
fort courtes : les fleurs femelles ont un calice de
deux feuilles fort petites 8c linéaires , entouré
dun involucre de plufieurs folioles caduques -, un
ovaire chargé de cinq ftyles, & produifent chacune
une feule femence , recouverte par le calice
qui s’eft éjpaifH, & qui eft devenu fucculent. On
trouve cette plante dans les marais falins de la
Virginie.
ACOMAS , Ho m a i luM , genre déplanté à
fleurs polypetalees , & qui comprend de grands
arbres ou des arbriffeaux de l’Amérique méridionale
, dont il paroît que les Botaniftes n’ont eu
julqu’à prélent qu’une connoiffance imparfaite.
Nota. On donné aufll très-louvent en Amérique
le nom à’A comas à une efpèce de caïmitier.
i/ oye% ce genre.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
La fleur a un calice de fix feuilles lancéolées , -
pointues 8c tres-ouvertes •, fix pétales-ovales , pointus
, ouverts en etoile , 8c un peu plus grands que
le calice ; fix glandes ou folioles particulières ,
tres-courtes , tronquées , planes, velues , fituées
à la bafe de l’ovaire , alternativement avec les
pétales, & formant une petite couronne autour
du^ piftil j dix-huit ou vingt-quatre étamines pref-
qu auffi. longues que les pétales, difpofées trois ou
quatre enfemble par faifceaux diftinds, & inférées
dans les, intervalles des glandes en face de chaque
pétale ; & un ovaire fupérieur , conique , lanugineux
ou glabre , 8c chargé de trois ftyles courts.
Le fruit ( félon M. Aublet ) eft une capfule
ovale , ligneufe, uniloculaire & polyfperme.
E s p e c e s .
I . A c o m a s a grappes, Homalium. racemofum.
Jacq. Amer. 170. t. 183. f. 7. Acoma. Adanf.
Fam. pl. 510. Plum. M, S. vol. 5. t. 12,5.
CAeft un bel arbre dont les rameaux font
grisâtres & pondues , & qui, félon M. Jaçquïn ,
a le port de l’orme. Ses feuilles font alternes ,
ovales , pointues , glabres , crénelées légèrement
en leurs bords, longues de cinq pouces fur environ
trois pouces de largeur, 8c portées fur des pétioles
longs d’une ligne. Les fleurs font blanches, difpo-
fees en grappes axillaires , un peu moins longues
que les feuilles , 8ç foutenues chacune par un pédoncule
propre long d’une à deux lignes : elles
ont leurs pétales pubefcens , 8c leur ovaire tout-à-
fait lanugineux : leur diamètre eft à-peu-près de
cinq lignes de grandeur. Cet arbre croît à la Martinique
, fe trouve figuré dans les deflins de Plumier
^ & eft feulement en fleur dans l’Herbier de
Surian, que poffede M. de Juflieu. T). ( v . f )
1. A c o m a s à cpis , Homalium fpicatum. Raçou-
bea Guianenfîs. Aubl. Guian. 589. Tab. 2,36.
Cette efpèce eft, félon M. Aublet, un arbrif-
feau qui ne s’élève qu’à la hauteur de trois ou
quatre pieds , 8c dont le tronc n’a que quatre
ou cinq pouces de diamètre. Ses branches* font
torcueufes 8c garnies de feuilles alternes, ovales,
pômtués, dentées obtufément, glabres 8d portées
par de très-courts pétioles, à la baie defquelson
trouve deux petites ftipules caduques. Les fleur»
font jaunes, iefiiles-fur leur pédoncule, commun ,
& difpofées en épis grêles aux extrémités des
: rameaux*8c dans les aiffelles des feuilles. Elles ont
un calice de fept feuilles, fept pétales 8c fept faif-
ceaux d’étamines trois à trois ; mais il n’eft pas
douteux , malgré cela , que l’arbriffeau qui les
porte doit conftituer un même genre avec l ’arbre
précédent. Son fruit eft une capfule ovoïde ,
ligneufè , uniloculaire, 8c qui renferme beaucoup
de femences menues. On trouve cet arbrifïeau dans
les forêts de la Guiane. • Les Créoles l’appellent
mavévé f 8c emploient fa. racine en tifanne1 pour
guérir les gonorrhées.
ACONIT, A ç oN I T u m , genre qui a beaucoup
de rapport avec les dauphinelles , les anco-
liès, &c. 8c qui comprend des herbes vivaces, la
plupart indigènes ou particulières à l’Europe, &
toutes intéreffantes par la beauté 8c la Angularité
des fleurs.
