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les boyaux, îefquels, après plufieurs détours
, le terminent à cette partie baffe
qu’on nomme 19anus , par lequel les ex-
crémens grofliers fe vuident. Ces inteftins
ne font qu’un long boyau, qui fait
plufieurs circonvolutions, 6c qui eff di-
vifé en trois parties, chacune defquelles
eft nommée inteftin. La première partie^
s’appelle duodénum; la fécondé, jéjunum;
la troifième, 1 e - colon ; la quatrième ,
Y ilium ; la cinquième, le cæcum; 6c la
dernière , le reclum. Les trois premières
parties, ou les trois premiers inteftins,
fe nomment inteflins grêles , ôc les trois
inteftins fui vans , les gros inteflins.
Les inteftins font attachés à une certaine
taye, qu’on-nomme le mefentère , laquelle
eft attachée aux vertèbres.
Le bas ventre contient encore les deux
reins ou rognons qui font attachés aux
vertèbres, 6c la veflie qui eft leréfer-
voir de l’urine. La fubilance des reins
reffemble à une éponge très - fine. Ils
ont chacun une cavité, qu’on nomme le
baffin, qui eft prefque toujours pleine
d’urine. Ils communiquent avec la vefiie
par deux canaux fort étroits, qu’on
nomme les uretères. Chaque rein eft placé
dans l’endroit oh font les extrémités de
l’artère, 6c de la veine qu’on nomme
émulgente.
Les veines ÔC les artères font de longs
canaux qui portent 6c rapportent le fang
de toutes les parties du corps. Les veines
ne font compofées que d’une peau fort
mince, Ôc les artères d’une peap affez
épaiffe.
On compte quatre greffes veines ôc
artères qui prennent leur origine à la
bafe du coeur. La plus confidérable de
ces veines eft la veine cave, qui eft couchée
le long des vertèbres, ôc qui fe di vife
en deux branches. L’une de ces branches
fe porte en haut, ôc fe foudivife en un
grand nombre de vaiffeaux qui font au
bras ôc aux parties fupérieures du corps :
on l’appelle à caufe de cela la veine cave
afeendante. L’autre branche defeend en
bas, ôc fe foudivife aufli en un très-
grand nombre de branches qui vont aux
cuiffes, ôc aux autres parties inférieures
du corps, ÔC on la nomme veine cave
defeendante. Ainfi toutes les veines du
corps, excepté celles des poumons ôc du
coe ur, dépendent de cette veine.
La grande artère, qu’on nomme aufli
Y aorte, eft près du coe ur, ôc couchée le
long des vertèbres près la veine Cave,
ôc Ion tronc f comme celui de la veine
cave, fe divife en deux branches, dont
les rameaux s’étendent dans tous les endroits
du corps oti la veine cave diftribue
les fiens.
Toutes ces veines ôc ces artères, qui
font innombrables, contiennent d.i fang.
Il en eft d’autres encore dans ltfquelles
on trouve un fuc qui eft blanc, ôc on
les nomme à caufe de cela les veines lactées.
Elles font fufpendues dans toute l’étendue
du méfentère.
Enfin les derniers vaiffeaux qu’on découvre
dans le corps humain, font les
vaiffeaux lymphatiques : ils font dans
les chairs, ôc contiennent une liqueur
femblable à de l’urine.
Voilà ce qui compofe le corps humain ,
ôc voici comment il eft en aÔion.
Les alimens que nous prenons étant
groflièrement moulus, broyés avec les
dents, ôc détrempés par la falive , de£-
cendent dans l’eftomac, oit ils fe digèrent
, c’eft - à - dire, fe eonvertiffent en
bouillie par l’aâion^de deux liqueurs qui
les font fermenter.
Lorfque les alimens font bien digérés,
ils defeendent dans les inteftins, dans
Iefquels ils font encore broyés par une
liqueur amère qu’on appelle f ie l, qui y
diftille continuellement. Cette liqueur
met les alimens dans une grande fermentation
ou dans une efpèce de bouillon-.
nem ent, qui en pouffe toutes les parties
de côté ÔC d’autre. En vertu de cette action
, ce qu’il y a de plus fubril s’échappe
par les pores des inteftins, ôc va fe rendre
dans lés veines laôées : ce qui foçme
une liqueur blanche, qu’on nomme chile.
Ces veines le portent dans la cavité
droite du coe ur, ou il fe change en fang.
