
xxiv D I S C O U R S P
convolutis mueront pun.gentj.bus donatum.
( Pluk. Alm. 173. )
C ’ en étoit fait de la Botanique , dit un
Auteur célèbre de ce fiècle, (J. J. Roufl'eau}
fi ces pratiques eulfent été lûmes.; devenue
abfolument infupportable , la nomenclature
ne pouvoit plus fubfifter dans cet état,
& il falloit de toute nécelfité qu’il s’y fit
une réforme , ou que la plus riche, la plus
aimable , la plus facile des trois parties de
l’Hiftoire naturelle fût abandonnée.
Enfin parurent en 1733 les premiers
Ouvrages du célèbre Linné, Médecin Suédois
, & Profeffeur de Botanique à Upfal ,
q u i , fe frayant une nouvelle route, & con-
fidérant la Botanique fous de nouveaux
rapports, donna dès-lors l’efquiffe de fon
fyftême fexuel ; & par la fuite introduifit
heureufement dans la nomenclature des
Plantes la réforme générale qui y étoit
deyenue fi néceffaire. Ce Savant illuftre,
à qui la Botanique , 8c même toutes les
autres parties de l’Hiftoire naturelle font
fi redevables à tous égards , eft , parmi
ceux qui ont écrit fur les Plantes, celui
qui en a fait connoître véritablement le
plus grand nombre , qui en a déterminé
les caractères avec le plus de précifion,
qui a formé les genres les plus naturels
& les mieux fixés ; en un m o t , qui a.le
plus fait d’obfervations utiles à la connoif-
fance des végétaux en général. La fagacité
avec laquelle il faifit tout ce qu’il importe
de remarquer lorfqu’il décrit une plante -,
& la concifion dans laquelle il-fe renferme
par - tout , fans cependant rien oublier
d’effentiel à fon objet, font fans contredit
ce qu’on ne peut fe laffer d’admirer dans
pet habile Botanifte.
Ce qu’il fit de bien avantageux pour la
nomenclature , ce fut d’ajouter au nom
générique de chaque efpèce de Plante, un
nom trivial, fimple , & que l’on peut aifé-
ment. fixer dans fa mémoire-; de forte que
par fon moyen on vient à bout facilement
de défigner la Plante dont on veut parler,
fans être obligé de réciter à cette occafion
une phrafe longue, traînante 8c ridicule,
Ces noms triviaux font, à proprement parafer
j de véritables noms fpécifiques ; 8ç il
RÉ LIMI N A IRE.
eût été à defirer que leur Auteur , qui alors
peut-être n’en fentoit pas tout-à-fait l’importance
, les eût choilis avec un peu plus
de foin. Néanmoins la grande commodité
de cette nouvelle invention , 8t fon utilité
confirmée par l’ufage , l’ont fait prefque
généralement adopter.
Dans l’ingénieux fyftême qu’imagina ce
célèbre Botanifte, 8c qu’il établit d’après
la confidération des parties fexuelles des
Plantes, les étamines y fervant à fournir
les divifions qui forment les claffes, 8c les
piftils y étant employés en général à déterminer
les ordres ; on ne peut s’empêcher,
d’admirer fon adreffe à profiter en même
tems du nombre , de la pofition, 8c de la
grandeur refpeÊtive des étamines, pour
multiplier les divifions làns s’écarter du
principe..
Il ne faut point pourtant fe le diflimu-
le r , ce fyftême , qui fait tant d’honneur
à la fagacité 8c au génie de fon illuftre
Auteur, n’eft point auflî heureux dans fon
application , qu’il fembloit le promettre ,
8c qu’il feroit à fouhaiter qu’il le fût ; car
outre qu’il rompt une quantité confidéra-
ble de rapports naturels, en écartant les
Plantes qui fe reffemblent le plus , 8c en
divifant les familles les plus généralement
avouées ; Ion infiiffifance manifefte dans un
très-grand nombre de cas, lui ôte le principal
8c même le feul mérite d’un lylteme
artificiel, qui confifte à faire trouver facilement
8c fans erreur le nom des Plantes
que l’on cherche à connoître par fon
moyen. Cependant | comme ce fyftême eft
en général fort fuivi, étant le feul auqueL
on ait rapporté, toutes les Plantes qui font
maintenant connues, nous allons en faire:
une expofition fuccinête.
