
74 A I R rameaux lâches , & s’élève à la hauteur d’un pied
& demi ou environ. Ses feuilles font alternes ,
oblongues, un peu lancéolées 9 très-entières ,_d’un
verd clair en deffus , d’une couleur glauque en
deffous, 8c portées fur de courts pétioles. Ces
feuilles ont deux pouces ou deux pouces & demi
dç longueur, fur un pouce. de large, au moins
celles qui font entièrement développées , & font
munies poftérieurement d’une nervure blanche ,
longitudinale, qui eft pubefcente \ ainfi que les
nervures latérales qui y aboutiffent. Les fleurs font
blanches , campanulées , courtes , à cinq divifions
droites, & naiffent fur de petites grappes fituées
au-deffous de la partie feuillée des rameaux. Ces
grappes de fleurs font munies de pëtites feuilles
florales difpofées alternativement fur l’axe commun,
8c de l’aiffelle de ces feuilles florales for-
tent folitairement les pédoncules propres de chaque
fleur , qui font chargés- chacun d’une couple
de filets courts ou de braétées filiformes. On cultive
cette efpèce au Jardin du Roi : elle e ft, je
crois , originaire de l ’Amérique fëptentrionale. "fr .
o v. >
7. Airelle de Penfilvanie , Vaccinium Penßl-
vanicum. H. R. A n vaccinium. ligußrinum. Lin. ?
Cette efpèce eft» un petit arbriffeau rameux qui
s’élève à environ, deux pieds ou peut-être plus, 8c
a une écorce 'gefféè, d’un gris brun ou rouffeâ-
tre. Ses feuilles font lancéolées, pointues,. légèrement
denticulées , un peu velues en leurs bords ,
vertes 8c li (Tes en deffus, luifantes en deffous ,
avec des nervures . veineufes 8c prefque feffiles.
Elles ont à-peu-près un pouce & demi de longueur
fur fix à neuf lignes de large., lorfqu’elles font
développées. Les fleurs font blanchâtres , prefque
feffiles , 8c difpofées cinq ou fix enfemble par bouquets
glomérulés , dépourvus de feuilles florales.
Leur corolle eft campanulée , un peu large, 8c
fon bord eft partagé en cinq découpures peu profondes.
Ses baies font bleues , fphériques, à-peu-
près feffiles , & un peu plus groffes que celles de
XAirelle mirtille, n°. T. Cet arbriffeau eft originaire
de Penfilvanie ou de l’Amérique feptentrio-
nale : on le cultive au Jardin du Roi. f?■. (v .v . )
8- A irelle de Cappadoce, Vaccinium arctof-
taphylos. Lin. Vitis idoea Orientalis maxima,
cerafifolio , flore variègdto. Tournef. Cor.. 42. Iter
Orient. T. p. 2.2,3. t* 22,3.
C’eft un arbriffeau qui s’élève à la hauteur d’un
homme : fa tige eft épaîffe comme le bras, fon
bois blanchâtre , 8c fçn écorce d’un gris mêlé de
brun. Cette tige pouffe, dès le: bas, plufieurs
branches qui fe divifent en rameaux fouillés dont
l ’écorce eft liffe Se verdâtre. Ses feuiHes font affez
fémblables à cellés du Cerifier , & ont deux pouces
8c demi de longueur, fur un pouce & demi de
large : elles font alternes, ovales , pointues , déniées
légèrement fur les bords , liffes, d’un verd
gai, quelquefois rougeâtres , relevées d’une côte
en delïous, 8c parfemées -de poils très-courts, Les *
A 1 II
fleurs naiffent à la bafe des rameaux feuilles,. 8c
font difpofées en grappes lâches, munies de petites
feuilles florales. Leur corollé eft blanche ou
rougeâtre , affez grande , campanulée , & a fon
bord découpe en cinq pointes un peu réfléchies, en
dehors. Les etamines- font courtes ,. au nombre
4e dix , & le ftyle feul eft un peu failîant hors de
la fleur.. Cette efpèce croît dans la Cappadoce,,.
aux environs de Tripoli , fur les côtes., de la mer
n)oi/Fe- T? • ( v . f ) M . de Tournefort penfë que
c eft le R a ijin . d ’ ours , ou l'A r c lo J ïa pk ilo s de
Galien , h b. 6. d e Çomp. lÆed.
* * F e u ille s perjîfiantes.
9' Airelle ponéluée , V a c c in ium punclatum-~
fl. fr. 976-1 v. V it i s idoea f o l i i s Jubrotundis n on
cr enatis , ba ccis rubris. Bauh. Pin. 470. Tournef.
