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la naiflance de leur pédoncule propre , on remarque
trois petites écailles courtes & ipathacées ,
qui forment comme un petit calice éloigné de la
fleur. Cet arbrifleau croît à la Chine, f j . ( v . v.
& f . ) On le cultive au Jardin du Roi à rifle de
France , & à celui de Paris. Les fleurs que j ’ai
examinées fur le fec feulement, m’ont été communiquées
.par M. Sonnerat.
ObJ'erv. L ’A l e t r i s u va r ia de Linneus n’a point
du tout le caraâère de ce-genre -, les étamines de
fes fleurs font inférées au fond de la corolle fur
le réceptacle de l’ovaire , comme dans les Aloës,
dont cette plante eût une véritable efpèce. V o y e z
Aloes.
ALEVRIT à trois lobes , A l e v rites triloba.
Forft. Gen. Plant. Tab 56.
Arbre des Ifles de la mer du Sud , dont toutes
les parties font parfemées d’une pouffière fari-
neufo, & qui vraisemblablement porte des feuilles
à trois lobes. Meilleurs Forfter , qui ont décrit
la fruélification de cet arbre, ne nous ont donné
aucun détail fur ce qui concerne fbn port. Ses
fleurs font difpofées eh corymbe , n’ont chacune
qu’un foui .fexe ; & les mâles, qui fe trouvent
placées avec les femelles dans le même corymbe ,
font en plus .grand nombre qu’elles,
La fleur mâle eft compofée d’un petit .calice à
trois divifions ovales 8c obtufes -, de cânq pétales
oblongs , obtus , ouverts , & trois fois plus longs
que le calice; de cinq écailles très -petites,
i î tuées à la baie des pétales ; & de beaucoup
..d“étamines courtes inférées fur un réceptacle conique
, qui s’élève au centre de la fleur en manière
-de' colonne , mais qui eft moins long que les
^pétales.
La fleur .femelle a un calice, une corolle &: de
/petites écailles, comme la fleur mâle .; mais dans
fon milieu , à la place de la colonne d’étamines,
eft un ovaire fupérieur, ovale-conique ,-dépourvu
de ftyle , & chargé de deux ftigmates courte.
I.e fruit eft une grande baie ovale , plus large
que longue , biloculaire , ■ & qui renferme „deux
fomences globuleufes.
ALGAO , arbre de l’Ifle Luçon dont Raj fait
mention dans fon Su pplément p . 70 , fous le nom
.de Sambucus luqonzs j 8c qui paroi t , d’après Je
jdeflin du P. Camelli, être de la famille des Verveines
, & avoir beaucoup de rapport avec -les
j 4gnanth.es. Ses feuilles font.pétiôlées, oppofe.es,
-ovales ,_en coeur, pointues , légèrement dentées ,
luifantes, odorantes , & munies dé nervures rouges
ou violettes. Ses fleurs naiflent en une grappe
^rameute, & terminale fur des pédoncules appelés -,
.elles ont un petit calice monophile qui paroît
découpé en quatre parties ; une corolle à quatre
divifions arrondies, & fans doute quatre étamines
; mais dan? le deflin on n’en a exprimé que
deux raillantes hors de la fleur , & les autres
oaroiftent tracées avec confufion. Il leur fuccède
tde petites baies noires, de la grpfleur de celles
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du fureau , 8c qui font environnées âleur bafo par
le calice. L'A lg a o d es r iv es porte des fleurs 8c
des baies femblables à celles de V A lg a o dont il
vient d’être queftion ; mais il fait un arbre plus
grand & plus étalé. Ses feuilles font oppofées ,
chargées d’un duvet blanchâtre , 8c ont une odeur
aromatique.
ALGARROBALE , eft le fruit d’un arbre légu-
mineux du même nom qui croît au Pérou. C’eft
une efpèce d’haricot fort réfineiix , avec lequel
ou nourrit toutes fortes de beftiaux. Ses colfes
ont quatre ou cinq pouces de long fur environ
quatre lignes de large. Il eft blanchâtre, entremêlé
de petites taches jaunes. Non-feulement cette
nourriture fortifie les bêtes de charge , mais elle
engraifle extrêmement les boeufc & les moutons ;
& l’on allure même qu’elle donne à leur chair un
excellent goût qu’il eft facile de diftinguer. H ift .
d es V oya g es 9 V o l . X I V . p . 146.