S Y S T È M E S E X U E L .
M, Linné diftingue .dans ce fyftêpie les
Plantes qui ont des fleurs vifibles, d’avec
celles dont les fleurs font invifibles ou
indiftinftes ; les Plantes qui ont toutes leurs
fleurs hermaphrodites d’avec celles qui
portent des fleurs unifexuelles ; les plantes
enfin dont les étamines font libres, 8c
n’pbfervent entr’ elles aucune proportion
de grandeur, d’avec celles qui ont leurs
étamines réunies par quelques-unes de leurs
parties, ou qui gardent entr’elles des proportions
exactes de grandeur refpeètive :
ainft dans les treize premières claffes, on
confidère feulement le nombre des étamines
; toutes les fleurs d e . ces clalïès étant
vifibles, hermaphroditës 8c ayant leurs
étamines libres, 8c fans différences confiantes
dans leur longueur.
Classe I. Fleur à une feule étamine. . . . . . . . . . . Monandrie.
( Les Balifiers, les Amollies , & c . )
II Fleura deux étamines. . . . . î 1 . . . . . • DlANDRXE,
( Les Jafmins , fes Lilas , &c.
HI. Fleur à trois étamines. . ., '. . . . . . . . ; TRIAWDRIE.
( Les Iris , les Graminées , Sec. )
IV. Fleur à quatre étamines. . . . . . . . . . . TÉTRANDRIE.
C Les Scabieulés , les Plantains , &c. )
y . Fleur à cinq étamin?s............................... ..... • . . . Pen tand r ie .
( Les Borraginées , les Ombëllifères , & c . )
VI. Fleur à fix étamines...............................HEXANDRÏE.
( Les Liliacées, les Patiences , &c. )
v n . Fleur à fept étamines. . . . . . . •' • • 1 HeptanDRIE.
( Le Maronier d’inde , & c . )
VIII. Fleur à huit étamines. . . . . . . î . . . - OCTANDRIE.
( Les Bruyères., les Renouées , & c. ) 3X. Fleur k neuf étamines. . . . ■ • • . • • • > EnnÉandrie.
( Les Lauriers, les Rhubarbes, &c. )
X. Fleur à dix étamines.................... .......................................... DÉCANDRIE.
( Les OEillets, les Saxifrages, &c. )
XL Fleur ayant onze à dix-neuf étamines. ; » . . . Dodecandrie.
tt; ( Les Pourpiers, les Tithymales, & c . )
XII. Fleur ayant plus de dix-neuf étamines attachées aucalicè.. . IcoSANDRIE.
' ( Les Myrtes^,, les Rofiers, & c. )
XIII. Fleur à plus de dix-neuf étant, qui ne tiennent pas au calice. POLY ANDRIE.
( Les Pavots, les Renoncules, & c. )
Dans la quatorzième & la quinzième Claffe , on admefetoutes les Plantes qui ont
les fleurs vifibles, hermaphrodites, 8c dont les etantines lont libres, mais d inégalé
longueur ; deux de ces étamines étant toujours plus courtes que les autres.
XIV Fleur à quatre étamines, dont deux petites 8c deux plus
grandes. ............................................................................DlDYNAMIE.
(L es Labiées , les Perfonées, & c . )
XV Fleur ’a fix étamines, dont deux oppofées entr’elles 8c plus petites que les autres. . . . . . . . . . Tetradynamte.
( Les Crucifères. )
Les cinq Claffes fuivantes renferment les Plantes qui ont les fleurs vifibles, hermaphrodites,
8c dont les étamines, anlieu d’être libres comme dans les quinze Clalles
précédentes, font réunies par quelques-unes de leurs parties.
XVI. Fleur à plufieurs étamines réunies par
feul corps. . .. ■ • • . • ’
( Les Mauves, les Geranions, &c. )
Botanique. Tome I.
leurs filets en un
. ' . . . . M0NADELPHI2;
d