608. V a c c in ium v itis idoe a. Lin. V a c c in ium . Hall.
Helv. n°. 102.2.. V a c c in ia rubra. Dod. Pempt. 770.-
C’eft un fous - arbriffeau dont'les tiges font
menues , rameufes ,. cylindriques , brunes dans
leur partie inférieure , pubefcentes vers leur fom-
met, 8c ne s’élèvent qu’a la hauteur d’un pied ou
environ. Ses feuilles reffemblent un peu à celles du-
buis : elles font ovales , obtufes, duresüffes, 8c
d’un verd foncé en deffus , pâlps & parfemées de
petits points noirâtres en deffous, 8c ont leur, bord
un peu replié poftérieurement ; ce qui cache quelques^
dentelures peu marquées dont elles font
munies. Les fleurs font campanulées, d’un blanc
rougeâtre,. & difpofées au fommep des tiges, en-
petites grappes, penchées. Il leur fuccède des baies,
qui font ci un beau rouge dans leur maturité, 8c
qui ont une faveur acidulé affez agréable. On trouve J
ce fous-arbriffeau dans les bois des montagnes en
France ,. en Allemagne , 8 c ■ dans toute l ’Europe.-
feptentrienale. Jj. ( v . v . ) Ses baies font rafrai-
chiffantes. On prétend qu’on s’en fert en Suède ,
comme de buis, pour faire des bordures dans les
jardins.
10. Airelle canneberge, fl. fr. 976; 6. V a c c in
ium o xy ço ccu s . Lin. O xy co c cu s f iv e v a c c in ia p a -
lü flr is . J. B. I. 227. Tournef. 655. V a c c in ia p a lu f -
tr ia. Dod. Pempt. 770. Lob. ic. 109.
£. V it i s idoe a p a lu jir is , V ir g in ia n a , fr u c lu ma-
jo r e . Raj. 685. A to c a , Duham. arb. 2. p. 364.
V it i s idoe a p a lu jir is y Am e r ica n a . Pluk. Alm. 392.-
Tab. 320. f. 6.
Les tiges de cette efpèce font, rampantes , couchées
8c étalées fur la terre parmi-la mouffe, très-
menues , filiformes , rameufes , fouillées & fou-
vent rougeâtres. Ses feuilles font petites, ovales-
oblongues, plus , ou moins contractées en leurs :
bords , vertes 8c un peu luifantes en?deffus , blanchâtres
ou.glauques en deffous , 8c portées par â&
très-courts, pétioles.. La contraétion de leurs bords,
les fait paroître ordinairement très-pointues. Les.
fleurs font portées chacune fur un pédoncule capillaire
cinq ou fix fois plus long que les feuilles ,
8c chargé d’un‘Ou deux filets courts en.forma de
A I S
bradée *. elles font rougés , quadrifidés , prefque
polypétales , & ont leurs découpures pointues 8c
réfléchies communément vers lé calice. Il leur
fuccède des baies rouges, parfemées de points
pourpres, d’une forme turbinée ou de toupie , 8c
d’une faveur acidulé agréable. On trouve cette
efpèce dans lès lieux marécagëux, humides 8c
couverts de l’Europe, où elle rampe fur la moufle,
8c particuliérement parmi la fphaigne des marais.
T7. ( v . v. ) La plante ß croît dans les terrés ma-
récageufes de l’Amérique fëptentrionale : elle n’a
point fes tiges hifpides, & reffemble en tout à
la Canneberge , excepté qu’elle a fes feuilles 8c
fes fleurs un peu plus grandes. Ses fruits font auffi
•plus gros , oc fort bons à manger en comporte , à
ce que dit M. Duhamel. On la cultive au Jardin
du Roi 8c dans celui de Trianon.
O b je rv . J’ai dans mon Herbier des brins d’une
petite plante du Canada , qui a tout-à-fait l’afpeét
d’une Canneberge ; fes tiges , qui font rampantes
8c filiformes , font hifpides ou couvertes de petites
écailles fétacees , comme l’exprime M. Linné
au fujet de fon V a c c in ium h ifp id u lum y mais les
fleurs de ma plante ont l'ovaire fupérieur fainfi
j ’én ferai mention parmi les A n d r om è d e s . V o y e [
cet article.
AÎSSELLE des plantés , AxiLZA. C’eft le
petit efpace creux qui fe trouve a la jonélion des
feuiiles ou des, rameaux , avec la branche ou la
tige d'une plante quelconque. C’eft de ce point
que naiffent prefque toujours les fleurs qui nè
font point terminales ; 8c dans 'ce cas , 1 on dit
qu’elles font axillaires. Les jeunes poüflës des plantes
fortent auffi en général des aiffelles des branches
ou de celles des feuilles , fur-tout dans les
plantes où ces parties font oppofées ' entr’elles.
