
'élevé au nord\
de f entrée .de
co port.
■ Defcription
des trots enceintes
6» du
colojfe de Rho-
. des. " ^1.11.
48 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l iq u e , L i v r e IIJ.
partie orientale de la côte.-Sur quoi il eft à remarquer que les
eaux du cana l, pouffées par celles de l’A rch ip e lo c c a fio n -
.noient un courant, lequel, après avoir circulé autour de ce promontoire,
vendit frapper dans une anfra&uofité formée par un
petit cap fitué au nord, ce qui rendoit l’entrée du port fort dan-
igereufe à caufe des pirouettemens d’eau qui entraînoient les
■ vaiffeaux contre les:brifans voifins.
Pour remédier à cet inconvénient, Ton a fait un -mole de cent
.trente toifes de longueur., entre l’enceinte du port & un écueil
fur lequel l’on a élevé un fort pour défendre la rade , conjointement
avec le. premier. Par-là les. eaux ne pouvant .plus fuivre
leur diredion.ordinaire, fe.font amorties., par conféquent elles
ont rendu l’entrée du port aufli bonne qu’on pouvoit le defirer.
.Cette idée a même occafionné un autre avantage qui eft
d’avoir donné lieu à un,fécond port dans l’anfraduolîté précér
-dente, où la mer eft devenue aufli calme qu’e lle y étoit agitée,
auoaravant, à caufe de la réflexion que lui caufoit le courant.
D ailleurs les vaiffeaux s’y trouvent abriés des vents du fud
•& de l’eft par les deux caps dont on vient fte faite mention.
,
&40. Rhodes avoit anciennement trois enceintes flanquées
de tours extrêmement hautes, avec un bon foffe au pied de chaque
enveloppe. La première entouroit la ville derrière le port.,.
& aboutiffoit vers le nord par une dé fes extrémités à l’arcenal
de la marine, renfermé dans une fortereffe qui tenoit lieu de
citadelle. La fécondé comprenoit le tout , & la troifieme la
joignoit vers l’eft par deux retours qui fervoient de flanc pour
défendre l’entrée du port, où.étoit élevé le coloffe qui lui fer-
voit de phare, .de forte que les vaiffeaux paffoient à voiles déployées
entre fes jambes. 11 étoit planté .fur Les plates-formes dp
deux tours fondées chacune fur.un rocher. Ce coloffe, quire-
.préfentoit une ftatue d’Apollon de centvingt-fix.pieds de hau-
teur , tenpit. un . fceptre.d’une main, & de l’autre, dont le bras
étoit tendu, un réchaut d’où fortoit une grande flamme, „fervant
à éclairer pendant la.nuitl’açcès & L’intérieur du port.
IL y a bien de.l’apparençe que pour entretenir la lumière de
, ee fanal, l’on y montoit par un efcalier ménagé dans le corps
,de cette pr.odigieufe.ftatue_, oùL’on pouvoit aifément entrer par
lia plante du pied, fi l’on en juge, d’après la groffeur de l’on ,
jpouce, qui .avoit environ cinq pieds de pourtour. On prétend
jque Les .Rhodicps l ’érigeteut .en l’hopneur d’Apollon , peu
" ' * ’ ' ■ ' .après
C h a p . II. D es p o r t s é t a b l i s p a r l e s a n c ie n s . 49
après que Demarius eut levé le fiege de leur ville. C ’étoit la
première des fept merveilles du monde, l’ouvrage d’un difciple
du fameux Lyjippe,.nommé Charès, qui mit douze ans à le faire.
Les Sarraffiis s’etant emparés de M e de Rhodes, en 65 3, trouvèrent
ce coloffe étendu près du port, où il étoit refté depuis iong-
tems, après avoir été renverfé par un tremblement de terre. Ils
le vendirent à un Juif, qui l’ayant fait mettre en pièces, en tira
fept mille deux cens quintaux de métal; il avoit coûté trois cens
talens, ou 1500000 liv. de notre monnoie.
Il n eft pas de mon fujet de parler des différentes révolutions
que Rhodes a effuyé depuis fa fondation , il me fufîïra de dire
qu en 1310, après la perte de Jerufalem , les chevaliers de St.
Jean -la prirent fur les Sarrazins, qui l’avoient enlevée aux empereurs
de Conftantinople ; que ces chevaliers l’ont poffédée
jufqu en 1522, tems auquel elle fat affiégée & prife par les
T u rc s , qui en font demeurés maîtres jufqu’à préfent.
641. Le plus ancien des ports d’Italie dont les hiftoriens faf-
fent mention, eft celui deTarente,mis en valeur par une colonie
Lacedémoniene qui s’établit dans le royaume de Naples,
environ fept cens ans avant Jefas-Chrift, c’eft-à-dire , peu de
tems ayant la fondation de Rome. Cette colonie choifit une
prefqu’ifle dans un golfe , y bâtit la ville & la citadelle de T a -
rente , fltuée fort avantageufement pour le commerce ; elle fe
rendit bientôt célébré par l’étendue de fon négoce, la magnificence
de lès édifices , & plus encore par l’étude des belles-
lettres qu’on y enfeignoit. Devenue alliée de Rome, elle a long-
tems joui d’un parfait repos ; mais s’étant attiré le reffentiment
4 e cette formidable république, pour avoir ouvert fes portes à
Armibal, qui y fit égorger la garnifon Romaine, elle ne tarda
pas a porter la peine de fon infidélité. Elle fat prife & facca-
gee par Fabius, qui en tira des tréfors immenfes, l’an de Rome
544, 208 ans avant Jefas-Chrift. Lapofition d’un aufli beau
port convenoit merveilleufement aux Romains, pour être plus
a portée de réduire Carthage ; mais depuis lors il s’eft reffenti,
comme les précédens , de la viciffitude des chofes terreftres ,
& n eft plus aujourd’hui capable de recevoir que de petits
bâtimens , s’étant comblé infenfiblement faute d’avoir été entretenu.
642. Les Sallentins , voifins de Tarente, peuples qui occupaient
le pays depuis le Pô jufqu’à l’extrémité orientale de
* Italie, étoient prelque les feuls de ce continent qui refafoient
I l Partie. Tome I I . G
Defcription
de l'ancien
port de Tarente
s dans le
royaume de
Naples. Prife
de cette ville
par les Romains.
Defcription
du port de
Brundufe ,
aujourd’hui