
vergers , *f»our leurs excellens fruits , qui font
;l ’ornement des tables. M. Linné a confondu ce
genre avec les pruniers -, mais il me femble qu’il v
en eft parfaitement diftingué , non-feulement par
la forme de fes fruits 8c par Peur duvet, mais
encore par • fes fleurs qui font fefliles -, caraâèrê
que n’ont point celles des pruniers ou des eerifters.
C A R A CT ERE G É N É R I Q'U E.
La fleur a un calice monophile , partagé en cinq
découpures obtulés 8c d’un rouge brun ; cinq pétales
blancs, arrondis 8c inférés fur le calice ;
environ 1 5 étamines fixées fur le calice , & auffi
longues que la corolle. Un ovaire fphérique, velu,
placé au centre de la fleur 8c chargé d’un ftyle
de la longueur des étamines , que termine un
ftigmate orbiculé.
Le fruit eft arrondi ou ovoïde , couvert d’un
duvet court plus ou moins abondant, & marqué
dans fa longueur par une rainure ou une efpèce
de gouttière. Il eft formé par une pulpe communément
charnue & fucculente , qui enveloppe
un noyau ofieux , comprimé , 8c dans lequel eft
une amande de meme forme.
E s p e c e s .
I. Abricotier commun , Armeniaca vulgaris.
Armeniaca fructu majori , nucleo-ama.ro. T . Prunus
Armeniaca. L.
Cette efpèce eft un arbre de moyenne grandeur
, qui a ion tronc afiez gros , couvert d’une
écorce brune, 8c fes rameaux étendus formant une
large tête. Ses feuilles /ont grandes , prelqu’en
coeur , larges d’environ trois polices & demi ,
glabres| dentelées en leurs bords , un peu ner-
veufes au-deflous 8c alternes. Elles font- portées
par des pétioles rougeâtres , chargés de quelques
glandes , & longs de deux pouces. Les fleurs font
blanches, fèfiiles , dilpofées comme par bouquets
iur les rameaux, & paroiflent au printems avant
le développement des feuilles. Il leur luccède des
fruits afiez gros, un peu applatis fur les côtes,v dont
la chair eft tendre , légèrement pâteufe , 8c d’un
goût médiocre , mais agréable. L’amande qui eft
renfermée dans le noyau eft un peu amère. Lorsqu'on
cultive cet arbre en plein vent, lès fruits
font moins gros , 8c mûriflent un peu plus tard •,
mais ils ont un goût plus agréable que ceux du
même arbre cultivé en efpalier. On f a i t , avec le
fruit de l’abricotier , d’excellentes confitures &
de fort bonnes compotes. Cet arbre eft originaire
d ’Arménie , d’où l ’on prétend qu’il fut d’abord
apporté à Rome, & depuis tranfporté dans le
relie de l’Europe. J) . Il a vraifemblablement donné
naiflance aux variétés nombreufes qu’on a obtenues
par la culture, 8c dont nous allons citer les
plus intérefiantes.
1. Abricot de Nanci , 8c communément
appelé aujourd’hui Abricot - pêche l ’arbre qui
porte ce fru it, s’élève plus que l ’Abricotier commun
, & a des feuilles grandes, munies d’une
pointe afiez longue -, fon fruit même, lorfqu’il
eft venu en plein v en t, eft plus gros que celui
de tous les Abricotiers connus ; il eft un peu
applati fur les côtés , 8c fa chair a un goût relevé
très-agréable.
а. Abricot blanc : on lui donne aulïï le nom
à’Abricot-pêche. Ce fruit naît fur un arbre qui
s’élève moins que l’Abricotier commun , 8c dont
les feuilles font moins grandes. Il eft petit ; fa
peau eft couverte d’un duvet fin plus fenfible que
dans les autres Abricots -, 8c la chair e ft délicate
8c d’un goût qui approche de celui de la pêche.
3. Abricot précoce , ou hatif mufqué. L ’ar-.-
bre qui le porte a des feuilles un peu concaves
8c plus larges que celles du précédent. Ce fruit
mûrit au commencement de Juillet ; il eft petit ,
jaunâtre, & femble avoir un goût de mule qui
n’eft point défagréable. Son amande eft amère.
4. Abricot Angoumois. ’ C ’eft le fruit d’un
arbre qui s’élève moins que l ’Abricotier commun y
8c dont les feuilles font petites, finement dentelées
, 8c foutenues par de longs pétioles dont
les glandes fie développent • fouvent en oreillettés.
