
pointues , liffe s , 8c crenélées en leurs bords. Les
rieurs font petites , blanches & difpofées en pani-
cules droites , terminales 8c axillaires. Leurs
fruits font des * efpèces de noix pulpeufes ,
de la groffeur d’un pois commun, rouges ainfi
que le lue qu’elles contiennent, arrondies, qui
le changent en çapfules coriaces par le defféche-
ment, & renferment un noyau liffe 8c globuleux.
Cet arbriffeau croît en Amérique, aux environs
de Carthagêne, dans les bois & les lieux maritimes
ombragés ; il fleurit en Août. .
3. Balsamier maritime , Amyris maritima.
Lin. Amyris foliis ternatis , obtufis. Jacq. Amer.
107. Amyris fruticofus minor ,* foliis orbiculatis
venofis pmnafo - ternatis } racemis terminalibus•
Brown. Jam. 209.
M. Linné doute li ce Balfamier n’eft pas une
variété de l’efpèce précédente : c’eft , félon 3VJ. Jacquin , un arbriffeau bas, rameux, 8c dont
le fuc réfineux, peu différent de celui de l’efpèce
qui précède , eft néanmoins d’une odeur plus
agréable , & qui approche de celle de la Rue.
Ses feuilles font composées de trois folioles ovales-
obtufes, çrénulées 8c luifantes. Ses fleurs viennent
en grappes ou panicules terminales 8c axillaires
-, elles produifent des fruits noirâtres , dont
le fuc eft pourpre , 8c qui font deux fois plus gros
que ceux du Balfamier précédent. Ce petit arbriffeau
croît à la Havane, parmi leç rochers des
bords de la mer. .
4. Balsamier de Giléad , Amyris Gileadenfls,
Lin. Amyris foliis ternatis integerrimis , peduîi?
culis Unifions lateralibus. Lin. Mant. 65. Diff,
ejufd. de Opobalf. 1764. 8c Amoen. Acad. 7.
p. 55. Amyris opobalfamum. Forsk. Ægypt.-p. 79,
Cette efpèce eft un arbre médiocre , dont les
rameaux font très - divergens , l’écorce liffe &
cendrée , & qui répand, lorfqu’on l’entame, un
fuc qui a l’odeur & les qualités du baume de la
Mecque. Ses feuilles font alternes , ont leur
pétiole menu ou filiforme, & font compofées
chacune de trois folioles glabres, planes, entiè?
res ; les deux latérales étant ovales, & celle qui
termine ovale-lancéolée , & un peu plus grande
que les deux autres. Les pédoncules font uniflores,
filiformes , & viennent au fommet des petits
rameaux, feuls ou plufieurs enlemble. Chaque
fleur a un calice monophylle, campanulé, per-
fiftant & à quatre dents courtes, ferrées contre
la corolle ; quatre pétales linéaires , droits ,
obtus & rapproçhés ten unprifme quadrangulaire ;
un petit cercle charnu, jaune, litué entre les
étamines & le piftil, 8c formant un anneau qui
environne l’ovaire ; huit, étamines plus courtes
que la corolle, &. dont les filamens s’insèrent
entre les pétales & le petit cercle charnu -, & un
ovaire fupérie.ur, petit , furmonté d'un ftyle court
8c menu , que termine un ftigmate obtus 8c
tétr^gône. Le fruit eft une baie ovale-pointue ,
glabre, ayant quatre futures qui femblent indiquer
autant de valves dans la coque ou l’enveloppe
extérieure, contenant une pulpe vifqueufe 8c
tenace , divifée-intérieuremenr en deux loges , ou
n’en ayant fouvent qu’une feule , & renfermant
une femence ovale-pointue, qui quelquefois avorte
8c manque entièrement. Les fleurs femblent monoïques
; certaines, ayant leurs étamines en bon
état, 8c le piftil verd avec un ftigmate menu ,
tandis que les autres ont leurs anthères flétries
ou comme avortées, & leur ovaire brun,
fillonné, chargé d’un ftyle épais 8c tétragône.
Cet arbre croît naturellement dans l’Arabie heu-
reufe. fj . On préfume que ç’eft de lui, de même
que de l’efpèce fuivante-, qu’on retire cette réfine
liquide & précieufç, connue dans le commerce
fous le nom de Baume de Judée, ou Bannie de
la Mecque. Voye{ l’article fuivant.
5. Balsamier delà Meçque, Amyris opobalfamum.
Lin. Amyris foliis pinnatis: foliolis fef-
filibus. Lin. Amoen. Acad.: 7. p. 68. Opobalfamum
feu balfamum Judaicum. GeofFr. Mat. Med.
