
7S A L B
E s P E C E S. • •
I. A lbuca blanc , A îb u c a a lba.
La tige de cette plante eft une hampe cylindrique
, haute de trois ou quatre pieds , un peu
grêle, & terminée à fon fommet par un bel épi
de fleurs verd & blanc. Cet épi eft muni de bractées
en alêne j droites , & longues de deux polices
& demi. Chaque fleur eft pédonculée , un peu
inclinée en bas, & a Tes pétales verds dans leur
milieu, avec une large bordure blanche, de chaque
côté. Ses feuilles font toutes radicales, étroites
, un peu en , gouttière, 8c ont deux pieds 8c
demi de longueur, ftir un pouce de large tout au
plus. On cultive cette plante au Jardin du Roi -,
je préfume qu’elle eft originaire de l’Afrique :
elle fleurit pendant l ’hiver dans la ferre chaude.
T f i . Ç v . v . )
a. Albuca jaune , A lb u c a lu tea . Ornithogalum
lu teo -v iren s , in dicum . Corn. Canad. l6o. t. l6 l.
Rudb. Elyf. a. p. 140. f. 7. Raj. Hift. 1154. Morif.
Hift. a. 423. Sec. 4. t. a4. f. 7. A lb u c a m a jo r .L.
.£• O rn ithogalum A f r i c a n um y f lo r e v ir id i } altero
a lt e r i innato. Herm. Parad. 209. Raj. Suppl. 557,
A lb u c a minor. Lin.
Sa tige eft une hampe cylindrique , chargée
d’un nuage ou d’une efflorefcence glauque , 8c
s’élève à la hauteur d’un à deux pieds. Ses feuilles
font lancéolées , ftriées & un peu en gouttière.
Les fleurs font vertes 8c jaunes ■, pédonculées ,
penchées vers la terre, 8c forment un épi lâche
qui occupe prefque la moitié fupérieüfe de la tige.
A la bafo de chaque pédoncule , on obfêrve une
hraâée lancéolée , pointue, 8c droite comme dans
l ’elpèce précédente. Les pétales font verds dans
leur milieu , & bordés de jaune for les côtés-, ils
font d’ailleurs difpofés comme ceux de V A lb u c a
blanc. La plante 0. différé de celle-ci par fes feuilles
une fois plus étroites , plus flexueufes, 8c qui
le terminent par une pointé plus effilée : la tige
un peu plus grêle , porte des fleurs plus petites ,
8 c difpofées en un épi impeu plus lâche ‘..elles ont
d’ailleurs la même forme 8c la même couleur:
Cette efpèce croît au Cap de Bonhe-Efpérance. Tp.
N o ta . On trouve une autre plante en Afrique ,
qui a tout-à-fait l ’afpeét d’un A lb u c a y 8c quia,
des fleurs jaunes & vertes comme celles de l’efpèce.
dont je viens de faire mention ; mais les fleurs
de cette plante ayant conftamment fix étamines
fertiles, j ’ai pris le parti de la ranger parmi les
A fp h o d c le s . V o y e z cet article.
ALCEE ,. Alcea ; genre de plante à fleurs
polypétalées, de la famille des Malvacées ou-
Columniferes , 8c qui comprend un petit nombre
d’efpèces , qui font des herbes étrangères remarquables
par quantité de fleurs belles & fort grandes.
C a r a c t è r e g én é r i q u e .
La fleur a un calice double, perfiftant, & dont
l ’extérieur eft à fix ou neuf diyifions , tandis que
A L C
l’intérieur ne l’eft qu’à cinq ou fix ; cinq./pétales
cunéiformes , plus grands que le calice, échan-
crés en coeur , ou incifés à leur fommet, réunis- à.
leur bafe, par la fuite de leur adhérence, à la
colonne dés étamines,, 8c ouverts en rôle -, un
grand nombre d’étamines , dont les filamens font
réunis dans leur partie inférieure en.une colonne
cylindrique , libres dans leur partie fupérieure ,
8c fout.iennent de petites anthères, .prefque réni-
formes -, & un ovaire orbiculé , dont le ftyle fe
partage à fon fommet en beaucoup, dé rameaux bu
ftigmates fétacés 8c divergens.
Le fruit eft formé par l’affemblage d’un grand
nombre, de capfules monofpe'rmes , difpofées. en
plateau orbiculaire, fur un réceptacle applati ,
muni d’un axe ou d’une pointe dans fon milieu.
Cë genre fe diftingue facilement de tous ceux
de la famille dés Malvacées , excepté de celui
des Guimauves. Celles-ci ont leur calice extérieur
à neufdivifions, 8c les A l c é e s anciennement connues
ont leur calice extérieur partagé en. fix découpures
; ce qui émpéche de confondre les caractères
de la fructification de ces plantes : mais
notre A l c é e de la Chine a fon calice extérieur à
neuf divifions , & cependant il n’eft pas poflible
de la féparer des autres.
