
en dehors. L’étamine de chaque - fleur eft une
anthère divilée en deux , & adnée à une languette
concave , dont l’extrémité eft une pointé en crochet.
Je n’ai point vu le fruit dans fà maturité |
mais , félon Rliéede, qui a donné une bonne
description & une excellente figure de cette plante,
Ion fruit eft une capfule ovale-arrondie , trigône,
triloculaire, & remplie de fèmences d’abord bleuâtres
, qui acquièrent enfuite une couleur brune.
Ces fèmences écrafces ont l’odeur du gingembre,
mais leur laveur eft médiocre. Cette plante croît i
au Malabar 8c dans le Bréfil, particuliérement •
dans les lieux couverts. ( v. f . ) Elle m’â étécom-
muniquée par M. Sonnerat, & en affez bon état,
pour que j’aie pu m’alfurer par l’examen de Tes
fleurs, que c’eft une véritable efpèce à.'Amonts.
Sa racine a une foible odeur.de Gingembre.
Observation fur le Cojîus.
On donne le nom de Cojîus dans les boutiques
à differentes racines qu’il eft fort difficile de déterminer
, & qu’il eft prefqu’impofïïble de rapporter
aux plantes mêmes dont elles proviennent, quand
même ces plantes feroient d’ailleurs bien connues
des Botaniftes. Les diverfes defcriptions qu’on a
données fucceftivement de ces racines, prouvent
que ce qu’on àppelloit autrefois Cojîus , étoit fort
différent de ce que l’on vend a&trellement fous ce
nom , & même de ce que les Botaniftes modernes
regardent comme tel.
Les anciens qui eftimoient fort le Cojîus > en
diftinguoient, dit M. le Chevalier de Jaucourt,
deux ou trois efpèces , fiir la defcription defquelles
ils ne s’accordoient point. Horace appelle le plus
précieux Àchamenium cofîum , parce que les Per-
fes , dont Achémènes étoit Roi, en faifoient grand
ufage. Les Romains s’en fervoient dans la compo-
fition des aromates, des parfums, 8c ils le bru-
loient fur l’autel comme l’encens , à caufe de
l’admirable odeur qu’il répandoit. Nous ne trouvons
point dans notre Cojîus cette odeur forte &
excellente dont parlent Diofcoride , Pline & Galien
-, c’eft pourquoi nous le croyons entièrement
different de celui des anciens Grecs. Les Parfumeurs
même ne conviennent pas ,entr’eux du vrai
Cofhis , puifqu’on en trouve dans leurs boutiques
trois efpèces fous les noms d’arabique, d’amer 8c
de doux.
Le Cojîus arabique, dit Pomet, eft une racine
©blongue , pefante, de couleur cendrée ou blanr
châtre en dehors, rougeâtre en dedans , difficile^
à rompre , d’une odeur agréable, d’un goût aromatique
& un-peu amer.
Le Cojîus amer eft une greffe racine, compare
, dure , ligneuffe , légère , brillante, 8c qui
reffemble plutôt à un morceau de bois qu’à une
racine.
Le Cojîus doux eft une petite racine jaune , qui
reffemble affez par fa couleur, fa figure 8c fa
groffeur, à la racine de Çurcyma,
Ces delcriptions ne conviennent pas , félon M.
Geoftroi, au Cojîus dont on fe fert aujourd’hui
dans les boutiques des Apoticaires -, car on y
trouve plus communément une autre racine que
tout le monde prend 8c emploie pour le Cojîus
d’Arabie ou le vrai Cojîus , & qui eft remarquable
par fon odeur agréable qui reffemble à celle de
l’Iris ou de la Violette.
François Dale, dans fa Pharmacologie , croit,
d’après Commelin , que ce Cojîus eft la racine de
Tsjana-Kuà de Rhéede , dont nous venons de
faire l’expofition comme une véritable efpèce
à'Amomey 8c M. Linné, qui a adopté le fentiment
de Commelin , a établi pour la même plante fon
genre du Cojîus -, mais la defcription qu’il donne
de ce genre , dans fon Généra plantarum , p. 3 ,
ne convient nullement à notre plante ; .ce qui nous
fait préfumer que cet illuftre Botaiîifte en avoit
alors une autre fous les yeux, à laquelle il rap-
portoit mal-à-propos le Tsjana-Kua du Jardin dt
Malabar.