2. p. 473. Balfamum lentifçi folio , Ægyptiaçum.
Belon. Obf. Ic. 110. Balfamum. Alp. Ægypt, 48.
t. 60.
Ce Balfamier eft un arbriffeau qui s’élève à la
hauteur du Troène ou du Çytife, eft toujours,
verd, & porte des feuilles qui ont quelque reffem-
blance avec celles du Lentifque. Ces feuilles font
allées avec impaire , 8c compofées de trois , cinq
ou fept folioles fefllles. Ses branches font flexk
bjes, réfineufes & odorantes. Leur bois eft blanç
& fans odeur. L’écorce extérieure eft rougeâtre
en dehors -, l’intérieure eft verdâtre 8c d’une faveur
aromatique. Les fleurs font fort odorantes, &
prodjiifent de petites coques ovale$-pojntues, rou*
geâtres ou brunes dans leur maturité. Ces coques
contiennent une liquéur jaunâtre femblable ai|
miel, d’un goût âcre un peu amer, 8c d’une
odeur agréable qui approche de celle du baume^
Cet arbriffeau croît naturellement dans l’Arabie.
J ) . Il en découle naturellement ou par incifion
pendant la canicule, un fuc réfineux , précieux
pour fon ufage , fort cher à caufe de fa rareté,
& qu’on appelle Baume de Judée, de la Meçque ,
d’Egypte , de Syrie ; ou Baume blanc ,* en latin,
Opobalfamum.
l/Opobalfamum, félon le P. Alpin, eft blanc lork
qu’on vient de le tirer, d’une odeur excellente
& très-pénétrante, qui approche de pelle de la
térébenthine , mais plus fuave & plus vive , d’un
goût amer, âcre 8c aftringent, Quand ce baume
eft récent, fi l’on en yerfe dans de l’eau , il ne va
pas au fond, à caufe de fa grande légéreté , mais
il s’étend fur toute la fuperficie de l’eau , y form&
une pellicule qui, peu de teins après, fe coagule ,
& on l’en retire en entier & tres-blanc. Comme,
ce baume eft moins bon lorfqu’il eft vieux , on
le diftingue alors du nouveau par fa pefanteur ,
vu qu?il va tout de. fuite ah fond de l’eau quand
om^y jette. .
Les Anciens ne recueilloient uniquement que
le baume qui découloit dë lui-mème ou par incifion
, de l’arbriffeau qui le produit ; mais aujourd’hui
on en recueille de trois efpèces. Celui qui
découle des arbres eft très-rare en Europe, parce
qu’il eft employé par les Grands de la Mecque 8c
de Conftantinople : l’autre efpèce eft pelle que
l’on retire à la première ébullition, 8c qui fumage
fur l’eau dans laquelle on fait bouillir les rameaux
& les feuilles du Balfamier. Cette fécondé efpèce
0 eft comme une huile limpide 8c fub.tile , 8c eft
réfèrvée pour l’ufage des Dames Turqués, qui
s’en fervent. pour adoucir la peau & pour en
oindre les cheveux ; aufli ne nous, parvient-elle
que par le moyen des Grands qui en font des
préfens,. L’huile, qui furnage après la première
ébullition , eft plus épaiffe , moins odorante, &
elle eft apportée par les Caravannes : c’eft ce
| baume qui eft le plus commun, 8c qu’on nomme
en Europe baume de la Mecque ou de Judée.
Ce baume a la réputation de guérir la corruption
& la pourriture desvifcères, & d’être utile
pour les abfcès du poumon , du foie 8c des reins ,
pris intérieurement. Il eft alexipharmaque -, il
excite la tranfpiration , 8c il fert -beaucoup pour
ceux qui font empoifonnés, 8c qui ont été mordus
par des ferpens , ou bleffés par des feorpions,
foit qu’on le prenne intérieurement, fbit qu’on
en frotte l’extérieur du corps. Les Egyptiens en
font un ufage très-fréquent en médecine *, ils en
-prennent tous les jours un demi-gros comme le
remède le plus efficace dans la contagion de la
pefte. On prétend que les femmes d’Egypte fe gué-‘
riffent de la ftérilité, foit en l’avalant, foit en
l’employant en fuppofitoire ou en fumigation.
