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moins intéreffante par ion port & la grandeur de
les fleurs. On préüime que c’eft elle qui eft le
véritable hellébore d’Hippocrate ; & l’Eel'ufe, qui
n’eft pas de ce fëntiment, dit qu’à fon arrivée à
Vienne en Autriche , il trouva qu’il étoit d’ufage
de vendre lès racines pour celles de l’hellébore
noir ; ce dont il diffuada les Pharmaciens en fai-
fant connoître leur erreur.
3. Adonide du Cap, Adonis Capenfls. Lin.
Chrijiqphoriana trifoliata , foliis Jcabris , flore
futphureo rariore. Burin. Afr. 145* t- 51, Impera-
toria ranunculoides, 6'c. Pluie. Alm. 198. t. 95* f- 2.»
Cette plante n’a aucunement l’afpeét de celles
qui précèdent , & femble devoir former un genre
à part. Sa racine eft branchue , fibreufe , blanchâtre
, 8c pouffe des feuilles compofées ,• biter-
nées , 8c qui ont quelque rapport avec celles des
clématites. Le pétiole de ces feuilles eft un peu
velu , fe partage d’abord en trois branches, qui fe
divifënt chacune en trois parties moins grandes ,
chargées quelquefois de deux , mais plus fouvent
de trois folioles ovales dentées en feie , légèrement,
velues , 8c d’une conliftance coriace & un
peu rude au toucher. Du collet de la racine s’élèvent
à la hauteur de huit à dix pouces des tiges
grêles , prefque nues , couvertes de poils courts ,
8c communément divifées en rameaux ouverts ,
difpofés en manière d'ombelle. Ces rameaux font
terminés eux-mêmes par des ombelles de fleurs
d'un blanc verdâtre , tirant aufli un peu fur la
couleur jaune, 8c chaque ombelle eft munie d’une
collerette formée par de petites folioles lancéo-
lées-linéaires. Chaque fleur a un calice de cinq
feuilles oblongues & verdâtres , dix pétales lan-
çéolés-linéaires plus grands que le calice , beaucoup
d’étamines fort courtes , un grand nombre
d’ovaires ramaffés en tête. Je n’en ai point obfervé
le fruit. Cette plante croît au Cap de Bonne-Efoé-
rance , dans les pentes humides des montagnes.
Ip . (v .v .)
4. Adonide à feuilles de carotte, Adonis dau-
c i folia. Adonis jilia. Lin. f. Suppl. 2.71.
Cette plante reffëmble entièrement à celle qui
précède par fa tige , la difpofition de fes fleurs.,
8c par leurs pétales , leurs étamines & leurs piftils ;
mais elle en diffère par fes feuilles qui font bipin-
nées , 8c ont leurs folioles linéaires & pinnatifides.
Ces feuilles font découpées comme celles des plantes
ombellifères en général, & particuliérement
comme celles de la carotte. Les pinnules inférieures
ont de longs pétioles -, & les folioles font
pinnatifides, & ont leurs découpures inégalement
dentées. Cette plante croît au Cap de Bonne-
Efpérance.
ÆGIPHILE de la Martinique . Æ g i p h i i a
Martinicenfis. Lin. Ægiphiia. Jacq. Obf. 2.' p. 3.
t. 2.7. Bois cabril, bois de fer.
C’eft un arbriffeau qui croît à la hauteur de
quatre à fix pieds, & dont les rameaux font oppose
, glabres 8ç tetragônes j il eft garni de feuilles
æ r m
| fimples, oppofëes /ovales-iàncéolées , pointues ,
I très-entières , glabres & foutenues par de courts
J pétioles : elles ont depuis trois jufqu’à cinq pouces
de longueur. Les fleurs font blanches, inodores ,
& difpolëes en panicules axillaires & terminales,
fur des pédoncules dont les ramifications font
oppofëes. Elles ont un calice fort court & à quatre
dents -, une corolle monopétale dont le tube eft
cylindrique , grêle, beaucoup plus long que le
calice , comme dans le jafmin , & .terminé par un
limbe découpé en quatre partes oblongues, ouvertes,
pointues & régulières ; quatre étamines
dont les fia.mens capillaires font une faillie hors
de la corolle-, 8c un ovaire fupérieur chargé d’un
ftyle à demi-fendu en deux : elles produifënt une
baie arrondie , un peu plus groffe qu’un pois ,
d’un jaune rougeâtre , & qui renferme quatre
fëmences. Qn trouve cet arbriffeau à la Martinique
fur les-bords des bois, . Il paroît avoir dç
grands rapporte avec les Volkameria , les Cytha--
rexilon , &c. 8c conféquemment devoir être rangé
dans la famille des Verveines.
