
petale , contournée dans fa jeuneffe, tubulée,
rétrécie à l’entrée de Ton tube, & dont le limbe
eft partagé en cinq lobes ouverts, ondulés &
obliques * cinq étamines fort courtes, inférées fur
la corolle & cachées dans fon tube ; & un ovaire
fupérieur, arrondi , chargé d’un ftyle menu,
tétragône, & terminé par un ftigmate en tête
ovale, fous laquelle on remarque un petit collet
en plateau.
Le fruit eft .une efpèce de baie ou de capfule
charnue, ovale - oblongue , d’un jaune citron ,
glabre-, un peu ridée ou chargée de verrues , 8c
partagée en deux loges par une cloifon à laquelle
font attachées de larges fèmences arrondies, appla-
ties, dont l’enveloppe eft brune & chagrinée.
Ce fruit eft bon à manger, quoique laiteux :
apres l’avoir dépouillé de fa peau extérieure, on
le fait tremper pendant quelque tems dans l’eau:
ainfi préparé , il a un goût acide & agréable, &
adhéré aux dents & aux lèvres par 1a vifcolité.
On confit le fruit dépouillé & non dépouillé. La
confiture des fruits dépouillés eft un peu acide &
rafraichiffante ; 8c celle des fruits non dépouillés
eft légèrement purgative. On la çonfèille dans le
pays pour guérir les dylTenteries.
Cet arbre croît dans l'Ifle de Cayenne, 8c
fleurit en Septembre. Il fait un genre qui a beaucoup
de rapport avec ceux qui compofent la famille
des Apocins.
AMBON, eft un arbre des Indes orientales qui
a la forme du Neflier ; mais fon fruit, qui eft
délicat & favoureux , approche de la figure des
prunes blanches. Il contient un noyau de la grof-
feur d’une noifette , auquel on attribue l’étrange
pouvoir de faire tourner l’efprit pour peu qu’on
en mange. Pyrard allure qu’en ayant imprudemment
goûté, il fe fèntit la raifon troubïée pendant
vingt-quatre .heures. Si l’on en mange beaucoup
, il caufè des maladies mortelles. Hift. des
Voy. Tome I I , p. 638. Seroit-ce l’arbre dont le
fruit nomme Ambo bu 'Amba , eft mentionné
duns le Pinax de Bauhin, fous le nom de Perficæ
fimilis , putamine villofo i Pin. 440 -, arbre qui
porte le nom à’Ambalam, dans YHortus Malaba-
ricus , & que nous avons rapporté au genre du
ÎVIonbin ? Voyc{ cet article. *
AMBROME , Ambroma •, genre de plante à
fleurs pelypétalées, de la famille des Cacaoyers ,
qui a aufli- de grands rapports avec celles des
Hermanes 8c des Malvacees, & qui comprend
des arbriffeaux étrangers qui ont un beau port, 8p. j
dont pn ne connoît encore que peu d’elpèpes.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
La fleur a un calice de cinq folioles lancéolées,
ouvertes, 8c marquées de trois nervures ; cinq
pétales deux fois plus grands que les -folioles du
calice . ovales, obtus, 8c inférés chacun par un
onglet menu, fur une écaille courte , bordée de
cils glanduleux-, quinze étamines en cinq faifceaux
très-courts , dont les filamens élargis à leur bafè ,
forment, par leur réunion , un godet membraneux
diyifé en dix petites découpures, cinq d’en-
tr elles étant nues 8c recourbées en dehors, & les
! cinq autres alternes avec les premières , portant
chacune trois anthères réniformes ; & un ovaire
fupérieur prefque cylindrique, chargé de cinq
ftyles courts. 1
Le fruit eft une capfule ovale , longue d’un
pouce 8c demi, ayant extérieurement cinq angles
tranchans 8c cinq fiffures oblongues , s’ouvrant à
fon fommet fans fe partager en plufieurs valves ,
mais en formant une cloche droite , ou un vafe
tronqué , 8c divifée intérieurement en cinq loge*
par des cloifons oppofées aux fiffures externes de
cette capfule. Chaque loge contient plufieurs
lemences arrondies , attachées des deux côtés au
Bord interne & très-barbu de chaque cloifon.
O b ferv. Les Am b r otn e s femblent fè rapprocher
des Quetmies ( H ib ifc u s ) par la forme de leurs
capfules -, mais elles s’en éloignent par leurs fleurs,
qui -ont de gjrands rapports avec celles des Cacaoyers.
' E s p e c e s .
