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Manghas la clef cens yfoliis nerii , crajjis , venojis ,
jafmini flore , fruBu perficce fimili venenato. Burm.
Zeyl. 150. Tab. 70. f. 1. Odallam. Rheed. Mal. 1.
p. 71. Tab. 39* -drbor laâaria. Rumph. Amb. 2.
P. 143.1.81.
Arbre de dix-huit à vingt pieds , dont le bois
eft blanc 8c tendre , l’écorce unie , les rameaux un
peu étalés , tortueux , cylindriques , marqués vers
leur fommet par les cicatrices des feuilles tombées ,
& qui eft abondamment laiteux dans toutes lès
parties ; fes feuilles font éparlès, lancéolées, pointues
des deux côtés , tres-entières , portées l'ur de
courts pétioles , vertes, glabres , liHes en deffus ,
8c munies en deiïbus de nervures tranfverfàles
parallèles qui partent de la côte moyenne , 8c vont
aboutir de chaque côté à un cordon nerveux qui
règne en bordure. Ces feuilles ont huit à dix pouces
de longueur, fur trois pouces de large. Les
fleurs font blanches, difpofées en grappes terminales
rameufes, fur des pédoncules propres qui
ont à peine un pouce de longueur. Les divifions de
leur corolle font larges , ovales , 8c au moins aufîl
longues que le tube. Je n’ai pas vu le fruit : félon
les Auteurs , c’eft une noix ovale, de la groffeur
d’une grenade ou d’un oeuf d’oie , verdâtre , un
peu comprimée d’un côté, parfemée de petits
points blancs , dont la chair eft fibreufe , 8c qui
renferme deux noyaux allez gros. Ce fruit eft un
poilbn qui excite le vomilfement -, il naît quelquefois
par couple , félon l’obfervation de Rumphe.
On trouve cet arbre dans les Indes orientales. .
( v . f ) On fe fèrt à Amboine de fon écorce pour
le purger.
Efpeces douteufes.
A houai à feuilles oppofées, Cebera cppojiti-
folia. Lactaria falubris. Rumph. Amb. 2. p. 255.
t. 84. Upas lacki lacki malaicenjîum.
C’eft, au rapport de Rumphe, un arbre-laiteux,
qui a beaucoup de reffemblance avec le précédent :
fon tronc eft court, épais , 8c recouvert d’une
écorce unie , variée de gris & de verd. Ses feuilles
font la plupart oppofées, pétioléès, ovales, un
peu obtufes , rétrécies vers leur pétiole , glabres ,
& longues de fept à dix pouces , fur deux à trois
pouces de largeur. Ses fleurs font petites , 8c difpofées
en bouquets ou en panicule courte dans
les aiffelles des feuilles lupérieures. Leur fruit eft
-une noix ovoïde , verte , qui acquiert une couleur
roufseâtre en mûriffant, & qui renferme deux
noyaux applatis & offeux. Cet arbre croît dans les
Ifles Moluques. f) .
Ah quai à fruit en mouele ; Cerbera mufciilifor-
mis- FruSus mufculif orrais. Rumph. Amb, 2. Ap-
pend. 185. Tab. 60.
Les feuilles de cet arbre font alternes , éparfes ,
pétioléès, ovales - oblpngues , obtüfès , glabres ,
munies de nervures latérales tranfverfes^r-& lon-
ques de fijc à huit pouces , fur environ-deux pouces
çlç largeur. Les fleurs font petites, en grappe
a 1 G
fimple , 8c reffemblent, félon Rumphe, à celles
de 1 Ahoudi des Indes , n°. 3 , quoique beaucoup
moins grandes. Après elles, leur grappe porte
ordinairement un ou deux fruits oblongs, pointus,
8c pleins d un fuc laiteux , ainfi que les feuilles &
les autres parties de cet arbre. Chaque fruit eft
une efpece de noix au une coque longue de trois
pouces , fur un pouce de large , un peu comprimée
latéralement, munie d’un liiion dans fa longueur ,
ayant £&. chair intérieure ferme , 8c contenant deux
ou trois noyaux irréguliers. La coque vuide &
deflechée eft a demi-fendue en deux dans l’a partie
fuperieure , & reffemble en quelque forte à une
mouele. Rumphe ajoute néanmoins qu’on en trouve
de différentes formes , & qu’il y en a qui font
plus, cour tes: & plus arrondies. Cet arbre croît dans
les Moluques 8c. les Ifles de la Sonde, f ) .
