
diverfes nuances du côté du foleil. Sa chair eft
ferme & lucculente -, & fon eau eft fucrée 8c
relevée. Pour avoir ces bonnes qualités il faut lui
laifler pafler quelques jours à la fruiterie.
38. La Persique , Perjîca flore parvo , fruBu
oblongoy'colorato yverrucojo , càrnefirmâ ? vinosd.
Duhamel.
Cette Pêche eft urt1 peu oblongue, garnie de
quelques côtes qui la font paroître prefqu’angu-
leufe, & parfemée de petites bolTes vers la queue.
Sa peau ell: d’un beau rouge du côté du loleil :
. Elle a la chair ferme, lucculente, & contient
aine eau d’un goût fin , relevé & très-agréable.
Elle ne mûrit qu’en Oétobre & en Novembre :
c’eft une excellente Pêche , quoique très-tardive.
39* La P êche de Pau. Perjîca Palenjîs. Duham.
Tournef. ôaf.
Cette Pêche eft tardive, & ne mûrit parfaitement
que lorfque l’automne eft chaude 8c sèche :
elle a alors la chair fondante , 8c l’eau relevée &
^agréable.
40. Le Pêcher à fleurs femi-doubles , Perjîca
flore magno , femi-pleno. Duhamel.
Cet arbre eft aflez beau lorfqu’il eft en pleine
fleur : les Pêches qu’il donne font d’une forme
peu régulière , ' & ont la peau velue , d’un verd
jaunâtre , quelquefois un peu fauve du côté du
ioleil. Leur chair eft blanche, & leur eau d’un
goût aflez agréable. Elles mûriffent à la fin de
Septembre.
41. La Sanguinole , dite Betterave, ou Dru-
folle , Perjîca flore magno y cortice & carne rubris
quafî fanguineis. Duham. Perjîca fruclù globofo ,
fiompreffb , rubro , carne rubente. Tournef. 615.
La peau de cette Pêche eft velue, 8c par-tout
teinte d’un rouge fonce : toute fa chair eft rouge
.comme la Betterave, 8c un peu sèche. Cette Pêche
,eft eurieufe , mais n’eft bonne qu’en compote :
elle mûrit après la mi-Oâobre. La Cardinale eft
«une Pêche qui tient beaucoup de la Sanguinole;
mais elle eft plus grofle , meilleure & moins chargée
de duvet.
41. Le Pêcher nain , Perjîca nana } frugi fe r a,
flore magno Jîmplici. Duhamel.
Ce Pêcher eft un arbufte haut d’un pied & ■
demi , dont les branches font courtes , épaifles , !
Sc tellement chargées de fleurs ferrées les unes
contre les autres, que leur bois en eft prefque
par-tout caché , & quelles paroiflent être des
grappes de fleurs denfes & redreflees. Cet arbufte
eft plus curieux par fa petiteffe , qu’utile par fon
fruit, qui eft très-médiocre dans fos qualités ; il
eft garni de feuilles aufli longues que celles des
autres Pêçhers , glabres , d’un verd foncé, 8c un
peu pendantes.
Obferv, Les variétés nombreufes que nous vêtions
,d,e çiter, npus paroiflent toutes devoir leur
origine à la culture de l’arbre jntérefîant qui
çonfiitue la première efpèce du genre de V Aman-
4Ur 4pht nous traitons ; 8c Ton fait qu’on réjiflit
à perpétuer ces variétés , en les multipliant par la
greffe. Nous avons donné à l’efpèce dont il s’agit
le nom à?Amandier à fruit charnu s ne jugeant
pas convenable de dire , comme M. Linné, Amandier
Pêcher , Poirier-Pommier, Prunier-Çerifier,
quoique nous penfions, comme ce célèbre Bota-
nifte , que le Pommier ne doit point conftituer un
genre féparé du Poirier, ni le Cerifier du Prunier.
Suite des efpèces d}Amandiers.
1. A mandier commun , Amygdalus communis.
Lin. fl. fr. n°. 734* Amygdalus foliorum ferraturis
infimis glandulojis y florïbus fejjîlibus geminis.
Hort. Cliff. 186. Amygdalus fylvejbis. Bauh. Pin.
442-
A mandier à gros fruits doux, Amygdalus
fativa , fruBu rnajori. Bauh. Pin. 441. Tourn. 617.
fl. A mandier à petits fruits doux , Amygdalus
fativa, fruBu minori. Bauh. Pin. 441. Tourn. 617.
y. A mandier à coque tendre , Amygdalus duU
cis 9 ( §r amara ) putamine molliore. Bauh. Pin.
441.