Quant au vrai Cojîus arabique , nous aimerions
mieux penfèr qu’on a donné ce nom autrefois au
Gingembre même , comme nous préfumons qu’on
l’a aufli appelle Caffuminiar , que de croire que
cette lubftance , qui eft d’un goût âcre , aromatique
& un peu amer , & d’une odeur fort agréable
, foit la racine fde notre Amome velu , dont
la racine eft aqueufe & n’a qu'une foible odeur
de Gingembre.
7. Amome pétiole , Amomum petiolatum. Amo-
mum foliis peùolatis , glabris y Jloribus in fpicâ
conicâ difpojitis. Alpinia fpicata. Jacq. Amer,
p. I. Tab. I. ' ,
Quoique cette plante. ait des rapports très-
marqués avec l’efpèce précédente , elle en diffère
néanmoins fi fenfiblement, qu’on ne fàuroit douter
qu’elle neToit une efpèce très-diftinéte. Sa racine,
qui eft blanche, charnue & 'irrégulière, pouffe
plufieurs tiges prefque droites, feuillées, glabres
un peu articulées , & hautes d’un à deux
pieds. Ses feuilles font oblongues, acuminées
glabres, luifantes, alternes, 8c portées chacune
par un petit pétiole cylindrique. Chaque tige eft.
terminée'par un épi conique, ayant à la bafe trois
ou quatre feuilles en manière de collerette , 8c
embriqué decailles coriaces, d’un rouge vif, 8c
uniflores.
Les fleurs font jaunes, fans odeur, le développent
fucceftivement , & durent très-peu. Leur corolle
eft longue d’un pouce, tubtüée , un peu
ventrue, & a fon limbe partagé en quatre découpures
, dont trois font lancéolées & pointues, &
la quatrième , qui eft un peu plus grande que les
autres eft arrondie, ondulee 8c trilobée a loti
fommet. Cette plante croît à la Martiniquefur,
le bord des ruiffeaux, & dans les lieux humides
& couverts des montagnes. Les habitans de cette
Ifle lui donnent le nom dé Canne de rivière y ils
1 font bouillir fa racine ainfi que fes tiges ,. &
regardent.
regardent cette décoâion comme une boiffon
rafraîchiffante , qui convient dans la gonorrhée 8c
dans d’autres maladies. 7f .
8. A mome pyramidale , Amomum pyramidale.
Amomum caulibus racemo erecto pyramidali, terminais.
Alpinia racemoj'a alba 9 cannacori foliis.
Plum. Amer. 10. Tab. 2.0. Alpinia racemo fa. Lin.
Ses racines font longues , rampantes , blanches
, 8c pouffent plufieurs tiges cylindriques qui
s’élèvent à quatre ou cinq pieds de hauteur. Ces
tiges font garnies de feuilles alternes , affez fèm-
blables à celles du Salifier , longues d’environ un
pied , d’un beau verd , un peu ondulées en leurs
bords , & ont leur liiperficie marquée de nervures
obliques. Au fommet de chaque tige naît une
belle grappe de fleurs , blanche , droite , longue
& pyramidale. Les fleurs font pédonculées &
accompagnées d écaillés membraneufes , lancéo-
lées-linéaires, & très-blanches. Leur corolle eft
tubulée , irrégulière , 8c a fon limbe partagé en
quatre divifions inégales , dont une, un peu plus
large que les autres, eft arrondie , 'crenelée ou '
frangée à fon fomniet. La languette qui porte l’anthère
, & qui fournit une gaîne à la partie fupé-
rieure du ftyle, eft en crochet à fon extrémité.
Le fruit eft une capfule oyale, charnue , blanche ,
longue d’un pouce , fillonnée dans fa longueur, 8c
couronnée par le calice propre , qui eft court 8c
trifide. Cette capfule devient d’un bleu noirâtre,
s’ouvre par trois battans , & contient des fèmences
anguleulès, dures , & d’un roux brun. Cette
plante croît à la Martinique, dans les lieux humides
des bois. Tp •
AMORPHA d’Amérique, Amorphafruticofa.
Lin. Amorpha foliis impart - pinnatis y Jloribus
Jpicatis , purpuroiviolaçeis. Amorpha ~ Duhamel.
Arb. I . Tab. 46. Miller. Di£t. ic. Tab. 1 7 . Barba
jovis Am e ricana , pfendo-acacioe Jlofculis pur-
■ pureis minimis. Anglic. Hort. I I . t. 4. Vulgairement
Indigo bâtard.. •
B. Amorpha foliolis pellucido-punclatis } legumi-
nibus glabriufculis.
