Defcription
de la baye de
Chiboudou 3
une des plus
belles qu'il y
ait pour former
un port
royal.
Remarque
fu r les i f es
Royales & de
Terre-Neuve.
Çonclufeon de
f t chapitre. -
681. Celle de Chibouftou peut être citée comme une des
plus propres à former un port royal ; elle fe trouve entre les pré»
cédentes vers le milieu de la côte où font les caps Sincembre
& Mouchoudaboy, à l’extrémité defquels il y a de petites ifles
qui laiffent une ouverture de près de deux lieues ■ ;, laquelle fe
retréciffant, elt réduite à 500 toifes, & fait une efpece de canal
d’une lieue d’étendue, qui va aboutir dans un lac fpacieux de
figure elliptique , dont le grand diamètre peut avoir trois lieues
& le petit une. Le fond en eft d’une bonne tenue & fain partout
; il fe trouve dans le centre 40 à 5 o braffes d’eau, au pourtour
1 2 , x 3 & 14 , ainfi que dans le canal, divifé à fon embouchure
par deux ifles capables de recevoir les forts & batteries
néceffaires à la défenfe des paffages, fpécialement de celui de
la droite , l’autre n’étant praticable qu’à de médiocres navires.
L ’établiffement d’une colonie feroit en cet endroit d’un grand
fecours pour s’étendre dans le continent, en tirer les productions
, & des arbres parfaitement bons à la fabrique des vaif-
feaux.
682. Les ifles royales & de Terre-Neuve renferment auffi
des bayes fort intéreffantes. Il femble que la nature ait pris plai-
fir de remplir ce côté de la mer d’une infinité d’endroits propres
à y former des ports ou entrepôts les plus avantageux,
pour fe porter dans tout le territoire de la nouvelle France, &
travailler à la découverte d’un pays confidérable. Les afyles les
plus remarquables, font la baye de Sainte-Anne, ou Port-Dauphin
& Louisbourg, ou le cap Breton, que je ne détaille point,
de crainte d’en trop dire ou de n’en pas diré allez. D ’ailleurs je
11e finirais jamais,« je voulois faire mention detous les endroits
o ù T on trouve de beaux emplacemens propres à la marine,
tant de ceux que l’on a mis en valeur, que des autres qui en font
fufceptibles. Il me fuffit d’avoir donné une idée des principaux,
afin d’appuyer fur des exemples les maximes qu’il ne faut point
perdre de vue lorfqu’il s’agira de l’établiffement d’un nouveau
port, ou Amplement de perfeâionner ceux qui ne font qu’ébauchés
; ainfi le chapitre fuivant achèvera de donner les connoif-
fances propres à fe conduire avec fuccès dans des entreprifes
d’auffi grande importance,
CH A P ITR E