C A ,R A' C T E R E GÉNÉRIQUE.
La fleur eft confidérée comme n’ayant point de
calice : elle eft munie de cinq pétales inégaux y
dont le fupérieur eft voûté ou même un peu tubulé;
de deux folicules ou cornets particuliers, pédiculés
8c renfermés dans la cavité du pétale fupérieur;
de quinze à trente étamines fort courtes, 8c de
trois a cinq ovaires oblongs , qui fe términent
chacun en un ftyle court, au fommet duquel eft
un ftigmate Ample.
Le fruit eft formé par des capfules ovales ,
pointues, univalves & en nombre égal à celui des
ovaires de la fleur. Elles renferment chacune plu-* -
fleurs femences ridées.
La diftinétion particulière de ce genre fe, tire de
la confidération de la fleur , dont le pétale fupérieur
a l’apparence d’un calque ou d’un chaperon
redreffé , 8c des deux cornets particuliers que renferme
ce cafque. Les fleurs font en épi ou en grappe
terminale -,8c les feuilles font toujours alternes ,
péfiolées & palmées.
Obferv. L’analogie de ce- genre avec ceux qui
compofent la famille des renoncules, indique que
ce que l’on prend pour la corolle de les fleurs ,
pouf roi t être , avec fondement, regardé comme
leur calice ; 8c qu’enfuite on pourroît confidérer
comme appartenant à leur véritable corolle , les
deux cornets particuliers, fl tués dans le cafque
de chaque fleur : les f de la corolle manquent ici.
comme dans les dauphinelles , tandis que la même
forte de corolle fe trouve çomplette dans les an-
çolies, les nigelles , les hellébores , 8cç.
E s p e c e s, ,
I. Aconit tue-loup, Ac.onj.tum lycoclonu.ni, L.
Aconitum lycoctonum luteum. Bauh. Pin. 183.
Tourn. .424. Dod. Pempt. 439. f. 1.
La tige de cette plante eft cylindrique, feuillée,
un
nn peu rameufe , 8c s’élève jufqu’à deux ou trois
pieds. Ses feuilles font pétiolées, larges, arrondies
, palmées 8c à trois ou cinq lobes pointus,
incifés ou découpés : elles font d’un verd foncé &
prefque noirâtre. Les fleurs font d’un blanc jaunâtre,
& difpofées en épi terminal. Leur pétale fupérieur
eft allongé en manière de toque ou de bonnet
prefque conique, obtus à Ion fommet, pubefcent
& un peu ridé. Les fruits font formés par trois
capfules qui renfernfent des femences noirâtres.
On trouve cette plante dans les montagnes de
l’Alface , de l'Auvergnedu Dauphiné &: des Provinces
méridionales de la France, Tp. ( v. v. ) Elle
contient un fuc âcre 8c cauftique.
Nota. Dans l’édition des OEuvres Botawq lee
de M. Linné, donnée par M. Reichard, il eft fait
mention d’une variété de cette efpèce , dont les
'fleurs font de couleur, bleue.
a . Le N a p e l , ou I’A c o n it -N a p e l , Aconitum
napellus. Lin. & fl. fr. n°. 915. Aconitum coeru-
leum} feu napellus. Bauh. Pin. 183. Tourn. 42.5.
Dod. Pempt. 44^• Napellus verus. Lob. Ic. 679.
C’eft une plante dont la tige eft droite, Ample
, un peu ferme , feuillée 8c haute de deux à
trois pieds -, elle fe termine par un épi un peu
denfe, dont les fleurs font bleues, alfez grandes,
folitaires fur leur pédoncule, 8c ont leur cafque
très-obtus. Ses feuilles font palmées, arrondies ou
à cinq angles , multifid'es, à découpures profondes
, étroites, linéaires 8c chargées en deffus d’un
flllon courant. Elles font glabres, luifantes, d’un
verd foncé , & celles'de la moitié fupérieure de
la tige font portées par des pétioles plus courts
qu’elles. On trouve cette plante dans les lieux
frais des montagnes de la France , de la Suiffe &
de l’Italie. Tp. ( v. v. ) On la cultive fbuvent pour
la beauté de fes fleurs. Elle eft âcre , cauftique ,
8c paffe pour un poifbn dangereux. On prétend
que cette plante eft du nombre de celles dont fe
lervoient les anciens „pour empoifonner leurs flèches
lorfqu ils alloient à la guerre.