ALGUES, A zgæ , famille de plantes à fleurs
indiftinéfces, qui paroît tenir le milieu entre la
famille des Champignons 8c celle des M o u fle s , 8c
qui comprend plufîeurs genres auxquels on rapporte
des plantes de diverfes figures , dont les
organes femblent fort imparfaits.
En général, les A lg u e s font 'des plantés rampantes
ou plongées dans les eaux ; d’une fubftance
ou membraneufe , ou coriace , ou cruftacée , ou
gélatineufo, ou filamenteufe & ont rarement des
feuilles entièrement diftinguées des tiges, celles-ci
étant elles-mêmes, dans le plus grand nombre ,
très-imparfaites , ou tout»à-fait nulles.
On divifo les A lg u e s en trois fe étions : dans la
première, on comprend toutes les plantes de cette
famille dont la fruélification n’eft point apparente ,
ou femble trèsdouteufe. Les plantes de cette fec-
tion vivent ordinairement dans les eaux, ou fur
des corps humides , & font ou membraneufes , .ou
gélatineufos, ou filamenteufos.
Les plantes de la fécondé feétion font diftinguées
par leur fruélification apparente , quoique
peu connue ; & les parties qui la .conftituent font
des verrues plus ou moins greffes:, ou des. cupules,
foit planes, foit concaves ; mais qui font
ouvertes dès leur naiflance , .& ne fubiffent point-
un épanouiffement ou une explofion remarquable
à un terme déterminé. La fubftance de ces plantes
eft ordinairement cruftacée ou .coriace.
La troifième feélion renferme les plantes qui
ont leur fruélification très-apparente , 8c remarquable
par des parties qui s’ouvrent à une certaine
époque de maturité , pour laifler échapper ou des
pouffières fécondantes, ou des femences. Ces parties
ne font point de véritables urnes comme celles
des moufles ; ce font tantôt des fachets globuleux
, pédiculés , & -qui fe fendent en quatre parties
; tantôt des efpèces de bonnets ou de calottes
pareillement pédiculés 8c chargés en deffous de
globules qui s-ouvrent par plùfieurs valves-, tantôt
des tubes plus ou moins fiinples ; tantôt enfin
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longues cornes profondément bifides. Ces plantes
font plus herbacées , foit par leur fubftance, foit
par leur couleur , que celles des deux feétions qui
précèdent, 8c ont des rapports plus prochains avec
les moufles, dont elles ne different eflentieilement
qu’en ce, qu’elles ne portent point d’urnes. Leurs
fleurs fouvent contiennent des filamens articulés
& très-élaftiques.
I. F ru ctifica tion non apparente ou douteufe.
B y ffe t . Duvet poudreux, ou tiflu filamenteux,
court, 8c ordinairement coloré, qui naît fur
des matières humides.
Conferve. Filamens capillaires , fimples , ou ra-
meux, ou articulés., ou rétiformes, qui croifi-
font dans les eaux.
V iv e . Extenfions membraneufes , tranfparentes ,
de figure plane ou tubulée , 8c qui naiflent ou
plongées dans les eaux , ou fixées fur des rives
humides.
T r em e lle s . Subftances gélatineufos de diverfos figures
, très-fugaces, & qu’on trouve dans des
lieux humides.
V a r e c . Extenfions membraneufos ou coriaces, la
plupart ramifiées en petits arbrifleaux, prefque
toutes portant des vèficules affez, remarquables
, qu’on préfume être les parties de leur fructification,
& qui erpiflent dans les eaux de
la mer.
II. F ru ctifica tion un peu ap p aren te, & confiituée
p a r des p ar ties q ui ne fu b iflen t p o in t un épanoui f
fiement p a r ticu lie r & je n f ib le , à une époque déterminée.
X a fle lle . Cupules coriaces , campanulées, droites,
8c qui contiennent des corpufcules lenticulaires
8c féminifofmes.