Ce fruit eft p etit, de forme allongée , d’un goût
vineux ,. très-relevé 8c fort agréable. Son amande
eft douce & a un petit goût d’aveline nouvelle,.
Il mûrit vers la mi-Juillet.
’y. Abricot d’Hollande , ou Amande-Aveline
L ’arbre qui fournit cette variété, porte des feuilles
dont la plupart font plus longues que larges -, l’on
fru it, qui eft un des meilleurs, mûrit un peu après
la mi-Juillet -, il eft p e tit, d’un goût relevé 8c
excellent -, 8c fon amande a un goût d’aveline ,
8c un arriere-goût-d’amande-doucer fort agréable,
б. Abricot alberge. Ses feuilles font oval'es ,
8c ont très-fouvent les glandes de leur" pétiole
développées en oreillettes -, ces pétioles font pourpres
, 8c confervent encore cette couleur en formant
la nervure moyenne de chaque feuille : les.
’racines de cet arbre reflemblent à des branchese
de corail par leur couleur rouge ; fon fruit eft
p etit, un peii applati fur les côtés , & a fa chair
d’un jaune rougeâtre ; il a un goût^ vineux, un-
peu relevé & mêlé d’une légère amertume qui
ne déplaît point. Son. amande eft amère *, il mûrit
à la mi-Août.
7. Abricot violet. Ce fruit eft petit-, fa peau,
eft d’un jaune rougeâtre d’un côté , 8c d’un rouge,
tirant fur le violet de l’autre. Sa chair eft d’un,
jaune-rouge -, fon eau eft fûcrée 8c peu abondante ;
8c fon amande eft douce. Il mûrit au commencement
d’AoÛt.
8. Abricot de Portugal. Cette; variété ne.
différé que médiocrement de la précédente. Cet
Abricot eft petit, jaune d’un côté , & bien coloré-
de rouge de l ’autre. Il a la chair délicate, l’eau
abondante 8c d’un goût relevé , 8c pafie pour un
des meilleurs Abricots, I l mûrit vers la. mi-Août,
9. Abricot de Provence. L’arbre qui porte
ce fruit a fes feuilles petites , rondes 8c terminées
par une pointe repliée en dehprs. Son fruit eft
p e tit, d’une forme applatie ; fa chair eft d un
faune foncé -, ion eau d’un goût releve & vineux ,
8c fon amande douce. Il mûrit à la mi-Juillet.
10. Abricot de Bruxelles , ou Abricot-
prune, Ses feuilles , font petites, ovales, finement
dentelées , d’un verd foncé en defliis , & reflemblent
"en quelque fortè à des feuilles de piumer
ou de bouleau-, fon fruit eft petit ,^oblong , 8c
acquiert fouvent un couleur pourpre obfcure qui
le fait paroître prefque noir. Sa chair eft médiocre
8c d’un oranger fonce. Je ne fais fi cet arbre ,
que j ’ai vu chez NI. Duhamel, différé beaucoup
de l’Abricotier de Sibérie, ou s’il n’en provien-
droit pas.
II. Abricotier de Sibérie , {Armeniaca
S lBIRICA. ) Armeniaca betulæ folio & facie ,
fruiïu ex fucco. Amm. Ruth. 2,72,. Prunus Sibi-
rica. L. Cette efpece ne formé qu’un petit arbrif-
feau, dont les feuilles font ovales , pointues , dentelées
, de la confiftance 8c prefque de la figure
- de celles du bouleau , ayant quelques nervures
pâles, 8c foutenues par des pétioles longs d’un
demi-pouce. Ses fruits font fefïiles , 8c furpaflent
un peu en grofleur l ’aveline ordinaire. Leur peau
eft pubefeente , jaune d’un côté ., & bien colorée
de rouge de l ’autre. Ils ont une chair peu abondante
, fibréufe , prelquè fèche , & d’un goût
acerbe'. Leur amande eft légèrement amère. Cet
arbrifleau croît en Sibérie , dans les lieux mon-
tueux U •
ABRUS , genre de plante , dont on ne çonnoît
encore qu’une efpece, à laquelle M. Linné a
donné le nom à'Abrus precatprius- C ’eit XOrobus
Americanus , fructu coccineo ', nigrâ macula no-,
tato , de M. de Tournef. , & VAbrus frutex, de
Rumph., qui en a donné une bonne figure au
Vol. V. p. 57. f. X X X I I . de l ’Herbier d'Amboine.
