Chacune de leurs découpures eft term ihée par une
épine courte. La tige-eft droite , à peine plus
longue que les feuilles radicales , & porte à fon
iommet une greffe fleur bleue , dont le calice eft
embriqué d’écailles ovales-lancéolées, terminées
par une pointe épineufe. On trouve cette plante
fur la côte de Barbarie , auprès de T a n g e r 8c en
Efpagne. Tp. La plante.$ paroît en être une variété
à feuilles découpées plus finement ; mais Pluknet
la repréfente à feuilles oppoiées ; ce qui nous
femble très-fingulier.
4. Artichaut fans tige , Cynara a ca u lis . Lin.
Cyriara acaulo s , f o l i i s p in n a t is inermibus , fu p ra
g la b r is . Lin. Cynara acaulos tunetana, ta fg a dicta ;
m a g n e f lo r e fu a v it e r X)lente. Till. Pif. 41* t- 2>0*
Sa racine eft groffe, pouffe des feuilles longues
, un peu étroites, étalées en rond fur la
terre, découpées, vertes 8c glabres en deffus,
blanchâtres en deffous, 8c dépourvues d’épines.
La fleur eft prefque feffile , & a une odeur agréable.
On trouve cette plante fur les côtes de Barbarie
, dans les environs de T unis. Tp.
ARTICULÉ , adjeâif dont on fe fert en Botanique
pour défigner la forme particulière de certaines
parties des végétaux , lorfque ces parties,
font divifées chacune dans leur longueur par des
noeuds ou articulations remarquables. On nomme;
par exemple , racine articulée, ou tige articulée ,
celle qui eft interrompue dans fa longueur par dès
noeuds placés de diftance en diftancej la racine
du Sceau de Salomon (y e y e \ M u g u e t ) eft articulée
; la tige des graminées & des ombellifères ,
J’eft pareillement. On appelle feuilles articulées',
celle's qui naiffent fucceftivement du fommet les
unes des autres -, les feuilles de la Raquette (yoye%
C a c h e r ) font dans ce cas. Enfin , on dit qu’une
Clique eft articulée , lorfqu’elle eft rétrécie 8c
renflée alternativement. Les filiques du Radis font
articulées , & les gouffes des Coronilles , ainfi
que de plufieurs autres légumineufes , le font aufli
très- diftinâement.
ARUBE de la Guiane, A r u b a G u ia n e n f s . Aubl.
Guian. p. 294.A. I l 5.
C ’eft un arbriffeau d e cinq à fix pieds de hauteur
, dont le tronc eft garni de rameaux alternes
$£ épars. Ses-feuilles font alternes , les unes Amples
, lancéolées, entières, terminées par une
pointe échanprée ou tronquée, vertes, liffes , fermes
, ondées en leurs bords , & prefque feffiles ,
\es autres compofées de trois folioles, femblables
aux feuilles Amples, & .portées fur un pétiole
commun long d’un pouce. Les fleurs font petites,
verdâtres, & difpofées en grappes terminales 8c
axillaires,’ moins longues que les feuilles. On
Remarque deux petites braâées à la bafe de chaque
pédoncule propre,
* Chaque fleur çonfifte en un calice fort petit,
ptj-tagé ençin^ou fi# découpures ovajes-poiptues \
en cinq ou fix pétales oblongs , obtus , & ouverts
en étoile -, en cinq à huit étamines dont les fila-
mens moins longs que les pétales, font munis
chacun à leur bafe d’une languette velue , 8c
portent des anthères tétragônes -, 8c en trois
ovaires fupérjeurs , pofés fur un difque charnu ,
réunis comme en, un feu!, d’où s’élèvent trois
ftylés connivens , dont les ftigmates font .quelquefois
bifides.
Le fruit eft formé par trois à fix capfules ovales
, écartées les unes des autres, uniloculaires &
monofpermes.
Cet arbre croît dans la Guiane, dans les grandes
forêts à 'A r o u r a y 8c fleurit au mois de Juillet.
T>.
ASARET, ou CABARET , A s a r u j i ^j genre
de plante à fleurs incomplètes , qui paroît avoir
quelques rapports avec les Ariftolochès , & qui
comprend des herbes baffes , dont les .fleurs , fans
aucun éclat, naiffent prefque de la racine , & font,
cachées fous les feuilles.
C a r a c t e r e g é n é r i q u e .
