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qui eft à-peu-près le feul Ouvrage de ce
genre que l’on confulte avec intérêt. .Cet
Ouvrage confidérable, dont il y a eu beaucoup
d’éditions, & auquel l’Auteur a joint
300 planches, la plupart affez bonnes, eft
un catalogue très-étendu des Plantes que
Miller a cultivées, ou obfervées vivantes
, 8c qu i, outre une quantité prodigieufe
de faits intéreffans pour la culture des
objets dont il traite, contient encore beaucoup
d’obfervations de Botanique ï & fou-
vent même de bonnes diftinctions d’efpè-
ces que Linné ou n’a point connues, ou a
'mal-à-propos prifes pouf des variétés.
Un des Botaniftes contemporain de
Linné, & qui s’eft diftingué d’une manière
particulière dans la connoiffance des végétaux
, eft le célèbre Gleditfch, Profeffeur
de Botanique à Berlin, 8c encore vivant ,
au grand avantage des Sciences qu’il cultive.
Ce lavant Profeffeur, que j’ai eu la
fatisfaâion de connoître dans le voyage
que j’ai fait à Berlin, écrivit fur la Botanique
dès 1737 , 8c depuis a fucceflivement
publié , foit dans les Mémoires de l’Académie
royale des Sciences de Berlin, foit
dans des Ouvrages particuliers, beaucoup
de faits intéreffans 8c d’obfervations neu-
i ves , fur cette partie étendue de l’Hiftoire
naturelle. On trouvera dans le Bibliotheca
Botanica de Haller, l’indication 8e l’énumération
de ces Ouvrages, qu’il m’eft
impoflïble de faire connoître fuffifamment
ici ; je dirai feulement que M. Gleditfch
publia en 1753 un Traité fur les Champignons
, fous le titre de Methodus fungo-
rum, dans lequel il décrit un très-grand
nombre d’efpèces ou de variétés de ces
Plantes; 8e qu’en 176 4 ,ceBotanifte donna
un nouveau fyftême pour la diftribution des
Plantes , intitulé Syjlema Plantarum à
jlaminum fin i.. Dans ce fyftême, M. Gleditfch
eonfidère l’apparence diftin&e des
étamines, 8e leur infersion directe ; ce qui
lui donne ;
J. es ThalamojÙmones , lorfque les étamines font attachées au réceptacle,
Petalojiemones y lorfqu’elles-tiennent à la corolle. -
Çalycofiemones , lorlqu’elles s’insèrent fur le calice.
Stylojiemones , lorfqu’elles font attachées- au flyle du piîlil.
CryptoJiemon.es , lorfqu’elles font invifibles ou indifdnctes.
Ce fyftême nous paroît difficile dans la
pratique , au moins pour un grand nombre
de cas; 8e il a l’inconvénient d’avoir fes
divifions trop inégales, puifque les deux
premières renferment plus des deux tiers
du règne végétal.
Enfin , je le répète, l’illuftre Linné, par
l’aâivité de lès recherches 8c la quantité
étonnante d’Ouvrages intéreffans qu’il pu-
blioit fans ceffe, excita tellement l’émulation
dans l’étude des végétaux, que le
nombre de Botaniftes diftingués qui furent
contemporains de cet homme célèbre, eft
trop confidérable , ppur que les bornes
que je fuis obligé de me prefçrire ic i,
puiffent me permettre feulement de les
indiquer avec les plus petits détails. C’eft
pourquoi, n’ayant pour objet dans ce Dil-
cours que de faire d’abord remarquer les
caufes les plus fenfibles des progrès de la
botanique dans chaque fè c le , 8é non
de faire l’hiftoire de tous les JBotaniftes
qui ont fucceflivement paru jufqu’au moment
où j’écris ; je me contenterai, comme
je l’ai fait en général jufqu’ic i, de rapporter
Amplement les noms de ceux des Botaniftes
qui le font le plus éminemment
diftingués pendant que Linné florifloit, ou
vers la fin de cette époque , 8c qui ont
produit fur la Botanique des Ouvrages
remarquables , comme principalement :
George Gmelin, Allemand, qui voyagea
long-tems dans la Sibérie, 8c fit connoître
beaucoup de Plantes rares par la Flore de
cette région, qu’il publia en 1747 , en
deux Volumes 1/2-4. 8c dont le relie fut
mis au jour en 1768, en deux autres Vol.
par Samuel Gmelin.
Jean Amman, qui donna en 1739 les
defcriptions 8c quelques figures de Plantes
rares qu’il pbferva dans l’Empire de Ruflie.