Les fleurs du mouron ( an a g d llis ) font axillaires ,
8c les rameaux des fauges , des verveines f 8cc.
naiflënt auffi dans les aiffelles des fouillés.
AITONE du Cap , A ytoNIA Capenjis. Lin.
f. Sup'pl. 49 & 303. Cotylédon ß o li i s lin éa r ibus ,
jflore quadrifido , fr u c lu fù b ro tu n d o quinque a n g u -
la r i. Burm. Afr. 53. t, 21. f. 2.
C’eft un arbriffeau dé cinq ou fix pieds , dont
la tige eft cylindrique., rougeâtre , glabre , &
pouffe des rameaux alternes , droits, glabres, 8c
qui paroiffent anguleux par les rides de leur écorce.
Ses feuilles font lancéolées , très - entières ,
glabres , & naiflënt plufiéùis enfemble comme'
par paquets alternés.
Les fleurs font latérales, folitairés fur leurs
pédoncules , campanulées , & ordinairement penchées
ou pendantes -, elles ont un calice court,
partagé en quatre découputès“ pointues -, quatre
pétales égaux, peu ouverts, , 8c d’ùn beau rouge -,
huit étamines plus lo'ngüés que la'corolle j dont
les filamens font réunis en un faifcéaù dans leur
moitié inférieure, 8c qui foütiénheht des anthères
•jaunes ; 8c un ovaire- fupérieur, ovale , chargé'
A L A 7$
d'un ftyle de la longueur des étamines, dont le
ftigmate eft obtus.
Le fruit eft une efpèce dé baie lèche, ovale-
arrondie , quadrangulairé , jaunâtre -, à une feule
loge, & qui renferme plufieurs femences globu-
leufës attachées à un placenta en colonne. Cet
arbriffeau croît au Cap de Bonne-Efpérance , où
l ’a obforvé M. Thümberg. J) . Il a beaucoup de-
rapport avec lé genre des C o ty léd on , quoiqu’il
en fbit très-diftinél.
ALAMATOU, ou ALAMOUTE -, fruit d’un
arbrè peù connu qui* croît à Madagafcâr. Les
A la m o u t e s , dit Flacourt, font une efpèce de
prunes noires', qui ont le véritable goût dë la
prune , 8c dont l’arbre, qui eft ebineux, reffemble
auffi au prunier par la fouillé ; mais au-lieu
de noyau , ce fruit a dix ou douze petits pépifis
plats. On prétend qu’on en diftingùe de deux
fortes ■, l ’une a le goût de nos prunes, comme on
vient de le dire -, & l ’autre j qu’on nomme A la -
matou ijfa ie , a le goût d^ la figue, 8c paffe pour
darigereufë lorfqu’on en mange avec excès. Toutes
deux ont des pépins. Il y a beaucoup d’apparence
que c’eft le R am o n c i i• V o y e z cet article.
ÀLATERNE , eft le nom qu’on donne communément
à plufiêUrs arbriffeaux d’un port oc
d’un verd agréables , que fon cultive dans les
bofquets en buiffon ou en haie , 8c qui forment
dans Tournefort un genre particulier nomme
A la t e r n u s . Les rapports cônfidérables qui fe trou-
Ÿént entxe le s A la t e r n e s 8c les Nerpruns, ont
engagé M. Linné à les réunir. V o y e [ l’article
N erpr'ün.
ALBUCA , genre de plante unilobée, de la
famille des Afphodèles, qui a beaucoup de rapport
avec les Ornithogales , & qui comprend
quelques efpèces qui font des herbes exotiques ,
affez intéreffantes par l’afpeél de leurs fleurs.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e ..
La fleur eft dépourvue de calice: elle a fix:
pétales ovales-oblongs, colorés en leurs bords ,
dont trois extérieurs font ouverts, 8 c trois hïtén
rieurs rapprochés , un peu plus courts que les
autres , oc obtus à leur fommet -, fix filamens y
dont trois fëulement portent des anthères, 8c font
alternes avec les autres -, 8c un oyaire oblong,
un peu triangulaire, chargé d’un ftyle en pyramide
renverfée , dont le ftigmate eft aigu, 8c
entouré de trois petites pointes.
Le fruit eft une çapfule oblongue , obtufë,
triangulaire, 8c divifée intérieurement en trois»
loges qui renferment des fomences planes.
Les A lb u c a reffemblent aux Ornithogales par
les bords colorés de leurs pétales y 8 c aux Àfpho-
dèles,, par leurs filamens un peu élargis à leur
bafe; mais ils font diftingués les uns des autres ,
en ce qu’ils h’ont que trois étamines fertiles.
K ij