
'Dimenfîons
qui conviennent
à u n c a -
nal de navigation
creufè
•Mans un pays
d ep laine.
'M oniert de
Juger de la cap
a c ité des eon-
utefoff:s fu r la
■ quantité d'eau
■ des pluies d’ e-
-aes à cet !Sard-
S E C T I O N S E C O N D E.
■ Ou l'on continue de donner des maximes fur les canaux, pritici-
palement au fu je t de la fo u ille & de 1’. emploi des .terres*
1 1 1 9. Suppofant qu’il s’agiffe d’un canal propre à la navigation
des plus forts bateaux qui ont ordinairement lieu fur les rivières
, il faut le creufer de maniéré qu’il ait par tout cinq pieds de
profondeur d’eau, ou au moins quatre & demi, & que.fesbords
en furmontent de deux pieds le niveau , par conféquent qu’ils
fiaient élevés de fept pieds au-deffus du fond, dont la largeur
■ fera de fix toifes, revenant à n euf toifes trois pieds par le haut,
afin que les bords aient dix pieds fix pouces de .talud , c’eft-à-
dire une fois & demie leur hauteur.
Ses deux digues' auront chacune trois toifes d’épaiffeur au
couronnement, fervant de chemin de tirage, & fix pouces de
-pente du côté delacampagne : leur talud intérieur fera d’un pied
demi pour pied, comme nous venons de le dire ,& l’extérieur
de pied pour pied feulement; les betmes auront neuf pieds de
largeur avec un taludde deux piedspour pied, .& la largeur des
contrefoffés fiera proportionnée au befioin qu’on aura des terres.
Avant que de les employer pour former les digues, on piochera
le terrein naturel jufqu’au vif, & on en ôtera tous les galo
n s , fauches, brouffailles, & autres chofes qui pourroient
empêcher la liaifon des nouvelles terres avec le terrein naturel;
elles feront portées & battues à la dame par lits d’un pied de
hauteur, toutes les mottes brifées avec foin , & les gazons qui
proviendront de la fouille du canal ou des contrefoffés feront
ïrangés fur le talud extérieur des digues.
11 zo. Comme il n’arrive pas toujours que le terrein par où
paffera le canal fe rencontre de niveau fiir les côtés, il faut de
■ néceffité faire un contrefoffé le long de la digne qui répondra
aux-collines, pour faciliter l’écoulement des, eaux de la campagne,
afin que le canal ni le pays n’en foient point incommodés;
on letraceparallelement àcette digue, dont il doitêtreféparédu
pied extérieur par une berme affez large pour les affurer & empêcher
les tranfpirations des eaux du canal. Il faut, pour prévenir
tout accident, régler la capacité des.contrefoffés furXéten-
«lue & lasroideur de la pente du pays dont ils recevront les.eaux
C h a t . V U . d e s M a x im e s p o u r l e s C a n a u x . 395;
dans le tems des pluies d’orages, afin d’avoir égard à l’abondance
& à la vîteffe de celles qui s’y raffembleront fubitement.
P o u r en juger, il eft bon d'être prévenu que pendant quatorze
ans de fuite, M.le maréchal de Vauban ayant fait faire à la citadelle
de Lille, des expériences fur la quantité d’eàu que produis
e n t les médiocres & les groffes pluies, on a reconnu qu a la
fin de la durée des premières, ilétoit tombé depuis fix jufqu’à dix
lignes de hauteur d’eau, & que les fécondés en fourniffoient depuis
quinze jufqu’à dix-fept; ainfil’on peut moyennement prendre
douze lignes pour lamefure commune, ce qui donne trois,
pieds cubes d’eau par toife quarrée defùperficie. Cela étant, fi
l’on fuppofe un coteau dont la bafe horifontale du talud foit de
foixante toifes de longueur fur une de largeur, qui font foixante
toifes quarrées de fuperficie, & qu’on les multiplie par trois, le
produit donnera cent quatre-vingt pieds cubes pour la quantité
d’eau que chaque toife courante du contrefoffé doit recevoir
s’il étoit obligé de la contenir entièrement, comme cela arrive-
roitfi elle ne pouvoit s’écouler que fort lentement; alors il faudrait
que la fuperficie de fon profil fut au moins de trente pieds
quarrés,pour ne point déborder. En partant de cet exemple, on
pourra régler la largeur & la profondeur des contrefoffés, relativement
au plus oumoins de facilité que les eaux auront à s’écouler
par les aqueducs & autres débouchés qu’on leur aura
ménagé , de crainte que les digues du canal qui empêcheront
leur épanchement ordinaire, ne faffent naître des inondations
préjudiciables à la campagne, lur-tout aux habitations voifines,
ce qu’il faut foigneufement prévenir.
1 x 21. Quand des parties du canal fè trouveront enfoncées
dans le terrein naturel à plus de fept pieds de profondeur, on fera
une plate-forme dans laquelle on le creufera, auffi bien que le
chemin du tirage, qu’op ménagera de chaque côté, & auquel
on donnera trois toifes de largeur & fix pouces de pente du
côté dupays, comme on doit le faire pour les digues & les terres
qui proviendront de cette fouille, lefquelles feront rangées
& régalées à droite Sc à gauche, enforte que les eaux étrangères
ne puiffent couler dans le canal.
S’il paffoit au travers d’une montagne où la fouille fût beaucoup
plus profonde que de coutume, après avoir pris fur chaque
bord la largeur du chemin pour le tirage, on fera le déblais
du refte toujours en talud d’un pied & demi fur pied, s’il
eft queftion de terre ordinaire, ménageant par cafcade des
D d d ij
Quet efl te
pa rtiquilfaut
prendre, lorf-
que te canat
doit pajfer par
un lieu plus
éminent que fa.
profondeur»