
triple de leur
hauteur.
PL VI fig.
4 & 6.
Comme la
hauteur des
jettées doit
augmenter à
mefure qu elles
font pouf
fées plus avant
dans la mer ,
il faut y avoir
égard en les
traçant, pour
augmenter, l'é-
paijfeur de .
leur bafe à
proportion».
Détail pour
la conflruc-
tian des jettées
de fafci-
nage , avec les
attentions
qu’il faut
avoir en Us
élevant*
9 1 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l iq u e , L i v r e III.
retraites, dans le rapport d’un à trois ; par conféquent s’il falloir
donner 14 pieds de hauteur aux jettées , pour que le fommet
fut de 5 ou 6 pieds fupérieur au niveau des plus hautes marées ,
on aura la largeur de leur bafe, en triplant la hauteur, qui eft
,celle que l’on a donnée aux jettées de Dunkerque , comme
l’on en peut juger par leur profil, accompagné d’une partie du
plan rapportée fur la planche VI.
7Z0. Pour entamer cet ouvrage , on en marque la largeur
par deux lignes qui ne font pas tout-à-fait parallèles, parce que
les jettées devenant plus hautes à mefure qu’on les prolonge
vers la mer, on fe conduit en conféquence de la réglé précédente,
en,rejettant en dehors du chenal leur bord extérieur ,
ce qui s’exécute affez commodément dans le tems des baffes
eaux, dont on profite pour régaler le terrein & le creufer d’un
pied, afin d’encaiffer le premier lit de fafcines. Pour empêcher
que la mer ne faffe des fouilles au-deffous des jettées de
fafcinage, qui en pourroient caufer la deftruâion, l’on creufe
fur touteia longueur de leur bafe fous le fommet de la risberme
extérieure , & auffi quelquefois fous. celui de l’intérieure, une
tranchée T que l’on remplit de terre glaife bien conroyée &
battue à la demoifelle, afin de former un bon conroi, dont la
hauteur & l’épaiffeur dépendent du plus ou moins de raifon
que l’on a de préferver l’ouvrage des aecidens dont il fera menacé
de la part de la mer & du courant que lâcheront les éclu-
fes. Au furplus, on a grand foin de combler les fouilles ou profondeurs
que l’on rencontre, avec ce qu’on appelle pâtés , qui
font des rouleaux de terre glaife enveloppés de fafcines liées par
des harres, compofant de gros fauciflons. Ces pâtés réfiftent
beaucoup mieux à l’aâion des courans qui caufent ces fouilles,
que ne feroit le fable qu’on y jétteroit, lequel ne manqueroit
pas d’être enlevé au retour de la mer.
72.1. Après avoir fait les déblais & remblais néceffaires , on
étend plufieurs lits de fafcines plates , de 6 ou 7 pieds de longueur
, fur 18 à 20 pouces de circonférence au gros bout, formant
enfemble un lit d’un pied d’épaiffeur, leur longueur pofée
en travers de la jettée. On obfervera que la tête de celles qui
feront aux extrémités réponde aux alignemens , & de les retirer
tantfoit peu en dedans à mefure que les lits s’élèveront, pour
former les taluds marqués par le profil qu’on aura à fuivre.
Les fafcines de ce premier lit ayant été bien alfifes fur
l’épaiffeur d’un pied, on les arrête par des rangées de piquets
c h a p . V . D es j e t t é e s d e f a s c in a g e .
de trois pieds de longueur, à la tête defquels on fait un crochet;
on les enfonce de fuite à 18 pouces de diftance les uns des autres
, fuivant l’alignement de la jettée , ces rangées répétées de
la forte de 3 en 3 pieds fur toute fa largeur; enfuite l’on forme
les tunes compofées de deux ou trois brins ou verges de 15 ou
1 6 pieds de longueur entrelacés autour des piquets qu’on a
laiffé faillir pour cela, & formant enfemble un cordon d’environ
deux pouces de relief pour fixer les fafcines, parce que le crochet
des piquets empêche qu’en achevant de les enfoncer, la
derniere branche ne s’échappe ; car il faut que chaque tune preffe
les fafcines, de maniéré que fléchiffant d’une part, & fe recourbant
extérieurement de l’autre, le tout compofe une affiette
prefque de niveau pour recevoir les couches du lit fuivant.
C ’eft en répétant les lits de fafcines arrêtés de la forte , que
l’on éleve fucceffivement le corps des jettées , prenant garde
que les rangées de piquets foient répandues dans aifférens plans
verticaux , pour lier de la maniéré la plus intime les lits fupé-
rieurs avec les inférieurs , ce qui fe pratique avec beaucoup
d’intelligence de la part des ouvriers qui ont coutume de manier
le fafcinage, car tous n’y font pas propres ; c’eff pourquoi
il faut, quand on n’en a pas fur les lieux, en attirer pour
inftruire les autres.
Comme on ne peut travailler à la conftruftion des jettées que
pendant l’abfence de la mer, on a grand foin, avant que d’abandonner
l’ouvrage, de le charger de groffes pierres ; fans quoi
elle ne manqueroit pas, à fon retour, de le détruire ,1efafcinage
demandant beaucoup de fujétion, jufqu’à ce qu’il foit entièrement
élevé au - deffus des plus hautes eaux. Lorfqu’enfuite la
mer permet de reprendre le travail, on écarte les mêmes pierres
pour le continuer, & l’on s’en fert de nouveau dès qu’on vient
à le quitter.
7 z z. Lorfqu’enfin l’on eft parvenu jufqu’au couronnement,
l’on couvre toute la furface, tant du fommet que des retraites
& taluds en risberme, d’un grillage de bois de fapin de 4 pouces
d’équarriffage, dont les compartimens font de deux pieds
en quarré, arrêtés par de petits pilots ou plantons M , enfoncés
de biais de 1 z à 13 pieds de longueur, fur 11 à 1 z pouces de
circonférence par le gros bout , le refte allant en diminuant juf-
qu a la pointe, comme on peut le voir aux figures 4 & 6 , qui
repréfentent le progrès du travail, & où l’on remarquera les retraites
N L , SR, & les risbermes N Y & RZ ,
Pour empêcher
que faction
de la mer
ne détruife Los
travaux de
fajc ïnage , ïl
faut en couvrir
la Jurface
par un grillage
y dont les
compartimens
Je. remplirent
de pierres. .
PI. VL Sgi
4 Si 6 .