Jacques Wachendorf, q u i, dans fon
* Bord
TTorti ultrajeclani Index , publié en 1747 ,
propofa une méthode de Botanique, dont
il tira 'les principes de la plupart de toutes
celles qui' avoient déjà parues ; 8c à laquelle
il appliqua un grand nombre de Plantes,
en les défignant par les phrafes 8c d’après
lés genres de Linné.
François Seguier , Botanifte François,
d’un profond favoir , qui donna, en 1740,
un Bibliotheca Botanica , en un vol. z/2-4. ;
8c en 1743 , un Ouvrage en 3 vol. in-8.
fous le titre de Plantai Veroncnfes\, ■ dans
lequel il diftribue les Plantes dont'il fait
mention , félon une méthode qui tient
beaucoup de celle de Tournefort, 8c un
peu du fyftême de Rivin.
François Boiffier de Sauvages, Médecin
célèbre, 8c Profeffeur en l’Univérfité de
Montpellier , qui; pour aider à reconnoî-
tre les Plantes qui ne font point en fleur,
publia, en 17; 1 , une méthode fondée fur
la confidération des feuilles.
Cafimir Schmidel,. qui dès l’année 1747,
commença à pùblier des figures' de Plantes
avec les plus grands détails , &. donna des
diftertations particulières fur quelques genres
les moins bien connus.
George Boehmer, Allemand, qu i, outre
diverfes obfervations intéreffantes fur les
parties 8c fur les caractères des Plantes ,
qu’il donna dans différens écrits, publia en
1730 une Flore des végétaux qui naiffent
aux environs de Leipfick.
Frédéric Haffelquift, Suédois , qui voyagea
dans le Levant ; dans l’Egypte , 8cc.
8c qui, dans fon Ouvrage intitulé , lier Pa-
loejlinum , décrivit beaucoup de Plantes
rares,
Pierre Loefling , Difciple de Linné , qui
fut en Efpagne 8c en Amérique , 8c publia
en 1738 fon Iter Hifpanicum , dans lequel
on trouve quantité de Plantes très-peu
communes.
Patrice Browne, Anglois , qui donna en
173 6 un fort bon Ouvrage intitulé : Hifioire
civile & naturelle de la Jamaïque , dans
lequel on trouve l’expofition d’un grand
nombre de Plantes rares ; 8c beaucoup de
bonnes figures.
Jean Bergius, Suédois, qui donna > en
Botaniqiie. Tome I.
176 7 , d’après les Plantes .sèches que lui
envoya Grubbius, un Ouvrage contenant
de bonnes defcriptions de beaucoup de
Plantes du Cap de Bonne-Efpérance.
Pierre Kalm , auffi Suédois, q u i, plein
d’ardeur pour la connoiffance des Plantes ,
voyagea beaucoup dans le Nord de l’Eu-
rope, dans l’Angleterre,enfin dans l’Amérique
feptentriOnale, 8c qui publia en 1733
un Ouvrage fous le titre de Iter America-
num, qui eft rempli d’obfervations 8c de
remarques fort utiles.
Antoine Scopoli, Allemand , 8c très-
habile Botanifte du tems actuel , qui entre
autres Ouvrages, donna une Flore de la
Carniole , très - intéreffante , fur - tout la
fécondé édition , qui parut en 1772.
Jacques Schæffer de Ratisbonne , q u i,
outre les Ouvrages qu’il a donnés fur les
infeâes 8c fur quelques parties de la Botanique
, a publié une grande quantité de
figures de Champignons fort bonnes en
général, mais dans lefquelles il fe trouve
des répétitions, 8c beaucoup de variétés
préfentées comme efpèces.
Henri Cranz, Autrichien , qui compolà
divers Ouvrages fur la Botanique, parmi
lefquels oh diftingué fes fafcicules fur les
Plantes de l’Autriche ; fa méthode particulière
fur les Plantes à ombelles, 8c celle
qu’il imagina pour les Plantes à fleurs cruciformes.
Charles Allioni, Italien , qui publia un
fort bon fafcicule des Plantes rares du Piémont
; un dénombrement des végétaux qui
croiflènt aux environs de Nice; 8c beaucoup
d’autres objets fur la Botanique dans
les Mélanges de Philofophie 8c de Mathématique
de la Société royale de Turin.
Nicolas Burman, Profeflèur de Botanique
à Amfterdam , q u i, marchant fur les
tracés de Jean Burman fon père , s’eft déjà
acquis une grande célébrité dans la Botanique,
par fa favante differtation fur les Géranium1,
qui paruten 1739; 8c depuis, par fon
Ouvrage intitulé Flora Indien , dans lequel
on trouve l’expofition de beaucoup de
plantes exotiques, 8c de fort bonnes figures.
George Oeder , Danois qui eft fi connu
par fon magnifique Ouvrage intitulé Flora