E s p e c e s .
1. Alcée rôle , A l c e a rofea. Lin. M a lv a rofea
f o l i o fubrotundo. Bauh. Pin. 315. Tournef. 94'.
M a lva h o n ien fis .éD o à . Pempt. 652. Vulgairement
la M a u v e -ro fe y la P a jfe -ro fe , la Rofe-treni'ere, -
C’eft. une plante qui s’élève prefque comme un
arbriffeau : fa tige eft fimple, haute de cinq à
huit pieds, droitê , ferme, épaiffe, cylindrique ,
velue 8c fouillée. Ses feuilles font alternes , pétiolées,
larges , arrondies , lobées, finuées, crénelées
,. vertes 8c couvertes de poils des deux
côtés; Se,s fleurs font fort grandes , belles , ouvertes
en rofe, de diverfes couleurs,. félon les
variétés, fouvent doubles, &• difpofées fur de courts
pédoncules dans les aiffelles fupérieures des feuilles
, formant par leur rapprochement un épi lâche
& alongé qui termine la tige. Cette plante croît'
dans la Provence auftrale parmi les rochers , félon
Gérard, o*. ( v . v . ) On la cultive dans les jardins:
pour la beauté de les fleurs , qui paroiffent .vers
la fin de l’été , 8c durent pendant une partie de
Pautomne. Elle peut férvir à orner les bofquets
en les plaçant dans l’intervalle des allées, ou au
pied des arbres. Ses fleurs font émollientes 8c
adouciffantes.
2. Alcée à feuilles dé figuier r A l c e a ûcifolia».
Lin. A l c e a rofea hortenfis m ax im a y fo lio , f i c u s ..
Tournef. 98. M a lv a rofea fim p le x p erég rina...
Tabern. ic. 767.
Cette plante reflemblé tellement à celle qui
précède , qu’on peut la regarder comme n’en étant
réellement qu’une variété. Sa tige s’élève de même
jufqu’à fix ou huit pieds ,, 8c porte auffi des fleurs^
A L C
grandes, fort belles, ouvertes en rofe, qui varient
pour la couleur , 8c font difpofées de la même
manière : elle en diffère néanmoins par fes feuilles
qui font prefque palmées , 8 c ont des finuofités
fort profondes,. comme celles du Figuier commun.
On la dit originaire de Sibérie, <ƒ*. ( v. v . )
On la cultive dans les jardins comme la précédente
: elle a les mêmes propriétés.
3. Alcée de la Chine , A l c e a Chinenfis. H. R,
Cette plante a tout-à-fait l’afpeCt de celles qui
précèdent;. mais elle eft malgré cela beaucoup
plus jolie. Sa tige ne s’élève qu’à la hauteur de
deux ou trois pieds •, fes feuilles font p étiolées ,.en
coeur, arrondies, anguleufés , crenelées, velues ,
& d’un verd un peu blanchâtre. Quoique la plante
fort petite en comparaifon des autres efpèces,
fes fleurs font prefqu’auffi grandes : elles font d’un
beau pourpre , & panachées de blanc fur les bords.
Je ne lés ai point vu fimples ; 8c c’eft peut-être
la caufo de l’altération dé leur calice ; mais leur
calice intérieur eft à fix divifions ovales 8c ner-
veufes , & l ’extérieur , qui eft plus petit.,. eft partagé
en neuf découpures lancéolées ; ce qui rapproche
entièrement cette plante des Guimauves :
elle croît à la Chine, & on la cultive au Jardin
du Roi. ( v. v . ) Elle me paroît devoir produire
un effet plus agréable dans7 les parterres que les-
précédentes , qui s’élèvent trop.-
ALCHIMILLE-, Alchemiela , genre, de
plante à fleurs incomplettes, de la famille-des
Pimprenellës,& qui comprend des herbes-indigènes
de l’Europe , dont les- fleurs- ont peu d’apparence.
C ArR A G T E-R E GÉNÉRIQUE.
La fleur a un calice d’une, feule pièce , tubulé
ou campanulé, perfiftant, 8c dont le bord çft partagé
en huit découpures pointues , alternativement
grandes & petites , 8c ouvertes en étoilé ;
quatre étamines très’-courtes , inférées fur lé calice*,
& un ou deux ovaires , chargés chacun d’un
ftyle court qui s’infere à,!lëur bafe.