3. Aconit des Pyrénées , Aconitum Vyrenai-
cum. L. Aconitum Pyrendicum luteum , foliorum
fegmentisijîbi ihvicem incumbentibus. Raj. Europ.
367-
Cette plante a beaucoup de rapport avec l’Aconit
tue-loup , & je préfume qu’elle en peut être
une variété. Sa tige £élève un peu davantage , eft
moins Ample & porte des fleurs jaunâtres , difpofées
en épi penché avant fa floraifon. Les feuilles
font très-découpées, 8c ont leurs fegmens linéaires
qui fe recouvrent en partie les uns les autres.
On trouve cette plante dans les Pyrénées 8c en
Sibérie. Tp.
4. A c o n it falutifere, fl. fr. 915. iv. Aconitum
anthôra. L. Aconitum falutiferum , feu an-
thora. Bauh. Pin. 184. Tourn. 424. Anthora. Lob.
ïc. 677. '
La tige de cette plante eft haute d’un pied ou
un peu plus , Ample , feuillée 8c pubefeente vers
Botanique, Tome I,
fon fommet. Ses feuilles font palmées, multifides,
& à découpures linéaires , plus étroites que dans
les autres efpèces de ce genre : elles font vertes
en deffus , blanchâtres en deffous, 8c les fupé-
rieures font prefque fefliles. Les fleurs font j aunâ-
tres, velues en dehors , terminales , 8c en épi
lâche peu garni. Elles ont leur cafque un peu
élevé , convexe 8c très-obtus. On trouve cette
efpèce dans les montagnes de la £uiffe , de l’Italie,
de la Provence & des Pyrénées. Tp. (y. v.) Malgré
la dénomination quelle a reçue des anciens , je
préfume qu’elle doit être aufli fulpeéte que les
autres efpèces de , cè genre , relativement à fes
qualités propres, 8c qu’on n’en doit point faire
ufage pour l'intérieur.
5. Aconit panache, Aconitum variegatum. L.
Aconitum cceruleum minus , feu napellus minor.
Bauh. Pin. -183. Thora Italica., Cluf, Hift. 1 . p.
98. Lob. ic. 678. f. 2..
La racine de cette efpèce eft un bulbe conique ,
qui donne naiffance à une tige drqiçê^, un peu
rameufe, 8c haute d’un pied 8c demi.,'Les fleurs
qui terminent cette tige font bleuâtres , fbuvent
panachées , 8c difpofées en épi lâche 8c peu garni.
Les feuilles font découpées moins profondément
8c moins finement que celles du napel, avec qui
cette plante a beaucoup de rapport. On la trouve
dans les montagnes d’Italie 8c de Bohême. Tp.
6. Aconit paniculé, fl. fr. Suppl. 1224. Aco~
nitum paniculatnm. Aconitum Lycod:. VIII. coma
nutante. Cluf. H. 2. p. 97*'
La tige de cette plante eft moins ferme que
celle de l’Aconit-napel , fè ramifie un peu dans
fa partie fupérieure , & s’élève à trois ou quatre
pieds. Elle eft garnie de feuilles palmées , affez
grandes , 8c à découpures profondes , lâches , 8c
qui vont un peu en s’élargiffant vers leur fom—
met. Ces feuilles font liffes , glabres, d’un verd
foncé , & moins ferrées fur la tige que celles du
napel. Les fleurs font bleues, de moyenne grandeur
, pédonculées, 8c difpofées en un épi rameux ,
allongé, paniculé, fbuvent, penché & très-lâche.
J’ai trouvé cette plante en quantité fur le Mont
d’Or en Auvergne, fous le rocher du Capucin.
( r- v. )
Obferv. Je ne crois pas que l’on puiffe rapporter
a cette efpèce Y Aconitum cammarum de M. Linné ,
parce que plufieurs des fynonimes que cet illuftre
Botanifte lui attribue , me paroiffent très-peu convenir
à ma plante.
7. Aconit à grandes fleurs, Aconitum cammarum.
L. Var, y. Aconitum judenbergenfe. Cluf.
Hift. 2. p. 97.
Sa tige eft haute-de trois pieds , droite, d’un
verd rougeâtre , feuillée 8c plus ferme que celle
de la précédente. Elle foutient à fon fommet des
fleurs d’un bleu pourpre , grandes , peu nom-
breufes, lâches , 8c prefqu’en paniculé. Leurçaf-
que, félon l’Eçlufe, a quelquefois un pouce de
longueur, & fe termine antérieurement par une