
Autre détail
fu r le progrès
de la même
maçonnerie >
relativement
au tems du travail
la quantité
de monde
qu’ i l faudra y
employer.
livres.
Sept cens fix pieds cubes de chaux vive concaffée,
pefant chacun 76 livres, & enfemble . ( . . J 3 596
Six cens dix-huit pieds cubes de pierres, à 160 livres
chaque, & enfemble . . • • • 9888°
T o t a l . Trois mille n eu f cens quatre-vingt douqe
fu e ls cubes de matériaux, pefant enfemble . . . 4 1 14 11
On voit que pour faire feize toifes cubes de maçonnerie de
béton, l’on a employé trois mille neuf cens quatre-vingt-douze
pieds de matières, quoique ces feize toifes ne contiennent que
trois mille quatre cens cinquante-fix pieds de folidè ; ainfi la
différence eft de cinq cens trente-fix pieds cubes, provenant du
vuide qui étoit entre les parties des matières qu’on a employé ;
fur quoi il eft à remarquer que M. Millet de Montville a fouvent
vérifié que deux pieds cubes de fable grené, incorporé avec un
pied de chaux éteinte, ne produifoient guere que deux pieds
cubes de mortier,- d’où il fuit que par rapport au volume des
matériaux employés dans la maçonnerie, on peut au befoin
faire abftraôion de celui de la chaux. - ,
848. Les tas de béton étant à la diftance de quatre toifes réduites
de rencaiffenient, & les matériaux pour le dofer à fix toifes
de l’attelier, il a fallu trente hommes employés pendant
douze jours, chacun de huit heures de travail, pour former les
feize toifes cubes de maçonnerie de béton ; favoir , foixante-
douze heures pour faire le béton & le mettre en tas, & vingt-
quatre pour le piocher , en remplir la caiffe & le plonger ainfi
que la pierre. On obfervera qu on a employé des galériens enchaînés
deux à deux, par confequent fort genes, au lieu que
fi l’on s’étoit fervi de gens libres , le travail fe fut fait bien plus
diligemment. Il eft vrai que les journées enferoient plus cheres.
Celles des galériens n’étant que de huit fols.
C H A P I T R E X I .
D e la maniéré de fonder en pleine mer & dans les fleu v es, par
encaiffement & à fec.
O n vient de voir la façon de fonder avec la maçonnerie de
béton, noyée dans un encaiffement, ou coffre fans fond, formé
avec des pilots & palplanches; il s’agit préfentement d’une autre
efpece de fondation, différente de la précédente en ce que la
maçonnerie fe conftruit à fec,félon l’ufage ordinaire, dans des
cames qu’on lance à l’eau, afin de les placer aux endroits où la
fondation doit être affife.
849. Pour appuyer encore fur des exemples les méthodes que
nous allons expofer, nous diviferons ce chapitre en trois fec-
tions ; dans la première on trouvera ce qu’on a exécuté à T o u lon
pour la conftruction du quai qui borde le port vis-â-vis
l’hôtel de ville, fuivi de ce qu’on a pratiqué pour l’établiffe-
ment d’une cale dans l’arfenal de la marine. A l’égard de la fécondé,
nous y détaillerons ce qu’on a faitàLondres pour fonder
dans la Tamife par encaiffement, fans batardeaux ni épuifemens,
les piles du fameux pont de Weflminfler achevé depuis peu, &
qui paffe avec raifon pour le plus magnifique monument de nos
jours. Dans la troifieme, on trouvera des remarques importantes
fur la maniéré de fonder par encaiffement, & l’ufage des caif-
fes prifmatiques remplies de béton pour affeoir un édifice dans
l’eau.
Comme ces exemples comprennent des méthodes qui leur
font particulières, dont on peut faire une jufte application , ils
achèveront de donner fur la maniéré de fonder en général toutes
les connoiffances néceffaires aux perfonnes de l’a r t, afin
de les mettre en état defe déterminer fur le parti qu’elles auront
à prendre dans les occafions qui préfenteront le plus de difficulté,
puifqu’elles n’en rencontreront point qui ne foient liées à
l’une de celles que nous aurons traité , laiffant à leur capacité
de les modifier dans la pratique félon les circonftances. Tout ce
que l’on peut exiger d’un ouvrage comme le nôtre , eft d’y
trouver des inftruttions pour les cas les plus généraux, c’eft-à-
Divifion de
ce chapitre en
trois feêlions ,
dont chacune
comprend une
mét hode particulière
de fonder
par un en-
caijj'emcnt.