I. Ambrome à feuilles anguleufes, Am b r om a
angulata. Am b r om a f o l i i s co rd a tis , a n g u la tisy
fu b p a lm a tis , longe p e t io la t is , flo r ib u s te rm in a li-
bu s . T k eo b rom a augufta. Lin. Mill. Uluftr. Tab;
63. A b r om a fa ftu o fum . Jacq. Hort. 3. t.40. A m broma
augufta. Lin. f. Suppl. 341.
Sa racine pouffe des tiges fimples , ligneufes ,
droites , cylindriques , feuillées dans leur partie
fuperieure, & hautes de fix ou fept pieds- Ses
feuilles font alternes, grandes, en coeur à leur
bafe , prefque palmées, anguleufes , bordées de .
petites dents écartées entr’elles,- vertes , molles ,
légèrement pubefcentes en deffçus , & portées fur
de longs pétioles. Les inférieures ont cinq ou fépt
angles bien marqués, 8c un pareil nombre de
nervures principales qui naiffent de l’extrémité du
petiole ; & les fupérieures , qui font moins grandes
, n’ont la plupart que trois angles vers leur
fommet, 'leur bafe fe trouvant plus arrondie en
fes deux lobes. Les fleurs font d’un pourpre brun ,
terminent les tiges 8c les petits rameaux feuilles
qui pouffent dans les aiffelles fupérieures, 8c naiffent
fur des pédoncules un peu courts & divifés ^
formant de médiocres panicules. A la bafè de
chaque pédoncule propre on. obfèrve deux petites
bradées ftipulaires , étroites 8c pointues -, 8c dans
les points où les pédoncules fe divifent, çes petites
braétées, alors au nombre de quatre , fèmblent
former fous ces points des collerettes de quatre
folioles. Cet arbrifïèau croît , à ce qu’on prétend,
dans les Indes orientales, f ) . On le cultive au
Jardin du Roi. ( y . v . ) 3,. Amsrqjvjk a feyijles alongées , Am b r om a
e lon g a tiu Am b r om a f o l i i s oblong is f acutis y fu b -
d en ta tis \ breviter p et io la t is y ftorïbuh ax illa r ib u s .
Quoique cet arbriffeau ait des rapports très-
conlidérables avec celui qui précède , il en diffère
néanmoins par des caractères fi marqués, qu’on
ne fauroit douter qu’il ne conftituèune efpèce
diftinéte dans le même genre. S e s tiges font pareillement
ligneufes , fimples , droites , cylindriques
& feuillées -, mais elles s’élèvent un peu davantage.
Ses feuilles font alternes , ovales - oblongues ,
pointues , non anguleufes , légèrement en coeur à
leur bafè , un peu dentées, fur-tout dans leur partie
inférieure , 8c cinq ou fix fois plus longues
que leur pétiole. Elles font vertes , molles , glabres
en deffus , médiocrement pubefcentes en def-
fous , 8c ont leur furface poftérieure munie d’une
nervure moyenne bien faillante , 8c de nervures
latérales moins marquées. Les fleurs, font un peu
plus grandes que celles de l’efpèce- ci-deffus, ont
au moins -deux pouces de diamètre, naiffent dans
les aiffelles des feuilles fupérieures 8c au fommet
des tiges , portées fur des pédoncules courts , peu
divifés, 8c font d’un pourpré foncé ou noirâtre.
J’ai obfervé cet arbriffeau vivant, ainfi que le précédent
, au Jardin Impérial de Vienne en Autriche
, en 1781. Ils étoient l’un & l ’autre en fleur ,
dans le mois de Septembre de la même année. JS ,
‘AMBROSIE, Ambrosia ; genre de plante â
fleurs conjointes 8c en même tems monoïques ,
qui a de grands rapports avec les L am pou rdes 8c
les A rm o i fe s , 8c qui comprend un petit nombre
d’efpèces connues , qui font des herbes dont les
fleurs ont peu d’àpparence.
C a ra c t è re gé né r i qu e .
Les fleurs font de deux fortes -, les unes composées
, mâles ou ftériles, & difpofées en épi, &
les autres fimples, & fi tuées au-deffous des mâles,
dans les aiffelles des feuilles qui font au bas
des épis.
La fleur compofée-mâle eft formée par un calice
commun , monophyle, & applati , qui foùtient
plufieurs fleurons-fort petits , tubuïés & quinque-
fides. Ces fleurons font munis de cinq étamines ,
dont les anthères font droites & parallèles , &
d’un ftyle filiforme terminé par un ftigfmate orbi-
Ctilé c e membraneux.