AIGREMQINE, A g r im o n i a . Genre de
plante^ à fleurs polypétalées , de la famille des
Rofacees., • ,8c qui comprend des herbes vivaces qui
ont beaucoup de rapport avec les Potentilles,
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
La fleur a jan calice monophile , perfiftant,
partagé à fon fommet en cinq découpures, 8c
entouré-extérieuremènt d’un autre, calice frangé ,
oïl hériffé de petites pointes. L’entrée de fon tube
eft tellement relïèrrée, quelle lui donne une fauffé
apparence de calice fupérieur au piftil. La fleur a
en outre cinq pétales planes, ouverts en rofe, &
infères fur le bord de la gorge étroite du calice y
fe.pt à quinze étamines attachées au calice, &
moins longues que les pétales -, 8c un ou deux
ovaires enfermés dans le tube du calice , 8c chargés
chacun d’un ftyfe faillant hors de fon tube.
Le fruit eft une efpèce de capfule formée par le
calice , dont la gorge s’eft entièrement fermée ,
8c qui renferme une ou deux femences arrondies :
Cette capfule eft hériffée de pointes crochues , ou
eft couronnée d’une frange par la préfence du calice
extérieur.
La diftinélion particulière de ce genre fe tire de
la çonfidération du double calice de la fleur, 8c de
celle du rétrécifïèment de l’entrée du tube du calice,
qui fait paroître la fleur comme fi elle étoit
pofée lur l’ovaire.
E s p è .ç e s.
I. Aïgremoine officinale , Agrimonia officina
rum. Tournef. 301. fl. fr. n°. 1072. Dod. Pempt.
28. Lob. ic. 692. f. 2. Hall, Helv. n°. 991. Agri-
monia eupatoria. Lin.
£• Eupatorium odùratum. Lob. Adv. 308. Bauh.
p. 321. £
La racine de cette plante eft fibreufe, noirâtre ,
8c pouffe une tige haute de deux pieds, un peu
dure , velue, droite , feuillée , 8c ordinairement
fimple. Ses feuilles font alternes, ailées avec
une impaire, 8c compofées de fept ou neuf
| folioles oyales, dentées en-feie, velues, 8c emr?
A I G
lefqueîles on en trouve d’autres extrêmement petites.
Les folioles les plus grandes font celles qui
terminent les feuilles , & l’impaire dans cette
efpèce eft un peu pétiolée. Ses fleurs font jaunes ,
petites , prefquè lèfiiles , & difpofées 'en un long
épi grêle & terminal. Il leur fucccde des fruits
difperrties 8c hériffés de pointes crochues. On trouve
cette plante le long des haies , dés chemins ,
& au bord des bois. Tfi. ( v. v. ) Elle eft vulné-
raire , aftringente , aperitive 8c déterfive. La planté
fi. s’élève davantage , & a une odeur agréable
âffez fortel
2. Aigkèmoine du Levant, Agrimonia r'epens.
Lin. Agrimonia orientales hiimilis ■ radicè craf-
jifjtthârepente , /fruÊu infpicdm Irevem & denfam
congefio. Tournôf. Cor. 21.
Cette plante 'reffemble beaucoup à celle qui
précède , mais elle s’élève moins. Sa racine eft fort
épaiffe & rampai/te y fa nge eft groffe , peu élevée',
feuillée & prefijué par-tout couverte par les ftipu-
les qui font à la bafe des feuilles , aufli longues
que les entre-noeuds, 8c réfléchies en dehors. Les
feuilles font allées avec impaire; mais la foliole
impaire qui les termine eft feffile. Les fleurs font
ramaffées en un épi terminal, court 8c denfe.
Cette efpèce croît dans le Levant.
3. Aïgremoine à fleurs en failceajr, Agrimonia
agrinionoîdës. Lin. Agrimonoïdès. Col. Ecphr. I.
t. 144. Tournef. 301. Morif. Sec. jl* Tab. 34- ?•' 9*
La racine de cette plante efî: fibreufe , & pouffe
beaucoup de feuilles longues de huit à dix pouces,
allées avec impaire, compofees de neuf folioles
arrondies avec de grandes crenelureâ -, qui vont
en augmentant dè grandeur Vers le fommet des
feuilles , & entre lefqü elles il y en a deux couples
de plus petites. Ces feuilles font un pexi
velues 8c d’un verd foncé. Les tiges font grêles ,
foibles, velues , à peine plus longues que les
feuilles radicales , chargées chacune d’une couple
de feùilles pétioléèsternées , 8c foutiennent à
leur fommet un petit faifeèâu compofé de trois
ou quatre fleurs jaunes. Ces fleurs font petites ,
n’ont ordinairement que fept ou Jiuit étamines ,
& le faifeeau qu’elles forment eft muni d’une
bradée à fa bafè. Les fruits de'cette efpèce font
monofpermes, ont leur bord frangé par la pré-
fence du calice extérieur, & ne font point hériffés
de pointes crochues comme ceux des auttès ef^iè-
ces. On trouve cette plante en Italie 8c dans le
Carnioié, dans leslieüx ombragés 8c humides. I f .