Cératofperme. Verrues cruftacées , qui naiflent fur
des écorces d’arbres, qui font chargées extérieurement
d’une pouffière fugace, & ont des
petites cavités alvéolaires , dans chacune desquelles
eft un corpufoule féminiforme.
L ich en . Extenfions cruftacées , ou coriaces , ou
fibreufos , chargées fouvent d’une pouffière fari-
neufe , &■ portant des*capfules orbiculaires ,
planes , ou un peu concaves , ou enfin quelquefois
feulement des tubercules particuliers convexes.
Ces plantules naiflent fur l’écorce des
arbres & fur les pierres.
III. F ru ctifica tion très-apparente , & confiituée p ar
d es p ar ties qui s*ouvrent à un terme de m atur itéy
p o u r là ifle r échapper des pouffières ou d es fem en ce
s. Su bfiances herbacées.
R ic c îe . Extenfions herbacées , foliacées , qui portent
de petites cornes feffiles , cylindriques,
tronquées 8c anthériformes , 8c qui ont des
«fpèces de capfules uniloculaires 8c polyfpermes.-
B o ta n iq u e . T om e J,
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B la j îe . Extenfions herbacées, dont la fuperficie
des feuilles porte de petits cornets remplis de
grains libres , & qui ont en outre parmi leur*
feuilles des efpeces de capfules rondes & polyfpermes.
■
A n th o c è r e . Extenfions membraneufes, foliacées
& en rofette , portant dé longues cornes anthériformes
& bivalves , & en outre de petits
calices feffiles, en étoile , dans lefquels on
trouve quelques corpufcules féminiformes.
T a rg io n e . Extenfions membraneufos , foliacées
& chargées de quelques boutons feffiles , bivalves
, qui renferment chacun un globule féminiforme.
Hépatique. Extenfions membraneufes 8 t rampantes
portant des plateaux ou des calottes pédicu-
lées , fous lefquels font fituées de petites bour-
fos qui renferment une pouffière fine attachée à
des poils , & ayant en outre de petits bafllns
fefîiles, dans lefquels on trouve des corpufcules
que l’on prend pour des fomences.
J ong ermanne. Extenfions membraneufos & rampantes
, ou ramifications fouillées reffemblant à
des moufles -, elles portent des fachets pédiculés
qui fo fendent jufqu’à leur bafo , en quatre parties
ouvertes en croix , & auffi très-fouvent
des globules feffiles, nuds & ramafles , que
l ’on prend pour des fomences. V o y e [ ces diffé-
rens articles.
ALIBOUFIER, Styrax. Genre déplanté à fl.
monopétalées , de la famille des Plaqueminiers ,
8c qui comprend quelques arbrifleaux intéreflan*
par l’élégance de leurs fleurs , qui femblent conformées
fur lè modèle de celles de l’oranger.
CARACTERE GÉNÉRIQUE.
La fleur a un calice monophyle , cylindrique
court, & dont le bord eft muni de cinq dents
droites plus ou moins apparentes -, une corolle
monopétale , infundibuliforme profondément
divifée en cinq découpures lancéolées & prefque
droites ; huit ou dix étamines un peu moins longues
que la corolle, dont les anthères font droites
& linéaires ; & un ovaire fupérieur, court, chargé
d’un ftyle plus long que les étamines , & terminé
par un ftigmate tres-fimple.
Le fruit eft une efpece de baie charnue, arrondie
, & qui contient deux noyaux applatis chacun
d’un côté , & adofles l’un contre l’autre.
La diftinâion particulière de ce genre d’avec
celui de l ’Haléfie , qui lui reffemble au moins par
l’afpe£l .extérieur de fes fleurs, fe tire de la con-
fidération de la corolle, qui eft à cinq divifions ,
de celle de l’ovaire qui eft fupérieur , & de celle
du fruit, qui n’eft: point à quatre angles.
E s p e c e s .
I. Aliboufier officinal, fl. fr. n°. 36$. S ty ra x
o ffic in a le . Lin. S ty ra x fo lio m a li cotonei. Bauh.
ïfin. 45a. Tournef. 598. S ty ra x . Cam. epit. 48.
Lob. ic. 1 51. Duham. Arb. ,1 . p. 190.