Le fruit ell , formé par une ou deux femences
nues , renfermées dans lé calice:
La diftînCtion particulière de ce genre fe tire
de la confidération du. calice de la fleur , qui eft
petit, & a huit divifions. Les feuilles ont chacune
à leur bafé une- ftipule vaginale très-remarquable.
E S B' E C E S .
I . Alchimille commune, A lc h em illa vutgaris.
fin. fl. fr.- 890. A l c h em i l la vulg a r is . Bauh. Pin.
319. Tournef. 508. Cluf. Hïft. a. p. 108. Dod.
Pempt. 140. Vulgairement le P i e d d e lion*
0. A lc h em illa alpin a y pubefcetis minor. Tour--
nef. 5° A lc h em illa îhirvor y 8 c . Barrel. ic. 728;
A lc h em illa hybrida. Lin.
La racine de cette plante eft grofle ,-ligneufè ,.
brune ou noirâtre , garnie de beaucoup de chevelu,
8c pouffe plufieurs tiges cylindriques,
A L C 7 7
fouillées, rameufes, 8c hautes d’un pied'ou envi-»
ron. Ses feuilles font alternes , pétiolées , fur-tout
les inférieures , arrondies , & ont leurs bords
feftonnés ou partagés en fix à dix lobes dentés ;
elles font glabres en deffus , nerveufès & veinées
en deffous , 8c ont des poils courts en leurs bords
8c fur leurs nervures. Celles du haut des tiges
font prefquè fëffiles-,. & ont les ftipules vaginales
de leur bafe très-ouvertes , 8 c comme frangées;
Les fleurs font petites , nombreuses verdâtres 8c
difpofées en bouquets corymbifornies, fitués au
fommet des.tiges & de leurs rameaux. La variétés*
eft un peu moins grande dans toutes fes parties
8c a fes tiges , ainfi que le deffous. de fes feuilles ,
plus abondamment garnis de poils. Le duvet qui
côuvre les nervures de fos feuilles eft prefque-
fbyeux. On trouve cette plante dans les prés mon-»
tagneux de l’Europe. Tp. (,v. v . ). Elle eft vulné-»
raire 8c aftringente.
2. Alchimille argentée , A l c h em i l la • arg enteay
fl. fr.. 890-3. A lc h em illa alp in a y q u in q u e fo lii
f o l i o fu b tu s argertteo.. Tournef. 508. A lch em illa :
argontea y, & c . Barrel.'ic. 75:6. Heptaph yllon. Cluf..
2. p. 108; A lc h em illa alp in a . Lim-
II y a peu de plantes qui foient auffi jolies que'
celle dont il eft ici queftion : la belle couleur’
argentée 8 c fatinée du deffous de fes feuilles -, lui
donne l’afpeét le plus charmant. Sa racine eftaffez-
groffe , ligneufé, d’un brun-rougeâtre , & pouffe^
plufieurs tiges grêles , à peine rameufes , plus ou
moins droites , pubefeentes , médiocrement-fouillées
, 8c hautes de lix à huit pouces. Ses feuilles?-,
font pétiolées, compoféesde cinq;ou-fept folioles-
diftinâes, placées en manière de digitations -, ces-
folioles font ovales-oblongues , rétrécies vers leur
bafé, dentées à leur fommet, vertes - en • deffus,
fbyeufès , luifantes, 8c très-argentées en deffous
elles le difputent au fàtin, comme-le remarque7
Morifbn, par le brillant & la blancheur de leur
duvet. Les fleurs font petites , d’un, verd blanchâtre,
ramaffées par bouquets ferrés, ou par petits;
corymbes prefque feffiles , 8c forment aux extrémités
des tiges 8c des ràmeaux , de petites grappes
étagées ou interrompues. Cette jolie plante-
croît fur les peloufes feches des montagnes; Je l’ai
trouvée en abondance fur le Puis de Dôme , 1e
Mont d’or, 8c le Cantal en- Auvergne elle eft
auffi très-commune dans les Alpes & les Pyrénées..
( V.-1'. ) ,
3, - Alchimille quinte - feuille ,■ A l c h em i l la
pentaphyUea: Lin. fl. fr. iis. 1117. A lch im illa .
a lp in a , m inor . Tournef. 508; A l c h im i lla a lp in a '.
q um q u e fo lia . Bauh. Prodr: 138. A lc h im i lla : Bocc..
Muf. a. p. 18. t. r.
, Sa racine eft oblong'ue, noirâtre-, fibreufe ..&:
pouffe plufieurs tiges menues, feuillées:, glabres-
8c longues de quatre ou cinq pouces: Ses feuilles-
font pétiolées , vertes, glabres, palmées & com-
pofees -de trois folioles profondément divifées eiî^-
découpures étroites, prefque linéaires 8c pointues*.