( v. v. ) Elle fleurit' au commencement' de Mai..
AIGRETTE , P A PP u s | terme de Botanique
qui défigne l’elpecè dé plumet bu de panache dont
certaines femences font munies , comme celles de
la plupart des compofees, des Clématites , des
Apocyns , &c. Ainfi l’ort dit communément qu’unè
femence eft aigréttpë, ( fèmeti pappofum -) lorf-
qu’elle eft munie de l’appendice particulier , plu-
meiix ou en panache , qu’on nomme Aigrette. On
diftingüe une femence fimplement velue d’ayèc
a j g : £3
une femence âigrétée : dans la première , les p ‘lis
naiffent épars fur fa furface-, & ne "forment point
un appendice particulier ; au - lieu que dans la.
féconde, les poils qui'forment fbn aigrette font
difpofés en lin faifeeau particulier , ou une touffe
tout'-à-fàit ifolée & diftinéle.
h ’Aigrette fimple ( pappiis fimplex ) eft celle
qùi eft compofée d’un faifeeau de poils ou de filets
très-fimples ; dans VAigrette plumeufe, au contraire
, ( Pappus plumofus ) les poils ou filets qui
la forment font rameux ou pinnés.
U Aigrette pédicülée (P appus fiipitàtüs) eft
remarquable par ün pédicule particulier qui s’élève,
du fommët dé . la femence , 8c foutiënt la touffe
de poils bu de filets qui conftitue VAigrette. On
dit au contraire que VAigrette eft feffile , (Pappus
feffîlis ) Iorfquë le faifeeau qui la forme repofe
immédiatement fur la femence. Par exemple , les
femèncës du Làiteron 8ç des Eperviers ont une
Aigrette fëfîile -, 8c celles du Piffenlit > ordinaire
ont une Aigrette pédicülée. Voye{ l’art. Semence
8c dans la planche des, fruits , la figure des principales
fortes à’Aigrette s.
AIGUE , ( feuille ) terme de Botanique qu’on
emploie pour exprimer la terminaifbn de certaines
feuilles confidérées quant à leur forme. On dit ,
par exemple ; qu’une feuille eft aiguë if folium
acutum ) lorfque lôn fommet fe termine par une
pointe fiçe , c’eft-àndire par un angle très-aigu.
Cette pointe doit être formée par une diminution
régulière de la largeur de'la feuille ; ce qui distingue
la feuille aiguë de la feuille mucronée,
celle-ci étant terminée par une pointe qui n’eft pas
la fuite d’un rétréciffemént irxfenfible & régulier
de fa largeur.
AIGUILLONS ou Pi qü^ns \ \ A c u è e ï ) on
donne ce nom , en Botanique , à des productions
dures terminées par-uhe-pbinte aiguë 8c fragile ,
8c placées fur les. tiges- & fur les rameaux des
plantes , où elles font attachées feulement fut
l’écorce. Les Aiguillons font des piquans qui ref-
femblent beaucoup aux,-épines ; mais celles-ci
adhérent entièrement à, la. fubftance propre des
plantes; au - lieu que îeS premiers ne tiennent
diftinétemeiit' qu’à - leur écorce. Lés piquans des
rofiers , des ronces, dés grofeillèrs , &c. font des
Aiguillons ; nîais les pointes fblides du prunier
fauvage, du nerprun , &c. font de véritables épi-
îiès. M. Linné range 1 es Aiguillons au nombre des
parties qù’il nomme les Supports des plantes ; ils
font’ plus propres néanmoins a les défendre ou a
les garantir , qu a leur fèrvir dé foutien. En effet ,
on peut confidérèr les épines 8c les aiguillons
comme dés armes qui fervent à défendre les plantes
contre les animaux : les épines qui adhérent à la
fubftance même des plantes , peuvent être comparées
aux cornes des animaux, qui font corps avec
les os du crâne ; & les aiguillons, qui ne tiennent
qu’à l’écôrce dès plantés, peuvent être aufli