
au toucher. Les inférieures font pétiolées & couchées
fur la terre -, les fupérieures font plus étroites
& feffiles.Les fleurs naiffent au fommet de la tige
& des branches, portées fur des pédoncules ra-
meux ; elles font d’une belle couleur bleue, quelquefois
feulement couleur de chair, ou même’
tout-à-fait blanches, & forment une étoile ou
imitent une molette d’éperon.
Cette plante croît dans les jardins potagers &
les lieux cultivés : on prétend qu’elle eft originaire
du Levant, & particuliérement des environs
d’Alep. ©. ( v. v. ) Toutes fes parties contiennent
un fuc fade 8c vifqueux. Elle eft diurétique, adou-
ciffante , expe&orante 8c béchique. Elle divife les
humeurs épaiffes 8c groffières , rend le fang plus
fluide, lève les obftru étions, rétablit les Cécré-
tions, & eft utile dans toutes les maladies où il
faut éviter les remèdes chauds, comme dans la
pleuréfie , la péripneumonie, 8cc. Les fleurs de
Bourrache font mal-à-propos placées parmi les cordiales
-, elles font fades , fans odeur , & ne conviennent
que comme béchiques. On efl affez dans
l’ufage d’en mettre fur les falades avec celles de
la Capucine , pour les orner par leurs belles
couleurs.
a. Bourrache des Indes, Borago Indica. Lin.
Borago foliis' ramificationum oppoftis amplexi-
caulibus, pedunculis unifions. Lin. Mill. Diét.
n°. 4. Borago calycinis foliis fagittatis ereBis.
Hort. Cliff'. 45 . Fl. Zeyl. 71. Roy. Lugdb. 403.
n°. %. Çynogloffoides folio caulem amplexante.
Ifnard. Aét.iyiB. p. 325.t* I0* Anchufce degeneris
faeie 9 Indice orientalis herba quadricapfularis.
Pluk. Alm. 30. t. 76. f. 3.
La tige de cette Bourrache eft grêle, hérifTée
de petits poils blancs un peu roides, rameufe,
feuillée , & haute de neuf ou dix pouces* Ses
feuilles font oblongues , amplexicaules , fouvent
prefqu’oppofées , quelquefois entièrement alternes
, d’un verd grisâtre, & a fa furface fupé-
rieure parfemée de petites verrues blanches qui
portent chacune yn poil court & roide. Ces feuilles
font longues d’un pouce & demi ou environ,
{& n’ont que trois à.cinq lignes de largeur. Les
fleurs font axillaires , folitaires, & portées fur
des pédoncules velus , (impies, & plus courts que
Jes feuilles. Leur calice eft à cinq découpures
droites & fagittées , c’eft-à-rdire qui imitent le fer
d’une flèche , s’élargiffant & fe .terminant à leur
baie par deux oreillettes pointues très-remarquables.
Leur corolle eft d’un bleu pâle ou légèrement
purpurine, & marquée intérieurement de
cinq taches aurores ou couleur de rouille de fer.
Cette plante croît dans les Indes orièntales , &
. eft cultivée au Jardin du Roi. 0 . ( v. v. ) Elle
fleurit en Juillet.
3. Bourrache il3 Afrique, Borago Africana,
Lin. Borago foliis oppoftis petiolatis ovatis, pedunculis
multifloris. Lin. Syft. Veg. 159* Murray.
Prpdr. 141. Borago foliis raniifiçatior}.um oppofïtis
petiolatis , calycinis foliolis ovatis acutis ereBis.
Lin. Spec. p. 197. Hort. Cliff. $5. Mill. -Diét.
n°. 3. Cynoglojfo'ides Africana verrucofa 8’ hif-
pida. Ifnare. Aét. 1718. p. 32$. Tab. II.
Cette Bourrache eft très-verruqueufe & hérifTée
de petits poils roides qui la rendent fort rude au
toucher. Elle s’élève fur une tige rameufe, hif-
pide & feuillée , - à la hauteur de fept ou huit
pouces. Ses. feuilles font ovales, pétiolées , opposées
, verdâtres , & parfemées dans toute leur
furface fupérieure de beaucoup de verrues blanches
qui portent chacune un poil court. Les
feuilles florales font petites 8c alternes. Les fleurs
font petites , penchees, bleuâtres, jaunes dans
leur intérieur avec cinq taches purpurines , 8c
viennent au fommet des rameaux dîfpofées en
petits bouquets. Elles font portées chacune fur
un pédoncule (impie , velu , prefque capillaire ,
& long de trois ou quatre lignes. Leur calice
n’eft point auriculé à fa bafe comme dans la précédente
, & n’a que deux lignes de longueur.