Les parties de 1 a nourriture qui ne
f e
R O H A
fe eonvertiffent point en chile , parce
qu’elles font trop groflïères , coulent
dans les inteftins jufqu’à ce qu’elles for-
tent du corps ; c’eft ce qu’on appelle ex-
crèmens. Cependant toutes les liqueurs qui circulent
dans le fang, ne fe eonvertiffent
point en fang : elles s’en dégagent par
les reins qui en font la fecrétion ou qui
les féparent, ôc par la tranfpiration ôc
les fueurs. Les Lueurs ne different point
de Purine. Elles font occafionnées, ainfi
que la tranfpiration , par le mouvement
du fang, ÔC elles ont lieu dans le
moment qu’il fort par les pores des artères
pour fervir à la nutrition.
On a vu dans PHiftoire de Defcartes,
Tom. III. de cette Hifloire des Philojbphes
modernes »commentle chile devient fang,
ôc comment ce fang circule dans les veines;
ÔC à cet égard, la do&rine deR o-
hault ne diffère pas de celle de D e fcartes.
Il faut donc y renvoyer le L eâeu r, ôc
terminer ici Panalyfe.de la Phyfique de
notre Philofophe (\d).
Syflême d e R O H A U L T fur la nature
des Bêtes.
Les bêtes n’agiffent pas par connoif-
fance : ce ne font que de pures machines,
ôc elles font tout ce que nous leur voyons
faire avec aufli peu de fentiment, qu’une
horloge qui marque l’heure par fa feule
difpofition de les roues ôc de fes poids.
Ainfi la joie que nous croyons voir dans
un chien quand il nous careffe, ÔC la
colère qui paroît en lui lorfqu’on veut
le maltraiter, ne font qu’illuîbires, les
bêtes n’ayant point de paflion, ôc toutes
ces chofes n’étant que de certains mou*
vemens ôc certaines difpofitions du corps.
En effet, lorfqu’un chien, fans bouger
de fa place, femble être en colère, le
changement qu’on remarque en lui con-
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fifte en ce que les mufcles de fes yeux
ôc des autres parties de fa tête, fe font
mus de Ta façon qu’il falloit pour nous
donner cette idée de lpur état, ôc ont
pris une difpofition ou fituation différente
de celles qu’elles avoient auparavant.
C'eft de cette manière que le Brun ,
Peintre très-connu, a exprimé toutes les
pallions des hommes, en obfervant quels
lont les mufcles qui fe tendent ÔC ceux
qui fe relâchent dans la colère, ou dans
tell£ autre paflion que l’on veut.
De-là on doit conclure que tout ce
qui paroît dans les bêtes fe réduit à des
mouvemens. Il eft vrai que leur grand
nombre ôc leur diverfité eft étonnante ;
mais fi une horloge , qui n’eft compofée
que de dix principales pièces, ôc qui
peut l’être de moins, marque les heures ,
les demi-heures, les quarts, ôc cela fans
connoiffance, de combien de chofes fera
capable la machine d’une bête , qui eft
compofée d’une fi grande quantité de
diverfes pièces, que leur nombre fur-
paffe fans comparaifon celui de la machine
la plus compofée qu’aucun ouvrier
ait jamais faite. Il faut convenir
qu’on eft obligé de remonter une horloge,
fi l’on veut qu’elle aille toujours ;
mais ne remonte-t-on .pas aufli la machine
d’une bête, quand on lui donne à
boire ôc à ' manger ?
Il y a plus : les bêtes ne fentent rien
ôc ne diftinguent rien avec connoiffance.
Un chien va vers l’aliment qu’on lui
préfente , comme le fer s’approche d’une
pierre d’aiman. Il fuit le bâton dont on
veut le frapper, comme le fer fuit l’ai-
man, lorfqu’on lui préfente le pôle op-
pofé à celui par lequel il a été auparavant
attiré. Un chien crie.quand on le
frappe, de même qu’une orgue raifonne
quand on baiffe une touche du clavier.
A l’égard des opérations merveilleufes
que font les bêtes, celles par exemple
des hirondelles pour bâtir leur nid avec
(d) Voyez encore fur cette matière les conjeBurts yhyjiqtits
çi-après à la fuite de la vie de ce rhy^îcien?
d'Hartfocker f fur l'économie animale , e xp ofeCC
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