
dans toute l’Afie, vécut deux ans au Lapon,
8c publia en 17 12 , un fort bon Ouvrage
fous le titre de Amcenitates exoticoe, dans
lequel il eft fait mention de beaucoup de
végétaux très-rares.
De Feuillé, Minime François, qui voyagea
dans l’Amérique méridionale, 8c publia
en 1714 un Journal d’obfervations en
deux Voulûmes , dans lequel on trouve
l’expofition de quantité de Plantes du Pérou
8c du Ch ili, 8cc.
De Labat, Dominicain, «pii fut en Afrique
& en Amérique, & donna en 1743 ,
dans FHiftoire de les voyages, des defcrip-
tions, courtes & confufes à la vérité, de
beaucoup de végétaux étrangers.
De Gronovius, Hollandois, d’un profond
lavoir, qui donna , fous le titre de
Flora Virginie a , un Ouvrage intérefiant
qui renferme les deferiptions & quelquefois
Amplement les noms des Plantes que
J. Clayton obferva dans la Virginie, 8c
qui en outre publia dans un Flora orienta-
lis , les Plantes que Rauvolfe trouvadans
le voyage qu’il fit en 1573, où il parcourut
la Syrie, la Mefopotamie & la Paleftine.
De Garidel , qui, en 1713 , fitparoître
en un gros Volume in-folio , VWfoire des
Plantes des environs d 'A ix , & de plufieurs
endroits de la Provence.
De Jacques Breyne, qui donna un fort
bel Ouvrage en 1678 , en un Vol. in-folio ,
fous le titre de Centuries de Plantes exotiques
, & eq outre un Prodromus en 1689 ,
dont Philippe Breyne, fon fils, mit au jour
une nouvelle édition en 1739.
De Petiver, Anglois , qui entr’autres
Ouvrages, en publia un en 169 3 , fous le
titre de Mu fatum Peliverianum, & un autre
en 170a, fous celui de Gatpphilacium natures.
G artb , dans lefquels on trouve l’expofition
d’un affez grand nombre de Plantes
étrangères.
De Catesbi , Anglois, q u i, en 1731,
donna, en deux Volumes grand in-folio ,
une Hifloire naturelle de la Caroline , avec
des figures enluminées , & dans laquelle ,
outre beaucoup d’oifeaux, de ferpens, &c.
l’on trouve quantité'cle végétaux qui croifi-
fent dans ce p a y s , & q u i, prefque tous,
font rares 8c très-iqtéreffans. Il eft dommage
que dans ce bel Ouvrage fait avec
luxe , on ait donné fi peu de foin à exprimer
les caraâères des Plantes, 8c à bien
rendre la forme & la pofition de leurs parties
dans les figures qui y font exécutées.
De George Siegesbeck, Rufiè, qui en
1736 , donna un Ouvrage intitulé : Primi-
tias Floræ Petropolitanoe , qui contient ,
outre le Catalogue du Jardin dePetersbourg,
l’expofition de plufieurs Plantes étrangères
encore aflèz rares, 8c qui en 1737, dans
fon Botano-fophiæ verioris brevis Sciagra-
phia , propofa fans l’exécuter , la méthode
de Rivin, qu’il avoir changée 8c retournée
d’une manière neuve..
Enfin , des Dodart, François ; des Mun-
tin g , Hollandois ; des Marfigli, Italien ;
des Marchant, François ; des Niffole,
François ; des Heifter, Allemand ; des
Mentzel, Pruffien ; des Danti d’Ifnard,
François; des Triuinfetti, Italien; des
Myllêr, Allemand ; des Sibbald, Ecoflbis ;
des T o z z i, Italien , des Bradley, Anglois,
& c. 8ec. qui chacun cependant o n t , par
leurs obfervations 8c leurs découvertes
enrichi finguliérement la Botanique. Je me
bornerai feulement, par cette raifon , à.
rappeller ici le nom des Juflieu, fi célèbres
dans cette Science, & même dans toute
l’Hiftoire naturelle.
Le premier des Savans de ce pom eft
Antoine de Juflieu , Profefleur de Botanique
au Jardin du R o i, 8c dont les connoif-
fances, fur-tout en Botanique, furent très-
vaftes. Il publia des Obfervations intéref-
fantes fur le Simarouba, fur la Soude cultivée
, fur le Cachou, for la couleur jaune
que l’on peut extraire de la Chryfantheme
des champs, &c. 8e fit çonnoître le premier
plufieurs genres, tels que le Café, la
Corifperme , 8cc. Ce favant en outre , mit
au jour les (Euvres de Barrelier, rapporta
les Plantes de cet Ouvrage aux genres établis
par Tournefort, 8c en un mot, donna
une nouvelle édition deslnftituts de Botanique
de cet Auteur, en y ajoutant des augmentations
très-intéreffantes.