A mandier à coque dure 8c à fruits amers,
( gros & petits ) Amygdalus' amara. Bauh. Pin.
441. Tournef. 617.
A m a n d ie r - P ê c.h e. Amygdalus perjîca*
Duhamel.
L 'A m a n d ie r commun eft un arbre d’environ
vingt-cinq pieds de hauteur, d’une forme rarement
bien régulière , ayant fon tronc raboteux ,
couvert d’une éeprce cendrée , & fon bois dur ,
rouflèâtre , 8c fouvent teint d’aflez belles couleurs.
Ses jeunes rameaux font grêles , longs ,
flexibles , 8c ont une, écorce lifle & d un verd clair.
Ils foutiennent des feuilles alternes , étroites-Jan-
céolées , pointues, dentées en leurs bords , 8c
portées fur des pétioles longs d'environ un pouce.
On les diftingue de celles de l’efpèce précédente ,
( du Pêcher ) par leurs pétioles plus longs , par
leur verd beaucoup moins foncé, 8c parce qu’elles
font plus fermes, plus unies , 8c ne fe contournent
point comme elles. Ces feuilles font pliées en
deux dans leurs boutons, 8c ceux-ci naiflent fou-
vent deux ou trois enfemble dans l’aiflelle de chaque
feuille. Les fleurs font fofïiles, fo lit aires ou
géminées, éparfes le long des rameaux, & de
couleur blanche avec une teinte purpurine plus
ou moins foncée dans la bafe de leurs pétales.
Elles s’épanouiflent dès le mois de Mars ou au
commencement d’Avril, avant celles des autres
arbres fruitiers, 8c avant le développement des
feuilles de l’arbre qui les porte. Leur fruit eft oval,
applati fur les côtés , & ne prend point de couleur
en mûriflant, comme la Pêche. Il eft com-
pofé d’un brou médiocrement épais, ferme, peu
fucculent, d’ün mauvais goût , 8c qui recouvre
un noyau ligneux , perforé 8c fillonné à fa fuper-
ficie, mais moins épais. 8c moins c r e v a i que
celui de la Pèche. Ce noyau renferme une amande
oblongue, blanche, tendre, huileufe, & d’une
faveur douce ou- amère', félon les variétés- de cet
arbre ,- dont elle provient. Ce qu’il y a de remarquable
, c’eft que , dans l’efpèce précédente, c’eft
dans- le brou très-épais , charnu , fucculent 8c
favoureux du fruit , que réfide tout ce que ce
m*ême. fruit offre de vraiment agréable ; au lieu
que dans l ’efpèce dont il s’agit maintenant, c’eft
l’amande même du fruit qui eft intérefiànte, & le
brou qui couvre fon noyau n’eft d’aucune valeur,
L ’Am a n d ie r commun croît naturellement dans
la partie feptentrionaje de l’Afrique : on le cultive
dans lés régions méridionales & tempérées de la
France, dans les champs & fouvent dans les vignes,
auxquelles il ne nuit pas fenfiblement. Il produit
un bon effet dans les bofquets de l’entrée du pirin-
t-ems , parce, qu’il fe couvre de fleurs dans un
tems où prefque tous les autres arbres font encore
fans feuilles-, 8c qu’il ne fè trouve parmi lés végétaux
, dans ce tems, que très-peu de fleurs de,
développées: .Or* fait que les amandes fe fervent
fur la table dans les deflerts, foit vertes , foit
fèches, 8c qu’elles préfentent un aliment d’une
laveur qui plaît aflez généralement. On prétend
néanmoins qu’elles font un peu indigeftes ; mais
il nous lèmble qu’elles n’incommodent que les
perfonnes qui ont un eftomac foible, ou que celles
qui en mangent une trop grande quantité. Les.
amandes fournilfent par l’expreffion une- huile
douce , laxative 8c très-anodine. On pile les amandes
douces peu à peu avec de l ’eau ,. 8c de cette
manière on forme une liqueur laiteufè connue fous-
le nom d'Emuljîon (8c d’orgeat) , qui eft adoucif-
fànte 8c fort rafraîchiflante. On les couvre auffi de
lucre pour en foire des dragées , -des pralines, 8cc.