C’eft un arbriffeau de huit à douze pieds de hauteur
, dont la tige fe divife à fon fommet en beaucoup
de rameaux qui lui forment une tête en
buiffon, bien garnie, 8c d’un afpeél affez agréable.
L’écorce de fon tronc eft d’un gris brun , 8c
celle de lès vieux rameaux cendrée : fon bouton
eft petit, court 8c obtus : les jeunes rameaux, les
pétioles, les pédoncules 8c les calices , font couverts
d’un duvet court, prefque cotonneux. Les
feuilles font aîlées avec impaire , & compofées de
quinze à dix-neuf folioles ovales, obtufes, vertes
glabres en deffus , pubefeentes, en ‘ deflous , longues
d’un pouce ou d'un pouce 8c demi, 8c portées
chacune fur un pétiole court. A la bafè des pétioles
communs & des pétioles particuliers , on ob-
fefve deux petites ftipules en alêne. Les fleurs
naiffent aux extrémités des rameaux, difppfées en
Botanique, Tome I.
épis longs de quatre à fix pouces. Elles font petites
, d’un ppurpre violet, & portées chacune fur
un pédoncule propre moins long qu’elles. Les épis
qu’elles forment font émaillés de violet & de
jaune , par l ’effet des étamines qui font très-fail-
lantes,, 8c préfentent au fommet de leurs filamens
de petites anthères d’un beau jaune.
Chaque fleur a un calice court, monophile,
turbiné, ftrié , perfiftant, & dont le bord eft
divife en cinq dents fort courtes ; unfèul pétale,
ovale , concave , obtus , 8c une fois au moins
plus grand que le calice ; dix étamines un peu plus
longues que la corolle dont les filamens droits
8c prefque libres, forment un failceau un peu
lâche à fon fommet j & un ovaire ovale , chargé
d’ùn ftyle en alêne... .
Le fruit eft une gouffe longue de deux lignes ou
deux lignés & demie , un peu courbée en croiffant,
ponctuée ou couverte de tubercules glanduleux ,
un peu velue, 8c terminée par une petite pointe
qui eft un refte du ftyle de la fleur. Cette gouffe
renferme une ou deux fèmences réniformes. Cet
arbriffeau croît naturellement dans la Caroline, &
fleurit au mois de Juin : on le cultive au Jardin du.
Roi en pleine terre, "f? (v. v.) La plante 3> , que je
n’ai pu examiner que fur le fèc, & qui eft peut-
être une efpèce confiante , eft remarquable par
les folioles de Tes feuilles , parfèmées de points
tranfparens -, & par fes gouffes prefque glabres.
On peut, dit M. Duhamel, mettre VAmorpha
dans les bofquets d’été ou dans ceux d’automne ;
car fes feuilles fubfiftent jufqu’aux gelées. Ses
longs épis, d’un violet foncé , parfèmes de points
jaunes , peuvent encore engager à en placer dans
les bofquets de la fin du printems.
AMPAC, Ampacus ; genre de plante des
Indes orientales, dont il n’eft fait mention que
daris.Rumphe , au Fol. 1 . p. 186. de l’Herbier
d'Ambàirie. Cet Auteur en diftingue deux efpèces y
l’une à feuilles larges, 8c l autre à feuilles étroites.
UAmpac • à feuilles larges eft un arbriffeau
affez grand, dont le tronc eft finueux , peu droit,
8c recouvert d’une écorce rouffeâtre, facile à
féparer, fragile &fucculente. Son boiseft blanc &
tendre. Ses feuilles font oppç>fees, pétiolées , compofées
de trois folioles ovales, pointues , entières ,
liffes en deffus, velues 8c molles deffous, comme
celles du. Coignafîler ou du Vitex. Ces folioles
font longues de huit ou dix pouces , & ont environ
quatre pouces de largeur. Les fleurs font
petites , nombreufes , & difpofées en panicules
axillaires & pédonculées. Chaque fleur confifte
en quatre petits pétales arrondis, en plufieurs
étamines courtes chargées d’anthères jaunâtres, &
en un ovaire fupérieur , muni d’un ftyle jaune.
Les fruits font de petites capfules jointes deux
enfemble , verdâtres, affez Cèmblables aux graines
de la Coriandre , 8c qui renferment chacune une
femence d’ùn bleu noîrâtre, liffe 8c luifante. Ces