On l’appelle Liane à réglijfe en Amérique.
Cette plante«eft un fous-arbrifleau dont la tige
eft grimpante , comprimée , 8c comme compofée
de deux tïgess réuuies : elle s’élève jufqu’à dix ou
douze pieds, s’entortille autour des arbres voi-
lins qui lui fervent d’appui, & jette des rameaux
alternes , grêles 8c cylindriques. Ses feuilles naif-
fent fur les rameaux, font allées fans impaire,
8c font compofées de dix à quinze paires de folioles
ovales - oblongues , obtufes , entières , minces,
d’un verd g a i , 8c un peu femblables à celles du
tamarin. Les fleurs font rouges , fans odeur , &
font difpofées en épis axillaires, douze à quinze
enfemble , à l ’extrémité de chaque pédoncule
commun , dont la longueur eft un peu moindre
que celle des feuilles : elles font petites , portées
chacune fur un pédoncule particulier très-court,
8c ont une corolle polypétale papilionacée. Chaque
fleur a un calice d’une feule pièce , dont le bord
eftlagé rement divifé en quatre dents inégales j 8c}
félon M. Linné, neuf étamines , dont les filamens
font réunis à leur bafe. Leur ovaire devient en
mûriflant, un légume cou r t, comprimé , large
de quatre lignes , à peine long d’un pouce, couvert
de petites aftérités, muni à fon extrémité
du ftyle qui perfifte & fe courbe en crochet,
8c forme par la réunion de deux valves coriaces ,
q u i, en s’ouvrant de haut en bas, fie contournent
un peu en fpirale par l ’effet de leur defle-
chement. Ce légume renferme trois à fix graines
prefque fiphëriques , lifles , d’une couleur écarlate
très-vive, 8c ayant près de leur ombilic une
tache orbiculaire d’un beau noir. Les graines
varient, 8c font quelquefois de couleur blanche.
Cette plante croît dans les lieux fablonneux 8c
pierreux de l’Afrique 8c des deux Indes. • En
Amérique on emploie fës tiges aux mêmes ul’ages
que ceux qu’on fait en France des racines de la
réglifle -, 8c à Amboine, on regarde l ’infufion
théiforme de fes feuilles comme un fpécifique des
maladies de la gorge ; enfin, on fe fert de fes
graines en Afrique & en Afie , foit en guife de
pois , foit comme ingrédient dans les cémentations
dont on fait ufage pour conloüder les ouvrages
d’or que l’on fabrique dans ces pays, (v ./ .) ,
ABSINTHE , plante à fleurs compofées-flofeu-
leufes , 8c q u i, avec plufieurs autres qui lui font
analogues , conftitue un genre particulier dans
la i a c Ciafle de M. de Tournefort -, mais que
M. de Linné a réunie avec le genre de Varmoifb.
Voyez ce mot.
ABUTILON , Sida. L. genre de plante de la
famille des malvacées , dont on connoît maintenant
beaucoup d’efpèces : ce \font, la plupart ,
des fbus-arbrifleaux , *ou des herbes qui y reflemblent
j 8c toutes ont un port intéreflant, foit-par
la diipofition . de leurs parties , foit par leur
feuillage, qui ie fait particulièrement remarquer
par un duvet cotonneux 8c une couleur blanchâtre
d’un alpeéb allez agréable.
C A R A C T>É RE G É N É R I Q U E .
La fleur a un calice fimple , monophile , anguleux
r perfiftant, & à demi-divilë en cinq parties;
üne corolle compofée de cinq pétales élargis à
leur fommet, 8c inférieurement cohérens entr’eux ;
beaucoup d’étamines dont les filamens font réunis
dans leur partie inférieure en un faifeeau tubulé ,
8c font libres fupérieurement ; 8c un ovaire orbiculé
, chargé d’un ftyle femi-multifide, court^
& qui S’élève dans le faifeeau de^ ^étamines.
Le fruit eft arrondi, applati en deflus, acuminé
& formé par la réunion de plufieurs petites capfu-
les mofnopermes , qui, en s’ouvrant, s’écartent du
point commun qui les unifioit.
Le caraâere diftin&if de ce genre fe tire
de la confidération du calice fimple , du ftyle
multifide, & de plufieurs caplules monolpermes
difpoieés orbiculairement,
A i j