. La fleur femelle n’a point de corolle y fon ovaire
eft placé dans un calice monophyle entier , per-
fiftant, 8c entouré de cinq dents vers fon milieu.
Le ftyle que porte l ’ovaire eft divife en deux
branche's divergentes. .
Le fruit eft une petite noix uniloculaire , mô-
nofperme, & formée parle calice qui s’èft durci,
& a acquis une confiftance coriace.
Les Am b r o fie s fe diftinguent des Lampourdes
en ce que dans celles-ci le calice commun des
fleurs mâles , n’eft point d’une feule pièce -, & le
fruit n’eft point uniloculaire.
E s p e c e s .
I. Ambrosie trifide , Am b r o fia triftd a. Lin.
Am b r o fia f o l i i s tr ilo b is y fe r r a tis . Hort. Upf 2.84-
Mill. Diéb n°. 3* Am b r o fia V ir g in ia n a , m ax im a y
p la ta n i o r ienta lis f o l i o . Morif. Hift, 3- P- 4- Sec.
6. t, I. f. 4. Am b r o fia g ig a n tea } in od o ra y f o l i i s
a fp e r is y tr ifid is . Raj. Suppl. 109. Am b r o fia C a -
nad enfis } a ltijfima y hirfuta , p la ta n i f o l i o . Tour-
nef. 439.
Ses tiges font droites , hautes de cinq ou fix
pieds, del’épaiffeur du doigt, pleines de moelle,
velues, feuillées, & garnies de rameaux aflèz
droits. Ses feuilles fönt oppofées , pétiolées , vertes
, & un peu rudes au toucher. Les inférieures
font larges comme la main , & découpées en cinq
lobes pointus & dentés , imitant en quelque forte
des feuilles de platane j les fupérieures lont plus
petites , & partagées en trois lobes pointus, dont
celui du milieu eft plus grand que les autres. Les
fleurs mâles forment au fommet de la tige 8c de
fes rameaux des épis d’une couleur jaunâtre, 8c.
longs d’environ trois pouces. Cette plante croît
dans la Virginie 8c le Canada. On la cultive au
Jardin du Roi. 0 . ( v. v. )
1 . Ambrosie à feuilles d’armoife, A m b r o ß a
a r tem ififo lia . Am b r o fia maritima , a r te rn ifoe fo liis '
in o d o r i s , elatio r . Herrn. Lugdb. 32,. Toume£
438. Raj. Suppl. 109.
ß . Am b r o fia M a la b a r ic a , artemifioe f o l i o o d o -
ratifiimo y f lo r ib u s f la v i s . Morif! Hift. 3. p. 4.
Katu-Tsjetti-pu. Rheed. Mal. 10. Tab. 45.
y. Am b r o fia maxim a , in od o ra y mar rubii a q u a -
t i c i f o l i i s tenuiter la cini'atis. Pluie. Alm. 2,7. Tab.
10. f. 5.
La tige de cette efpèce eft fort branchue, chargée
de poils très-courts, 8c s’élève jufqu’à quatre
ou cinq pieds. Ses feuilles font alternes d’un
verd un peu blanchâtre , profondément pinnatifi-
des , pointues., & à découpures dentées ou inci-
fés. Elles ont quatre à fix pouces de longueur fur
trois pouces ou plus de large , & font munies
de pinnules jufqu’auprès de la tige qui les porte ;
ce qui'les fait parôître à-peu-près fèffiles, 8 c
forme une diftinétion bien marquée entre cette
efpèce & la fuivante. Les fleurs mâles forment,
par leur difpofition, des épis verdâtres ou jaunâtres,
qui terminent les rameaux &Ia tige. Chaque
fleur femble renverfée & tournée prefque vers la
terre. Je n’ai point vu les plantes ß 8c y que je
cite j néanmoins je ne trouve pas de raifons fum-
fântes , quant à préfent, pour les regarder comme
des eüpèces diftindes. On trouve cette efpèce dans
l’Amérique feptentrionale : elle eft cultivée au
Jardin du Roi. Q . ( v . v . \
3 ' Ambrosie maritime, Am b r o fia mar itima•
Lin. Am b r o fia f o l i i s p e t io la t is , duplica to -pinna-
t ifid is y fin u b u s ro tund atis. N. B. Am b r o fia maritima.
Bauh. Pin. 138. Tournef. 439. Am b r o fia ,
Dod. Pemp. 35. Barrel, ic. 1144.
Ses tiges font rameufes, couvertes d'un duyeç