Cette plante croît naturellement en Ethiopie : 011
la cultive au Jardin du Roi. ©. (v. v. )
4- Bourrache de Ceylan , Borago Zeylanicà.
Lin. Borago foliis rarneis alternisfefjilibus, pedunculis
unifions , calycibiis inauritis. Lin. Mant.
2.01. Borago Zeylanica. Burm. Fl. Ind. p. 41.
t. 14. f. 1. Anchufa bugloffoïdes y lithofpermi
femine. Pluk. Mant. 13. Tab. 335' £ 4*
Cette efpèce n’a point (es feuilles pétiolées
comme la précédente, ni fes calices auriçulés
comme la Bourrache des Indes n°. 1. Sa tige eft
hifpide , un peu rameule, & s’élève à la hauteur
d’un pied ou environ. Ses feuilles font lancéolées ,
feffiles , oppofées fur la tige , alternes fur les
rameaux, hifpides 8c verruqueufes en deffus , velues
& blanchâtres en defl’ous. Les pédoncules
font velus, axillaires & terminaux , plus longs
que les feuilles raméales ou florales qui les accompagnent,
& portent chacun une fleur dont le
calice velu, blanchâtre & point auriculé , eft
auffi long que la corolle. Les femences font glabres
8c prefqu’offeufes comme celles des Melinets
ou du Grémil. Cette plante croît naturellement
dans les Indes orientales. ©• ( v. f )
5. Bourrache du Levant, Borago orientalis.
Lin. Borago calycibus tubo corolles brevioribus ,
foliis cordatis. Lin. Hort. Cliff. 45* Mill. Diét.
n°. 2. Sabb. Hort. Vol. 2. Tab. 2.2, Borago Conf
tantinopolitana , flore reflexe c oe r u l e o , calyce ve»
ficario. Tournef. Cor. 6. Voy. du Lev. Vol.
p. 52,3. t. *523. Buxb. Cent. 5. p. 16. t. 30. Mill
Dia. t. 68.
Cette Bourrache fe diftingue aifément des autres
efpèces par fes feuilles en coeur , & par les longues
étamines de fes fleurs. Sa racine eftgroffe comme
le petit doigt, longue de quatre ou cinq pouces,
noirâtre en dehors, accompagnée de fibres de la
même.couleur , charnue, blanchâtre en dedans,
8c remplie d’un foc fade & glaireux. Elle pouffe
feuilles pétiolées, grandes, cordiformes, pointues
d’un verd fombre , chargées de poils courts
un peü rares, & larges de quatre ou cinq pouces ,
fur près de fix pouces de longueur , fans y comprendre
leur pétiole , qui eft auffi long 8c plus
abondamment velu. La tige eft haute d’environ
un pied, velue, garnie de quelques feuilles alternes
petites , ovales, à pétioles membraneux 8c
en gouttière à leur bafe. De l’aiffellé de chacune
de (es feuilles fort un petit rameau embraffé à fa
bafe par le pétiole de la feuille, 8c qui foutient
un bouquet de fleurs. La tige eft auffi terminée
par un bouquet femblable. Les fleurs qui forment
ces bouquets ont lè tube de leur corolle plus
long que le calice .& blanchâtre , & le limbe a
cinq diviftons ouvertes ou réfléchies, 8c d’un
pourpre bleuâtre. Du milieu de chaque fleur for-
tent cinq longues- étamines rapprochées en un
faifeeau tout-à-fait faillant, 8c dont les filamens
longs , blancs & un peu velus à leur bafe , ffou-
tiennent de petites anthères bleues. Cétte efpèce
croît naturellement aux environs de Conftantino-
ple : on la cultive au Jardin du Roi. Tp. ( v. v. )
Elle fleurit à l’entrée du printems , avant l’entier
développement de fes feuilles radicales.
BOURGEON -, c’eft le nom que les Cultivateurs
donnent aux boutons ouverts ou développés-,
de forte qu’ils difent que les arbres 8c les arbrif-
feaux bourgeonnent, lorfque leurs boutons grof-
fiffent & commencent à s’ouvrir. Us appellent
auffi Bourgeons les jeunes pouffes de l’année , 8c
ils difent ébourgeonner un arbre , quand, pour
le rendre plus vigoureux ou pour lui faire porter
plus de fruit, ils retranchent des boutons à bois
ou des jeunes pouffes fuperflues. Au refte, Bourgeon
8c Bouton y en Botanique , font fynonymes.
