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fement, à l’imitation de ce qui a été exécuté de plus
remarquable à Toulon , que j’ai choifi pour la Méditerranée,
comme j’ai fait Dunkerque pour l’Océan',
fans négliger les exemples que pouvoient m’offrir les
autres ports de l’Europe. Heureufement que j’ai
trouvé de la part de M. Milet de Monville , ingénieur
en chef à Toulon , quon fait avoir acquis fur
les travaux qui s’y font les connoiifances les plus recherchées,
tous les fecours que fa capacité ëtoit en
état de me fournir. Ces différens ouvrages font fuivis
de l’établiffement des formes & calles pour la cont-
truâion des vaiffcaux dans l’une & l’autre mer; & ce
troifieme livre eft terminé par l’ufage qu’on peut taire
du cours des eaux dans les opérations de la guerre
des tieges & de campagne. Bien des gens .trouveront
fans doute ce fujet digne de leur attention, par les
vues intéreffantes qu on a tâche d y femer.
Après avoir rapporté les principaux travaux qui
conviennent aux places maritimes , on a compris dan?
le quatrième & dernier livre , la maniéré de rendre
les rivières navigables & de les joindre par des ca7
naux. Il commence par des recherches fur la nature
des fleuves, par rapport aux accidens auxquels ils font
- foiets ; on y montre les réparations quon peut faire
à ces fleuves par le fecours des épis ôf des ecluies ;
enfuite on donne une description des principaux canaux
de navigation établis par les anciens & les modernes!
avec des maximes pour former les projet?
de cette efpece , & ce qui appartient à leur execution.
On y enfeigne dans le plus grand detail la conl7
truâion des fas pour faciliter la montée & la deicente
des bateaux aux endroits où il y a des chutes, celle
des aqueducs , déverfoirs , éclufes pour 1 entrée ôç
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îa fortie des eaux, celle des ponts-tournans propres
aux éclufes & canaux, & de ceux de maçonnerie, qui
appartiennent aux grandes routes. Enfin on donne la
maniéré de deffécher les marais & d’arrofer les pays
arides. On jugera mieux encore dès fujets compris
dans cê volumeen lifant la table des matières, qui
montrera d’un coup d’oeil qu’on n’a rien négligé pour
répondre à ce que l’on a dû attendre de nos longues
& pénibles recherches*-
Pour peu que les jeunes ingénieurs aient occafion
de mettre en pratique ce que nous rapportons, ils
feront dans l’architeclure hydraulique des progrès
marqués, par la maniéré dont nous l’avons traitée ;
ils trouveront des deffeins & devis qu’ils n’auront
qu’à fuivre, en les modifiant pour les appliquer à l’ouvrage
dont il s’agira,étant difficile d’en rencontrer qui
n’aient quelque rapport à ceux que nous citons. Ne
fera-Ce pas un grand avantage pour eux d’avoir l’ef-
prit préparé par la conhoiffance qu’ils auront de ce
qu’ont exécuté les plus habiles gens, de profiter même
de leurs fautes , en prévenant celles qu’ils feroient en
danger de faire ? Croire tiret tout de fon propre
fonds fans le fecours des autres, feroit une vanité in-
fupportable ; s’il s’eri rencontroit de fufceptibles
de cette foibleffé, ils n’auroient befoin qüe de fe trouver
abandonnés à eux-mêmes dans des occafions difficiles
pour faire des réflexions humiliantes.
Heureux fi cet ouvrage remplit l’objet qu’on s’eft
propofé, en offrant à nos neveux des maximes propres
à pouffer beaucoup plus loin les modèles qu’ils
trouveront ici ! C’eft à quoi ils parviendronts’ils con-
fiderent que les livres lèuls ne forment pas les grands
maîtres | qu’ils ne peuvent que mettre fur les voies