Il faut proportionner
la
tareeur des
éclufes à la
quantité d’eau
.qu’on ejiime
devoir y pajfer
dans lea plus
grandes crues»
Avantage
des poutrellest
préférables aux
vannes 3 pour
les éclufes def-
tinées aux for-
tific osions.*
Defcriptlort
de la. porte
d’eau, de l’en-
tirée de la S cille,
dans. Metz».
1 3 6 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l iq u e , L i v r e III.
dans le premier volume. Je dirai feulement que le radier pavé-
de pierres de taille a un glacis T V qui fuit la courbure d’une ci»
cloïde pour lui donner plus de grâce & porter en douceur les
eaux au lo in , afin quelles ne faffent point d’affouillemens au
pied de la chûte.
916. On fent bien que la largeur de ces fortes d’éclufes placées
fur une riviere, fe proportionne à la plus grande quantité
d’eau qui doit y paffer, & que c’eft là-deffus qu’on détermine
le nombre des paflages ,par conféquent celui des piles qui n’ont
même point lieu lorfque la largeur n’excede pas douze pieds,,
parce qu’alors lés deux bajoyers fuffifent en y ménageant des
doubles couliffes, comme ic i, pour avoir deux cloifons au lieu
d’une, & affiner davantage la retenue que caufe la première,.
dont le poids de l’eau fe trouve foulagé par la hauteur de celle
que foutient la'feconde, comme on l’a expliqué article 139.
Quant à la hauteur des mêmes éclufes au-defi’us du radier, d
fuffit qu’elle furmonte d’environ deux pieds celle des plus hautes
eaux où l’inondation pourra monter.
917. Pour dire un mot du bon ufage des poutrelles, elles
ont cela de commode , qu’en augmentant ou diminuant leur
nombre, on foutient l ’inondation à la Hauteur que l’on veut r.
ce que quatre hommes peuvent faire par une manoeuvre des:
plus fimples , parce que la pouffée de l’eàu n’agit jamais qu’à;
l’endroit de fon niveau fur la poutrelle qu’ils tiennent ; ainfi iL
leur eft indifférent que laretenue foit forte ou non, au lieu qu’il
n’en eft pas de même d’une vanne, parce qu’elle foutient la;
pouffée totale. Auffi a-t-on vu dans les articles 5 5 5 & 5 5 6, qu’on
ne pottvoit l’élever tant foit peu fans-le fecours d’un appareil da
machines toujours expofé à être détruit par le canon ou les
bombes, à quoi les poutrelles font bien moins fujettes ; d’ailleurs
les accidens qui peuvent leur arriver font aifés à réparer
fur le champ.
918. Ce font toutes eesraifons qui font que l’on emploie aujourd’hui
cette maniéré de fermer les éclufes deftinées aux inondations
par préférence, aux autres, même à celles, qui font renfermées
dans les v ille s, comme on le voit à M etz, à la féconda
retenue du bras de la Seille qui traverfe. cette-place.. Comme iL
lui falloir environ vingt-quatre pieds de paffage fous le rempart *
on y en a fait deux contigus , chacun de douze pieds, féparés
par une pile qui en a neuf d’épaiffeur, & dix-huit toifes de longueur
, dont dix, pour là largeur durempart, fervent à porter les
C h a p . XIII. d e l ’u s a g e d e s e a u x a l a g u e r r e . 237
deux voûtes de quinze pieds de hauteur fous clef qui couvrent
les paflages. Quant aux huit toifes reliantes & qui répondent à
l’intérieur de la place, elles forment, avec le revêtement des
quais fervant de bajoyers,Téclüfe dont il s’agit, qui a par conféquent
deux paflages chacun de douze pieds fur vingt de hauteur
au-deffus du radier, pour répondre à celle des eaux de la
Seille quand l’inondation eft complette.
919. Les faces de la pile & de's bajoyers font accompagnées
de couliffes pour placer au befoin trois cloifons de poutrelles ,
afin de mieux affurer cette retenue. Je paffe fous lilence que
pour la fûreté de la p lace, chacun de ces paflages fe ferme avec
une grille ou porte d’eau couverte par un bâtiment élevé fur
le rempart; ces grilles font fufpendues à des aiguilles taillées en
vis que l’on fait monter ou defcendre moyennant des écrous
fervant de noyaux à un moulinet horifontal qui fournit des leviers
à la puiffimce.
- 920. On obfervera que Les portes d’eau femblables à la précédente
n’ont guere'lieu que pour tes moyennes rivières qui
paffent dans les villes de guerre, & que quand elles font fort
larges, on profite des ponts de pierre qui les traverfent dans
l’intérieur de la place, pour retenir les eaux qui doivent caufer
l’inondation. Pour cela, on ferme au befoin chaque arche par
une ou plufieurs vannes contiguës, comme au pont delà haute
Mozelle à M etz, ou bien par des poutrelles, comme on l’a pratiqué
à Sedan au pont de la Meufe, dont je ferai une mention
particulière fur la fin du quatrième livre, en parlant de la conf-
truélion desponts en général. O n trouvera auffi dans le même
livre quelques autres éclufes propres à faciliter la navigation
des petites rivières & dont on peut faire encore un fort bon.
ufage pour former des inondations ; c’eft pourquoi j’y renvoie
plutôt que de les décrire ici, de crainte de me trop diftraire de
mon objet préfent.
Comme, excepté les ingénieurs:, nombre de perfonnes n’ont
qu’une idée confufe de l’ufage qu’on peut faire des éclufes propres
à la défenfe des places, voici un exemple de ce que l’on pou-
voit exécuter pour celle de Menin avant £k démolition.
921. Pour plus d’intelligence, il faut être prévenu, i° . que:
ïa riviere de Lis entroit dans Menin en paffant fous le rempart
A ,o ù é to itu n e éclufe,pouren arrêter le cours quand on vou-
loit. 2°. Qu’après avoir parcouru l’efpace A ES,e lle avoit deux
forti.es, l’une en D & l’autre en F , où fe trouvoient auffi des
I l faut ménager
des couliffes
pour faire
plutôt trois
rangées de
poutrelles que:
deux , afin
d'affurer la re-_
tenue des
eaux•
On fe fert
très-utilement
des ponts de
pierre qui font
dans l ’intérieur
des ville#
de guerre pour
caufer des
inondations-
Exemple tiré
de la ville d'e:.
Menin ,. pour
montrer cornement
fe for~~
menti es, iaotu—