La fleur a un calice monophylle, campanulé,
8c divifé jufqu’à moitié en trois découpures .pointues
-, une douzaine d’étamines plus courtes que
le calice, dont les anthères, font oblongues 8c
attachées vers le milieu desfilamens-, 8c un ovaire
inférieur ou comme -caché dans la fubftance de
la bafe du calice, d’où s’élève un ftyle court ,
qui eft terminé par. un ftigmate à fix divifions
ouvertes en étoile.
- Le fruit eft une capfule légèrement hexagône,
formée'de la partie inférieure du calice , 8c divifée
intérieurement en fix loges, qui contiennent de
petites feménees ovales. •
• E s p e c e s .
I. A saret d’Europe , A fa r um Europoeum, Lin.
A fa r um f o l i i s retiiformibus , o btv jîs , b in is . Lin.
Mill. Diâ. n°. I. 8c le. t. 53. Seop. Cârn.n0. 563:.
Fl. Dan. t. 633. Blackw. t. 383. A fa rum . Dod.
Pempt. 3)8. J. B. 3. 548. Tournef. 501. A fa r um
baccaris. Lob. Ic. 601. Hall. Helv. n°. 1547.
Vulgairement le C a b a r e t , la R o n d e lle , l}O r e ille
d ’ homme.
C’eft une plante très-baffe , qui conferve toujours
fa verdure , 8c ne préfente au premier coup-
d’oeil que des feuilles éparfes fur la furface de la
terre-, fa racine eft rampante , fibreufe , & produit
quelques fouches couchées , qui fe divifent
8c poaffent à difrérens intervalles , les feuilles 8c
pédoncules des fleurs. Les feuilles naiffent par paires
, font pétiolées , réniformes, obtufes , un peu
coriaces , vertes & liffes en deffus, légèrement
velues en deffous 8c en leurs bords. Elles font
larges de trois pouces ou environ , 8c leurs
pétioles ont trois à quatre pouces de longueur. Les
fleurs font petites, d’un pourpre noirâtre, un peu
velues en dehors , folitaires, fortentde la dichotomie
de chaque paire de feuilles , 8c font fou-
tenues chacune par un pédoncule a peine long de
fix lignes. On trouve cette plante dans les bois
S c i e s lieux couverts en France, 8c dans la plupart
des autres contrées de l ’Europe. Tp. ( v. v . )
Sa racine eft un peu amère , âcre, aromatique,
nauféeufe, 8c d’une odeur affez forte, qui approche
de celle de la Valériane des jardins. Toute la
plante eft fortement purgative , émétique, emmé-
nagogue , anti - hypocondriaque 8c errhine. On
emploie les racines 8c les feuilles , 8c rarement
les femences. L’infufion ou la décoâion des feuilles
dans du vin, a beaucoup plus d’aâivité que celle
que l ’on feroit dans l’eau’ fimple. La poudre des
feuilles sèches eft un fort fternutatoire qui paffe
pour un bon remède dans les maux de tête invétérés.
Les Maréchaux font prendre la poudre de
la racine aux chevaux , pour les guérir du farcin.
a. A s a r e t de Canada , A fa r um Canadenfe.
Lin. A fa r um f o l i i s retiiformibus mucronatis. Lin.
Mill. Diâ. n°. 1 . A fa r um Am e r ica n um , majus.
A fa r o t i Cana denfe. Corn. Canad. 24. t. 25. A f a rum
C a n a d en fe , mucronato f o l io . Morif. Hift. 3.
p. 511. Sec. 13. t. 7. f. 1 .
Cette plante a beaucoup de rapport avec celle
qui précède -, mais elle en eft conftamment dif-
tinâe , l ’oit par la figure de fes feuilles qui, quoique
réniformes , font un peu la pointe à leur fommet
, jfoit parce que ces mêmes feuilles font plus
larges , d’un verd moins foncé , 8c moins luifantes
en deffus. Les. fleurs font très-vélues-extérieure-
ment, ainfi que les pédoncules qui les portent.
Cette efpèce croît naturellement dans le Canada •
on la cultive au Jardin du Roi. Tp. ( v . vw)
3. A s a r e t d e Virginie, A fa r um V ir g in icum .
Lin. A farum f o l i i s cord atis o b tu fs petio latis . Lin.
Grom Virg. 162. Mill. Diâ. n°. 3. A fa r um V ir -
ginianum , p ifo lo c hoe f o l i i s fu b ro tu jid is , cyc la -
m in is more m aculatis. Pluk. Alm. 53* 7^* f- 2..