ÆRVE tomenteufe , Æ R V A tomentofa. Ærva,
Forsk. Ægypt. p. 170.
Sous-arbriffeau plus ou moins droit, dont les
tiges font couvertes d’un duvet cotonneux , blanchâtre
, épais 8c un peu rude au toucher , 8c qui
s’élèvent a la hauteur d'un pied 8c demi. Ses feuilles
font oblongues, entières, rétrécies vers leur bafë ,
8c couvertes d’un coton blanchâtre -, les inférieures
font longues d’ùn pouce & demi. Les fleurs’
font petites, fefïïles 8c ramaffées en épis qui terminent
les tiges 8c les rameaux : elles ont un calice
de cinq feuilles oblongues , ouvertes , couvertes'
de poils blancs en dehors , glabres 8c rougeâtres
en dedans ; elles font ou femelles, ou mâles , ou
quelquefois hermaphrodites. Celles-ci ont cinq
étamines munies d’anthères, cinq filamensftériles
8c alternes avec les étamines. Ces filamens 8c ceux
des étamines font réunis tous enfemble à leur
bafë. Le piftil eft un ovaire globuleux, fupérieur
8c chargé d’un ftyle filiforme, terminé par un
ftigmate bifide. Le fruit eft une capfüle oblongue,
monofperme; & entourée par le calice qui eft
perfiftant. Cette plante croît en Arabie , dans les '
terreins fablonneux 8c calcaires. . Elle nous '
paroît avoir des rapports avec celles de la famille
des Amarantes.
ÆTHUSE , Æ t k u s a . L. Genre de plante à
fleurs polypétalées, incomplettes , de la famille
des ombellifères , & qui comprend des herbes
indigènes, qui tQutes ont leurs feuilles découpées
très-menu.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Les fleurs font difpofées en ombelles doubles :
l’ombelle univerfëlle çft ou fans collerette , ou
munie feulement d’une ou deux folioles étroites.
Les ombelles partielles font garnies chacune d’une
Æ T H
E
'collerette de trois ou quatre folioles tournées
en dehors 8c d’un foui côté de J’ombellule.
Chaque fleur a une corolle de cinq pièces en
forme de coeur 8c un peu inégales ; cinq étamines
dont les anthères font arrondies , & un ovaire
inférieur chargé de deux ftyles courts 8c écartés.
Le fruit eft nu , ovoïde ou oblong , ftrié , 8c
fe partage en deux femences , qui chacune ont un
côté plane 8c l’autre convexe..
La diftinétion particulière de ce genre fo tire
de la confédération des collerettes des ombelles
partielles, ces collerettes étant unilatérales & fou-
vent pendantes. s p e c e s .
I. Æthuse à forme, de perfil, Æthufa cyna-
pium. Lin. Cicuta minor petrofelino Jîmilis. Tourn.
306; Cicutaria apii folio. Bauh. Hift. 3. 179.
Cicutaria fatua. Lob. ic. 280. Vulgairement petite
Ciguë.
Cette plante s’élève à la hauteur de deux pieds ,
& a fes tiges glabres , cannelées 5 vertes , non
tachées comme celles de la ciguë ordinaire f 8c
un peu rameufë. Ses feuilles font deux ou trois fois
ailées , reffemblent un peu à celles du perfil, 8c
ont leurs folioles pointues , pinnatifides ou profondément
découpées. Ses fleurs font blanches,
forment des ombelles planes, très-garnies, dépourvues
de collerette univerfëlle , 8c remarquables par
les folioles des'collerettes partielles qui débordent
de tous côtés : elles produifënt des frui‘.s'arrondis
& ftriés profondément. Cette plante eft très-commune
dans les lieux cultivés , les jardins potagers,
& peut être prifë par mégarde pour le perfil,
avec lequel on la trouve quelquefois mêlée dans
lesplattes-bandes. Q . ( v. v. ) Elle eft dangereufe ,
8c peut incommoder étant prifë intérieurement.
On lui att^bve les propriétés de là ciguë ; c’eft-
à-dire qu’on la croit rëfolutive 8c fondante.
Æthuse mutelline, Æthufa mutellina, fl. fr.
102 5. n°. 2. Phellan drium mutellina. Lin. Meum
alpïnum, umbellâpurpurafeente. Bauh. Pin. 148.
Mutellina. Bauh. Hift. 3. p. 66.