Voye{ Boutons. '
BOURSE ( V o z v a ) ; nom que l’on donne à
l’enveloppe radicale des Champignons -, c’eft une
membrane plus ou moins épaiffe , qui naît de
l’extrémité inférieure du pédicule à qui elle appartient
, & qui recouvre entièrement, ou en
partie feulement, le chapeau dans l’état de jeunefle.
La Bourfe eft très-remarquable dans le Clathre
grillé , .le Satyre fétide ( Phallus ivipudicus ) , &
l’Amanite orangée n°. 46. Cette Bourfe fe déchire
par le haut, oc le Champignon naiffant en fort
pour prendre les degrés d’accroiffement & de
développement dont il eft fufceptible.'
La Bourfe fe diftingue en complète 8c en
incomplète -, la première eft celle qui renferme
le Champignon dans fon entier , 8c qui fait exactement
l’office de tunique propre , comme dans
VAmanite orangée. Cette Bourfe eft obligée de le
fendre pour faciliter le développement du Champignon
quelle renferme *, & lorfque le Champignon
en eft forti, elle refte ordinairement àtta- J
çhée au pédicule fous la forme d’une membrane
Botânip.e. Tome I.
diverfement déchirée. La fécondé , c’eft-à-dire la
Bourfe incomplète , eft celle qui ne recouvre
point le Champignon dans fon entier, 8c qui n’eft
point obligée de fe fendre pour lui livrer paffage y
elle n’enveloppe complètement que le pédicule,
comme dans l’Amanite mouchetée , tt°. 45- SLU* en
fournit un exemple.
BOUTONS ou BOURGEONS , ( Ge m Mæ y
OCULI ) ■ ce font de petits corps ovales ou coniques
, feftiles , 8c qui naiffent en été fur les branches
de la plupart des arbres, des arbriffeaux 8c
des arbuftes qui font fujets à perdre leurs feuilles
tous les ans. Ces Boutons font (itués dans les
aiffelles même <fos feuilles qui exiftent alors ,
fubfiftent énfuite pendant tout l’hiver, 8c ne s’ouvrent
qu’au printems pour donner naifl’ance aux
nouvelles feuilles, aux pouffes de l’année , 8c fou-
vent aux fleurs mêmes. Ils font compofés d’écailles
coriaces, concaves , plus ou moins velues , em-
briquées , ferrées les unes contre les autres , &
difpofées de manière à former une enveloppe1
fuffifante autour des jeunes parties de la plante
qui y font renfermées, & qui y doivent paffer
l’hiver.
On diftingue trois fortes de Boutons ; le Bouton
à fleurs ( Gemma florifera ) ; le Bouton a feuilles
( Gemma foliifera ) , & le Bouton en même tems
à fleurs & à feuilles, que , dans notre Flore
Françoife, nous avons appelé Bouton mixte,
( Gemma mixta. )
Le Bouton à fleur ou à fruit, renferme les
rudimens d’une ou de plufieurs fleurs concentrées ,
repliées fur elles-mêmes , 8c enveloppées d’écailles.
Dans plufteurs arbres , on le trouve communément
à- l’extrémité de certaines petites branches
plus courtes que les autres , & moins liffes ,
comme dans le Poirier. Les écailles extérieures
du Bouton à fleur font plus dures que les intérieures
; les unes & les autres font velues en
dedans , & en général plus renflées que celles du
Bouton à feuilles. Le Bouton à fleur eft ordinairement
plus gros, plus court, moins uni, 8c
terminé par une pointe obtufe.
Le Boy.ton à feuilles ou à bois contient les
rudimens de plufieurs feuilles enroulées, diverfo-
ment repliées , & enveloppées au-dehors par des
écailles. On les nomme Boutons à bois, parce
qu’avec les feuilles ils donnent des branches. Ces
Boutons font ordinairement plus pointus 8c plus
petits que les Boutons à fleurs : on en trouve
cependant d’arrondis, comme dans le Noyer, & de
très-gros , comme ceux du Marronier d’ inde • ce
qui prouve que la confidération de la forme des
Boutons ne doit pas être rejetée dans la recherche
des caractères diftinékifs des arbres.
L’efpèce d’enroulement que les feuilles éprouvent
dans le Bouton, mérite d’être remarqué ;
parce qu’outre que les feuilles y font repliées les
unes fur les autres ayec un forte d’artifice qu’il
M mm