Morif. Hift. 3. p. 5I I . Sec, 13. t. 7. £ 3.
La racine de cette elpèce. eft fibreufe , 8c ne
paroît point rampante comme celle des deux efpè-
ces ci-deffus. Elle pouffe des feuilles en coeur ,
obtufes , glabres , portées fur d’affez longs pétioles
, 8c moins grandes que celles de V A fa r e t d’Europe.
Ces feuilles font d’un verd pâle en leur
fuperficie , avec deé taches d’un verd plus foncé.
Les fleurs font petites , naiffent à la bafe des
feuilles, fur des pédoncules très-courts , 8c ont
leur limbe divifé en trois petites découpures obtu-
fes. On trouve cette plante dans la Virginie 8c la
Caroline. Tp.
ASCARINE, AscariNA. Forft. Gener. Nov.
t. 59. C’eft une plante à fleurs dioïques 8c incomplètes
, dont M. Forfter fait mention , mais fans
donner aucune idée de fon port. Ses fleurs, qui
font ou mâles ou femelles fur des pieds dift'érens,
naiffent fur des chatons filiformes r font feffiles 8c
éparfes fur tes axés qui conftituent ces chatons,
8c difpofées liir chaque pied en plufieurs épis très-
menus.
Chaque fleur mâle çonfifte en une très-petite
écaille qui tient lieu de calice, & en une feule
étamine, dont le filet court porte une anthère
oblongue, un peu courbe , grande , 8c à quatre
filions.
Chaque fleur femelle çonfifte pareillement en
une petite écaille calicinale, & en un ovaire globuleux
ou turbiné, dépourvu de ftyle , auquel
eft adhérent un ftigmate plane, 8c prefqu’à trois-
lobes. Cet ovaire en grofliffant paroît devoir conf-
tituer un fruit monofperme -, mais M. Forfter ne
l ’a point vu dans fa maturité.
Il fe pourroit que V A r b u fcu la ch eu fa n e tifs ,
la u r in is p a llid io r ib u s f o l i i s , a d fum m um ramu lo-
rum in fp i c i s p lu r im is e r e â is ju lo r in n a d in fia r
f lo f c u lo s f e r e n s . Pluk. Amalth. 34, Tab. 369. £2.
fût une efpèce de ce genre.
ASCLÉPIADE, A s c iE P lA S ; genre de plante
â fleurs monopétaléès , de la famille des Apocins ,
qui a beaucoup de rapports avec les Gynanques
oc les Périploques , & qui comprend des herbes
ou des arbriffeaux pleins d’un fuc laiteux , dont
les fleurs naiffent par bouquets ombelliformes x
fouvent d’un afpeâ affez agréable.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur çonfifte 1°. en un calice fort petit ,
perfiftant, 8c partagé en cinq divifions pointues
1 ° . en une corolle monopétale , courte , communément
en rofette, ayant cinq découpures ovales-
pointues , ouvertes 8c quelquefois réfléchies vers-
le calice; 30. en cinq cornets auriculés , plus
courts que la corolle , alternes avec fes divisons ,
oppofés à celles du calice, 8c qui quelquefois-
laiffent fortir de leur cavité un filet incliné vers le
milieu de la fleur -, 40, en cinq étamines de la longueur
du chapiteau du piftil, compofées de cinq
filets membraneux, élargis vers leur bafe , fitués-
entre les cornets & le piftil, alternes avec les
divifions de la corolle , & à chacun defquels eft
adnée dans fa face intérieure , une anthère oblon-
gne divifée en deux'loges diftinâes -, 50. en dix
filets ou conduits particuliers , qui partent chacun
d’une des loges ‘des anthères, vont en s’écartant
latéralement, aboutir aux corpufcules qui font
accolés au chapiteau du piftil -, 6°. en cinq corpufcules
noirâtres, ovoïdes, oppofés aux divifions-
de la corolle , alternes avec les étamines, fitués-
au-deffus > des fiffures latérales du chapiteau dm
piftil , 8c auxquels aboutiffent de chaque côté
les filets où conduits qui partent des .loges des-
anthères-v, chaque corpufcule en recevant deux ;
7°. en un piftil conftitué par deux ovaires fupé-
rieurs , chargés chacun d’un ftyle court 8c droit •
8°. en un corps tronqué ou efpèce de chapiteau ,
légèrement pentagone r ayant fur chaque angle