Sa racine eft noirâtre , de la longueur cju doigt,
garnie de be'aucc^ défibrés, & pouffe plufieurs
feuilles deux ou trois fois aîlées , ayant des découpures
très - menues, aiguës & prefque linéaires.
Ces feuilles font longues de cinq à fept pouces ,
8c ont un pétiole grêle qui s’épanouit à fa bafë en
une membrane large, ftriée & vaginale. Du milieu
de ces .feuilles Radicales s’élève, à la hauteur d’environ
un pied , une tige prefque nue , fë partageant
à fon fommet en une couple de rameaux ,
qui chacun foutiennent une ombelle dont les fleurs
font petites 8c rougeâtres. A l’origine de la divï-
fion de la tige* en deux rameaux , on trouve une
feuille bipinnée, petite , & n’ayant d’autre pétiole
que la membrane qui embraffe la tige en s’y inférant.
L’ombelle univerfëlle n’a d’autre collerette
qu’une petite foliole très-étroite 8c linéaire. Les 1
collerettes des ombelles partielles font petites,
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unilatérales, mais ne débordent point comme
celles de l’efpèce précédente. Cette plante croît
fur les montagnes de l’Autriche, du Carniole , de
- la Suiffe , du Dauphiné & de la Sibérie. Je l’ai
trouvée très-abondante fur le Mont-d’or en Auvergne.
Tfi. ( y. v, )
Obferv. Son fruit ne permet point de la réunir
avec 1 e Phellandrium , ni avec lès OEnanthes.
3« Æthuse à feuilles capillaires , Æthufa meum.
Lin. Meum foliis anetlii. Bauh. Pin. 148. Tournef.
Inft. 31a. Dod. Peinpt. 305.
Sa racine eft fibreufe, 8c pouffe plufieurs feuilles
un peu plus grandes que celles de l’efpèce précédente
, trois fois aîlées, multifides 8c à découpures
tout-à-fait capillaires : elles reffemblent en
quelque forte à celles de l’aneth ou fenouil, mais
elles font plus petites, 8c leurs folioles ou dernières
divinons font aufli menues que des cheveux.
Du collet de la racine s’élèvent plufieurs tiges
hautes d’un pied ou quelquefois un peu plus, 8c
médiocrement rameufes. Ces tiges 8c leurs rameaux
foutiennent des ombelles dont les fleurs font petites
, odorantes , 8c de couleur blanche : les collerettes
partielles font unilatérales , 8c débordent
à peine les ombellules; la collerette univerfëlle
eft formée par une ou deux folioles étroites 8c
linéaires. On trouve cette plante fur les montagnes
de la Provence , du Dauphiné , de la Suiffe 8c
de 1 Europe méridionale. Tp. (v . v .) Sa. racine a
une odeur aromatique êc un goût piquant 8c un
peu âcre. Elle paflè pour incifive , apéritive 8c
hiftérique.
4. Æthuse de montagne , Æthufa montana.
fl. fr. n°. 12.2.9. Saxifraga montana minor, petro-
felini S. Coriandri folio. Morif. Hift. 3. 274. Sec.
9. t. 2. f. 16. Bunius. Dalech. Hift. 774. Æthufa
bunius. Lin.
Sa racine eft blanche, .fibreufë , 8c pouffe des
feuilles aîlées prefque deux fois , dont les folioles
font ovales , ifleifees 8c luifantes. Ces feuilles rel-
femblent un peu à celles du perfil, ou à celles du
petit boucage. Du collet de la racine s’élèvent,
à la hauteur d’environ un pied, quelques tiges
grêles , cannelées, prefque nues, 8c chargées feulement
d’une couple" de feuilles alternes, bipin-
nées 8c à découpures lâches , menues 8c capillaires.
Ces,feuilles embraffent la tige par une petite
membrane vaginale. Les fleurs font blanches , affez
régulières , 8c difpofées en ombelles médiocres 8c
terminales. Les collerettes partielles font unilatérales
8c compofées de deux ou trois folioles féta-
cées qui débordent un peu les ombellules. Cette
plante a beaucoup de rapport avec les fëfelis ,
comme je l’ai déjà remarqué dans ma FloreFran-
çoife ,&-devroit peut-être y être réunie. Onia
trouve dans les lieux montagneux 8c pierreux des
Provinces méridionales de la France, ( v . f )
AGALI.OCï^ d’Amboine, Exccècaria agaïïo-
cha. Lin.-Arbôr ixcoecans. Rumph. Amb. 2. p. 237»
Tab. 79,& 80.