
Pl. ll nous rapportons fur la planche L I , qui va nous fixer un mo-
Après avoir déterminé l’intervalle des deux culées N N ,C D ,
félon la quantité des eaux qui doivent palier par les arches dans
k tems des plus grandes crues, & réglé le nombre de ces mêmes
arches félon la largeur qu’il conviendra leur donner pour ne
point multiplier les piles fans néceffité, de crainte de rétrécir k
palfage des-eaux; en un mot, après avoir pris toutes les mefures
néceffaires, en conféquence des nivellements, pour déterminer
la hauteur & l’épaiffeur des mêmes arches à la clef,[on en remplit
les reins par de bonne maçonnerie pour mettre le tout de
niveau , enfuite on y étend une chape de ciment , pour que les
eaux qui pafleront deffus le pavé fervant délit au canal,ne puif-
fent jamais ttanfpirer au travers des arches dont elles çauferùient
la ruine fans cette précaution. O n détermine de même la largeur
du pont pour le palfage des bateaux, que l’on réduira fi l’on
Veut à un feul, au lieu qu’à l’aqueduc dont nous parlons, qui a
trente-fix pieds de iongueur, il en peut palfer deux de front.
Quant aux banquettes Q R ,O P , on ne peut leur donner moins
de fix pieds-, fans y comprendre l’épailfeur du parapet B , qui
n’eft élevéiçi que du côté du chemin du tirage OP,parce qu’ap-
paremment on l’a jugé inutile de l’autre çôte Q R .
La figure quatrième, qui efl un profil palfant par la clef de
l’arche du milieu, montre que le pied des memes banquettes
elt fortifié par un talud marqué L K au plan , dont la bafe eli
égale à la hauteur, Au furplus , on a terminé chaque bout de
culée Q N & ON- par des murs en retour d’équerre NM ( fit
gures i & i ) fondés en cafcades fur les bords du vallon, afin
d’empêcher que les grandes eaux ne cernent les culées, dont
la troifieme figure montre le plan & la pofition des contreforts
Compris dans le pourtour X C D Y . On y voit au® les fonde-
mens S T V contournés de façon à recevoir les murs IKH ( figure
z ) qui joignent l’aqueduc avec le canal; c’eft pourquoi
les retours H fuivent la pente G de fes bords couverts d’eau
jufqu’à environ un pied au-deffous des banquettes. On fuppofe
que les efpaces E & F font remplis de bonne terre franche bien
battue, & qu’on a fait des conrois de glaife le long des murs
H pour empêcher que l’eau du canal ne s’échappe derrière les
retours M , à quoi il faut bien prendre garde en çonftruifant ces
fortes deponts ; c’eftpourquoi on ne doit pas négliger ces conrois
non plus que les files de palplanches redoublées plein fur joint
C h a p . IX. d e s A q u e d u c s p o u r l e s c a n a u x . 415
aux endroits où ils feront jugés néceffaires. Je ne dis rien de la
décoration d’un pareil pon t, non plus que des détails qui appartiennent
à fa lolidité, parce que nous y entrerons en parlant
de la conftru&ion des ponts en général.
1 14 7 . Il nous refte à faire mention des ponts que l’on co-nf-
truit fur les canaux, pour lacommunication du pays. Quand ils
répondent aux grande routes,ils fe font ordinairement en maçonnerie
, formant une feule arche, dont la largeur fe réglé fur
celle des éclufes, qui ne paffe guere vingt pieds aux canaux ordinaires
, élevés fuffifamment pour le libre palfage des bateaux.
O n profite autant qu’on le peut des murs d’un fas ou des ba»
joyers d’une éclufe pour fervir de culée lorfqu’il s’en rencontre
à-peu-près dans la direétion du chemin, ou bien on eu fait
exprès, afin de ne pas obliger les voyageurs à un trop grand
détour. Comme ce qu’il faut obferver pour établir folidement
ces ponts appartient aux chapitres fuivans, j’y renvoie encore
pour éviter les répétitions ; cependant l’on obfervera, i°. de
continuer les extrémités des culées par quatre ailes, formant:
des pans coupés de quinze pieds de longueur, ayant chacun
huit pieds d’évafement,pour faciliter aux voitures les abords du
p ont, & de terminer ces ailes par des bouts de mur de huit
pieds de longueur, dont le fommet doit être fait en rampe, couvert
de pierre de taille, & aligné aux bords du canal pour fou-
tenir les- terres. z°. De faire la voûte en plein ceintre dans les
endroits où le canal paffera par des plaines , & où les culées
«’auront que peu d’élévation, afin que la naiffance de la voûte
commençant à quatre pieds au-deffus du niveau des eaux , la
clef foit élevée de quatoze pieds au moins pour le libre palfage
des bateaux; & dans k cas où.les bords du canal auront beaucoup
d’élévation, on pourra fi l’on v eu t, faire cette voûte fur-
bailfée, autant qu’on le jugera convenable. 30, D ’en recouvrir
l’extrados d’une chape de ciment terminée en pente jufques
derrière les culées, dont l’épailfeur fe réglera fur leur hauteur»
4°. Lorfque ces ponts fe font àl’endroit-d’un canal accompagné
de contrefoffés, on obfervera de pratiquer fous les rampes des
aqueducs pour le libre écoulement des eaux,. prenant garde de
me point donner à ces rampes plus de cinq pouces par toife, afin
de les rendre commodes au palfage de voitures.
1x48. Lorfqu’il ne s’agit que des chemins de traverfe pour
communiquer d’un village à l’autre, on fe contente quelquefois
d’un pont-levis de charpente à deux tabliers, en ce cas on
Des ponts de
maçonncriequi
f e conjlruifent
fu r les ca-,
naux.
Des portrs-
Itvis à double
tablier que l'on
fa it a u jji fu r