du canal depuis
la montagne
dc'jujfÿ
jujqu’à Fargnier
, avec la
pofition des
éclufes.
Pi. XLIII.
Defcription
de la branche
du canal, depuis.
la Fe~e
jufqtfà Chau-
ny 3 avec une
remarque fur
la pofition des
éclufes pour
ménager la
fouille des terres.
Juffy, toujours de niveau avec le fond du baffin de S. Simon,
le refte du terrein depuis la fortie de cette montagne jufqu’au
bord de la prairie qui eft au-deffous du village de Fargnier,
s’eft trouvé avoir quarante-huit pieds de pente, que l’on a di-
vifée en trois parties fagement ménagées, en prolongeant le canal
jufqu’â fa jonûion avec celui que l’on creufoit en même
tems pour communiquer de la Fere à Chauny, parce que la rivière
d’Oife n’ell point navigable d’une de ces villes à l’autre ,
mais feulement de Chauny à Compiegue,& de-là jufqu-’àlaSeine.
Pour la première de ces parties, de dix pieds de chûte, on a
fait un fas vis-à-vis le village de Bray ; la fécondé d’environ
feize pieds de chûte, a été divifée en deux autres, l’une de fix
pieds & la fuivante de dix, appartenantes enfemble à deux fas
accolés , fitués proche le village de Vauyaux. La raifon qui a
empêché que l’on ne fît ces chûtes égales, vient de ce que
l’on a pratiqué un aqueduc de quatre pieds de largeur dans
oeuvre, & de lix pieds de hauteur fous slef, dans l’épaiffeur du
mur de chûte de dix pieds , appartenant à l’éclufe du milieu ,
pour l’écoulement des eaux du marais de Ferriere dans celui de
L ie z , inférieur au précédent & qui avoit une rigole pour les
conduire dans l’étang du moulin de Fargnier. C ’elt un avantage
qu’on ne doit point négliger, quand il fe préfente naturellement
ou qu’on peut l’occafionner, que de faire palier les aqueducs
de décharge dans l’épailleur du mur de chûte des éclufes, parce
qu’ils font plus commodes & moins dilpendieux que ceux qui
paffent fous le ht du canal, fur-tout quand le fond de ces aqueducs
eft plus bas que celui des contrefollés. Quant aux vingt-
quatre pieds de pente reftans, & qui répondent au coteau proche
Fargnier, on y a fait trois magnifiques fas accolés, chacun de
huit pieds de chûte, pour de-là aller joindre le baffin triangulaire
, d’où l’on pâlie à la Fere ou à Chauny.
1097. Comme il s’eft trouvé vingt-un pieds de pente de la
première de ces villes à la fécondé, on l’a divifée aulfi en trois
parties, pour avoir autant de chûtes diftribuées convenablement
à la difpofition du terrein, afin de ne faire de fouille que ce qu’il
en falloir indifpenfablement, ce qui demande beaucoup d’attention
de la part des ingénieurs , en réglant les parties du projet
d’un canal, pour 11e point faire de dépenfe inutile. La première
de ces chûtes, qui eft de cinq pieds, répond à un fas placé
à cent toifes au-dellous du baffin précédent ; la fécondé, de
neuf pieds, appartient à un autre fas placé vis-à-vis le village
C h a p .V . d e s C a n a v x e x é c u t é s p a r l e s MODERNES.3 71
de Condran ; enfin la troifieme chûte, qui eft de fept pieds, a un
fas fitué à la hauteur du hameau de Vouel : de-là le canal va
tomber dans l’Oife, au fauxbourg de Chauny,où il y a , au point
de jonâion, un ancien & dernier fas.
Je pâlie fous filence les contrefollés & rigoles que l’on a fait
aux différens endroits de ce canal, les ponts pour la,communication
des parties du pays qu’il partage;je ne dis rien non plus
des aqueducs, déverfoirs & éclufes pour l’entrée & la fortie des
eaux du même cana l, toutes ces chofes fe trouvant détaillées
dans le neuvième chapitre.
1098. Le canal projetté en Bourgogne pour joindre la Saône
avec l’Y o n n e , par conféquent le Rhône avec la Seine, & qui
ouvriroit au travers du royaume la communication de l’Océan
avec la Méditerranée, a été regardé depuis long-tems comme
l’ouvrage le plus avantageux qui puiffe être propofé pour le
bien de l’état. En effet ,.il mettroit en vigueur le commerce intérieur
du centre de la France , apporterait l’abondance dans
toutes fes différentes parties, ouvriroit un commerce facile de
Paris avec la Franche-Comté, les cantons Suilfes, Geneve,
le Piémont, la Savoye & l’Italie, & ferait que Paris ne pourrait
jamais manquer de bois, par la facilité qu’il y aurait d’y tranf-
porter ceux de Bourgogne & de Franche-Comté ; les ports de
Provence, de Normandie & de Picardie communiqueraient enfemble
par cette nouvelle route, ce qui faciliterait aux étrangers
le commerce des Echelles du Levant : on pourrait à peu de frais
tranlporter dans les provinces qui feraient en difette , les bleds
que l’on tire d’Afrique & de la mer Baltique. Les marchandifes
de l’Océan & de la Méditerranée fe répandraient à peu de
frais dans toutes les différentes provinces du royaume, fans
être obligées d’effuyerles dangers de la mer, enpaffant le détroit
de Gibraltar. _ .
Ce projet, après avoir été renouvellé plufieurs fois depuis le
commencement du régné de François I , â occupe le public
plus que jamais dans ces derniers tems , par l’attention que le
miniftere parut y donner depuis l’annéè 1710 jufqu’en 1740.
Des différentes idées qui lui'ont été préfentées à cet égard, il
m’a paru que celle de M. d’Efpinaffi, gentilhomme de Provence
, a été la plus goûtée.
En conféquence le confeil envoya deux ingénieurs, avec
les commiffaires députés des états de Bourgogne, vérifier fur
A a a ij
Canal projette
en Bourgogne
pour
joindre la
Saône avec
[Tonne f i par.
là faire une fe.
conde communication
des
deux mers.