreneur
qui fe rendra adjudicataire des travaux compris dans le même
devis, ayant grand foin de les expliquer de manier« quelles
préviennent les difcuffions qui pourroient naître de fa part pendant
le cours du travail, ou après qu’il fera ach,évé. Le plus fûr
moyen de donner à ce devis l’ordre & la netteté qui doit lui
Convenir, eft de prendrel’efprit de celui que nous avons donné
pour modèle au quatorzième chapitre du premier livre de
cette fécondé partie.
des ponts
tournans fu r
les canaux
pour couper la
communication
d'un bord
à l'autre-. t
PI. L III,
fig. ƒ . « & 7-
Remarque
générale fur la
maniéré de
dreffer les devis
qui appàr
tiennent aux
canaux de navigation.
Hhh ij