Les variétés que nous avons rapportées fous cette
efpèce , font celles que l’on connoît le .plus en
général: la première (a) mérite fur-tout d’être
cultivée par préférence ,. pour la douceur, J la
grofleur 8c la fermeté de les- amandes. On prétend
que fes fruits donnent d’excellens fujets pour les
pépinières. La, cinquième Ç z ) eft un arbre .qui
participe de XAmandier commuiji 8c du Pêcher,
( efpèce première y ), aulfi Ion fruit, qu’on nomme
Amande-pêche y eft-il quelquefois couvert d’un
brou fec & mince comme celui des amandes-, &
d’autres fois d’une chair épaifle 8c fucculente com-r
me les Pêches ; mais l’eau en eft amère. Les uns
& les. autres ont un gros noyau prefque lifle , qui
contient une amande douce. On trouve ces deux
fortes de fruits fur ie même arbre , 8c fouv-ent
fur la même branche.
3. A mandier argenté,, Amygdalus argentea.
Amygdalus Orientalis yfoliis argenteis y fphnden-
tibus. Duhamel. Arb. r. p. 48-
Cet Amandier eft un arbrifleau très-remarquar
ble & très-curieux par la forme & la couleur de
fos feuilles; il. ne paroît devoir s’élever qu’à la
hauteur de dix ou douze pieds. Son tronc fè divifo
à fon fommet en beaucoùp de rameaux diffus ,
diverfement inclinés ,, dont les rameaux font
couverts d’un duvet blanchâtre, 8c qui lui forment
une tête aflez peu régulière. Ces rameaux,
font garnis de feuilles alternes, ovales-oblongues,
très-entières, légèrement pointues, 8c couvertes-
des deux côtés d’un duvet fin , cotonneux & blanchâtre,
qui leur donné un âfpeét argenté très-
agréable. Ces feuilles font pétiolées , plus petites
que celles des autres efpèces de ce genre, ont
rarement plus d’un pouce de longueur, 8c ne tombent
que fort tard. Les fleurs l'ont d’un rofe pendre,
un peu plus grandes que celles de l’Amandier
nain , 8c paroiflent à l’entrée du printems. M.
Duhamel dit que les amandes de lès fruits font
petites 8c amères , 8c qu’elles fo terminent en
pointe très-fine. Cette efpèce croît dans le Lé--
vant ; elle eft un peu fenlible à la gelée. 7) • (v. v Y
4. Amandier nain , Amygdalus nana. Lin.
'Amygdalus indica nana. Tournef. 62,7. Pluk. Alm.-
0.8. Tab. i l . f. 3, Duham. Arb. fruit, i. t. 3.
Munting. Hift. 34. Tab. 7 I
fl. Amîeniaca perjicoe foliis , fruBu exfucco
villofo. Amni. Ruth. 073. Tab. 30;
C’eft un petit arbrifleau charmant lorfqu’il eft
en fleurs , 8c dont la racine, qui eft traçante,,
poufle des tiges droites, menues, un peurameu-
fes, 8c qui ne s’élèvent guères au-delà de deux
pieds. Ses feuilles-font étroites-lancéolées, rétrécies
en pétiole dans leur partie inférieure , un peu-
élargies vers leui- fontmet, dentées en léurs-bords r
lifles , vertes en deffus , & d’une couleur pâle en»
deffous. Elles ont environ deux pouces 8c demi,
de longueur, fur prefqùë quatre lignes 8c demie
de large. Les fleurs font feflilès, loüv'ent géminées
à chaque noeud, & d’un beau rouge v if, ou
d’une couleur de' rôle un peu foncée. Leur calice
eft tubulé, 8c les pétales qu’il fou tient- font-
oblongs , un peu étroits 8c obtus. Çes- fleurs avortent
aflez communémentcelles qui nouent- pro-
duifent des fruits ovoïdes,. plus petits & moins
applatis fur les- côtés que , ceux, do l ’A m a n d ie r
commun. Leur brou eft couvert d’un duvet épais
8c entoure un noyau légèrement infculté ou fil-
lonné. à fo furfoce ; ils contiennent chacun une
amande fort petite, un peu amcre, & néanmoins--
mangeable. Ce petit arbrifleau croît naturellement
dans diverfes contrées de l ’Afie. f ) . ( v . v . ) Les-
fleurs purpurines dont il fe couvre à la fin d’Avril,
le rendent très-propre à garnir les devants des-
màfïifs dans les bofquets de ce mois.-
Nous avons diftingue par un fl. la plante d’Amman,
quo Gmelin 8c Linné citent feulement
comme fynonime de celle dont il- vient d’être-
queftion ; parce qu’elle nous paroît en différer au.
moins comme une variété remarquable , fi ce n’eflr
pas même une efpèce particulière^
Obferv. L*Amygdalus pumila de Linné étant,,
félon nous', une véritable efpèce de Prunier, nous;
l’avons rapporté à ce genre. Voye[ l’art. P runier*.
AMANITE y A m a n L T A-.- Genre dé plante;