Le fécond, Bernard de Juflieu, Démonf-
trateur au Jardin royal des Plantes, infiniment
recommandable par fes qualités per-
fonnelles, 8c pour lequel tous ceux qui ont
eu l’avantage de le çonnoître , confervent
encore un fouvenir plein de vénération ;
mais qu’une modeftie trop grande empêcha
malheureufement d’écrire , quoiqu’il
eût fur toutes les parties de l’Hiftoire naturelle
les plus profondes connoiffances,
inféra néanmoins dans un Mémoire qu’il
lut k l’A cadémie, ( année 1739 ) , la def-
cription de la Bifilaire, 8c l ’Hiftoire de
cette Plante la plus complette qu’il foit
poflible de donner. C’eft aux grandes connoiffances
de cet habile Botanifte qu’on
doit l’origine de la favante méthode .du
Jardin du R o i, que M. Antoine-Laurent
de Juflieu, fon neveu, 8c Démonftrateur
des Plantes de ce Jardin , perfectionne tous
les jours d’une manière remarquable.
Enfin , Jofeph de Juflieu , troifième
frère de ces hommes célèbres, paflïonné
aufli pour l’étude des Plantes, fut aflocié
aux Académiciens que le Roi envoya pour
mefurer un degré du Méridien fous l’équateur
, 8c refta en Amérique, • afin de fe.
livrer entièrement à l’ étude pour laquelle
il avoit tant de goût. Ce favant Obfervateur
vécut long-tems au Pérou , où il fit beaucoup
de recherches fur les végétaux les plus
intéreflâns 8c les plus rares de cette contrée.
Ce qui refte de fes obfervations 8c de
fes découvertes, ainfi que de quantité de
plantes rares dont il a fait des deferiptions
8c exécuté les. deflins, n’a point encore
paru , 8c fe trouve chez M. de Juflieu, fon
neveu, qui fe propofe de le faire con-
noître.
On voit donc par tout ce que nous venons
d’expofer , combien, depuis Tournefort
, le goût de l’étude de la Botanique
s’eft accru 8c répandu généralement ; puif-
que feulement dans l'a première moitié de
ce fiècle, le nombre des hommes qui fe
font diftingués dans cette Science fut fi
confidérable. Les points de. vue fatisfai-
fans qtt’on obtenoit alors des méthodes :
quels que fuflent encore leurs défauts, les
idées fixées par la formation des genres r ■
quoique beaucoup de ces genres fuflent en- i
core ou imparfaits ou mal déterminés -
tout cela néanmoins avoit apporté des
changemens avantageux à la Botanique, 8c
avoit rendu l’étude de cet-te Science beaucoup
plus facile qu’auparavant.
Cependant, indépendamment des améliorations
qui reftoient encore à faire 8c
dans les méthodes 8c dans la détermination
de? genres, il fe trouvoit en outre des
objets dont la confidération devenoit chaque
jour de plus en plus effentielle ; en un.
m o t, il exiftoit des abus infupportables qui
ôtoient à la plus agréable des parties de
l’Hiftoire naturelle, prefque tous les charmes
dont elle eft fulceptible.
En effet, depuis l’importante conciliation
dans la nomenclature des Anciens,
que les illuftres Bauhins établirent avec tant
de fuccès, on étoit en général dans l ’ufage
de fe régler fitr les écrits de ces habiles
Botaniftes, lorfqu’il s’agifloit de nommer
ou d’indiquer les Plantes dont on vouloit
parler. Or , comme leur nomenclature, 8c
particuliérement celle de Gafpard dans
fon Pinax, dont on fe fervit davantage'
comme plus commode, n’étoit formé que
des titres de leurs Ouvrages , Iefouels
étoient compofés d’une certaine quantité
de mots quiexprimoient l’objet de chacun
de ces titres ; on prit alors l’habitude de
citer ces titres mêmes, en nommant les
plantes qu’ils concernoient , 8c delà vint
t’ufage de n’employer pour noms de plantes
que de longues phrafes très-difficiles a
retenir , qui rendirent la nomenclature
embarraffante dans fon emploi, 8c pédan-
tefque ou ridicule par l’air feientifique
qu’un pareil ufage ne pouvoit manquer de
lui faire prendre.
Ainfi le Poa bulbofa des modernes, portait
le nom de Gramen xerampelinum, mi-
liaceâ-, proetenui , ramofâque fparsâ pani-
culâ, five xerampelino congener,. arvenfè
aifiivum gramen minutijfimo femine. Lob.
8c Inff. R. R. de Tournef. 50.2. 8c l'Uniola
paniculata était nommée Gramen myloi—
cophorum oxyphyllon Carolinianum, feu
gramen altijjimum ,. paniculâ maximâ fpe-
ciosa ,. e fpicis mqjoribus- comprejfujculis
utrinque pinnatis , blattam molendinarium
qiLodammodo- rejerentibus comgcftd r foliis