Enfin, ce baume a toujours été célèbre pour
guérir les plaies, applique" extérieurement j & il
a été regardé de tou&ems comme fi efficace, qu’il
a communiqué fon nom aux onguents & aux
huiles vulnéraires les plus précieufès : c’eft pourquoi
les Empiriques & les Charlatans , pour
rendre leurs drogues plus eftimables parmi le peuple
, les ont honorées du nom de baume. On'
feuilles ont de longs pétioles , font allées avec
impaire, & compofées de cinq folioles ovales-
oblongues, entières -, pétiolées, 8c oppofées
par paires, excepté celle qui termine. Les fleurs
font éparfes , 8c naiffent des aiflelles des feuilles
difpofées en grappes filiformes. Elles produifent
des fruits compofés d'une pulpe violette , 8c d’un
noyau très-dur. Cette efpèce croît dans la Caroline
trouve dans les boutiques des Droguiftes, le fruit
du Balfamier de la Mecque, fous le nom de Carpobalfamum -, 8c le bois , ou plutôt les petites
branches de ce Balfamier , balfamum. fous celui de Xylo- Quoique ces produétions foient du
même arbriffeau qui produit le baume dont il vient
d’être queftion , .leurs vertus font bien inférieures
à celles du baume précieux qui en provient.
6. Balsamier vénéneux , Amyris toxifera. Lin. Amyris foliis pinnatis : foliolis pctiolatis planis.
Li,n. Elemiferâ foliis pinnatis. Hort. Cliff. 486. fToorxmicio fdpeanrfdor.on foliis alatis , fruBu purpureo pyri- Catesb. Car. I. Tab. 40. Seeligm.
an. Ic. 2. t. 80. L,
C’eft un petit arbre toujours verd , dont l’écorce
eft unie & d’une couleur claire , 8c dont le fuc
propre eft .réfineux 8c noir comme de l’encre. Ses Botanique. Tome I.
& dans plufieurs des Ifles de Bahama , parmi
les rochers. On prétend que la pulpe de fes.fruits
& la liqueur noire qui diftille de l’arbre, font
venimeu fes.
7. Balsamier de Java , Amyris protium. Lin. Amyris foliis pinnatis : foliolis petiolatis undu- lads. Lin. Mant. 65. Tingulong. Rumph. Amb. 7.
p. 54. t. 23. f. I. Protium Javanicum. Burin.
Ind. 88.
Les feuilles de cet arbre font oppofées , ( imparfaitement
fans doute comme celles du Man-
gier ) , allées avec impaire , 8c compofées de cinq
ou fept folioles pétiolées, glabres , 8c qui approchent
de celles du Laurier par leur forme. Les
flëurs naiffent en grappes paniçulées; elles ont
un calice perfiftant, à quatre dents , 8c obtus ;
quatre pétales fefllles , ovales , pointus ; un petit
cercle ou rebord membraneux qui, comme dans le Balfamier de Giléad n”. 4, naît du réceptacle
entre les étamines 8c le piftil, & environna
l’ovâiæ ; huit étamines dont les filamens portent
des anthères oblongues , qui femblent formées de
quatre anthères réunies; 8c un ovairefupérieur ,
ovale, chargé d’un ftyle de la longueur des étamines
, & dont le ftigmate eft fimple. Les fruits
font ronds, jaunes dans leur maturité, contiennent
une pulpe sèche , douce, mangeable , mais
un peu aftringente , & un noyau globuleux. Cet
arbre croît dans l’Ifle de Java, fur les montagnes.
Jy.
8. Balsamier de la Jamaïque , Amyris bal-
faarmboifreeruas. Lin. Amyris foliis bijugis. Lin. Amyris , foliis bijugatis ovatis glabris , racemis
Iaxis terminalibus. Brown. Jam. 208. Lauro ajjinis
terebenthi folio alato , ligno odorato candido , flore albo. Sloan. Jam. Hift. 2. p. 24. Tab. 168.
f. 4. Raj. Dendr. 88. Lucinium. Pluk. Alm.,228.
Tab. 201. f. 3. Vulgairement Bois de Rhodes de
la Jamaïque.
C’eft un arbre qui s’élève à environ vingt pieds
de hauteur, dont le bois eft blanc, affez folide ,
réfineux , d’une odeur agréable , 8c eft recouvert
d’une écorce brune plus ou moins foncée. Ses
rameaux font garnis de feuilles ailées , compofées
de. deux ou trois paires de folioles ovales, avec
une petite pointe fouvent émouffée ou échancrée,
liffes, glabres , 8c foutenues chacune par un
pétiole court. Ses fleurs font blanches, petites ,
ont prefque l’afpeâ de celles du Sureau , & vien-
nent au fommet des rameaux, difpofées en grappes
courtes , lâches , paniculées & terminales. Cet
arbre croît à la Jamaïque & dans plufieurs autres
Z z