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progrès. Mais peu de temps après
la-mort d Archimede^n,aquit un hom-
me de génie, qui la cultiva avec
le plus grand fuccès. Il fe nomrnoit
Hypparque. Ce qu’on favoit alors
fur 1 A-ftronomie confiftoit en ceci.
Thaïes avoit dabor,d appris que
^ Terre ed ronde,. Il avoir partagé
les Cieux en cinq cercles parallèles
; expliqué la caufe des phafes
de la Lune ? & meliiré le diamètre
apparent du Soleil. Après lu i, Py-
thagorp a voitenfeigné que les- Aftres
font fphériques ; que la lumière de
la Lune vient du Soleil, & avoit
fait connoître Venus, comme précédant
ou fuivant le lever ou le
coucher-de cet aftre. Philolaé, un de
fçs difçiples j ajouta à ces connoil-
fances, que le Soleil eft fixe au
centre du Monde , & que c’eft la
Terre qui fe meut autour de lui.
Enfin j Arijlarque de Samos avoit
déterminé la diftance du Soleil à
la Terre; mefuré le diamètre de la
Lune, & ébauché.un fyftême aftro-
no.mique, par le moyen duquel il
expliquoit pourquoi le Soleil parcourt
plus promptement la partie
auftrale de l’écliptique, que la partie
boréale , en fuppofant que la
Terre n occupe pas le centre de
l ’orbite du Soleil. Je dis la Terre ,
parce qu’Arijlarque ne fit aucune
attention au fentiment de Philolaé
fur le mouvement de ce globe. Voilà
en quel état étoit TAftronomie,
lorfque Hypparque vint au monde.
Né avec les dilpofitiqns Jes plug
O U R S
heureufes, il rélolutde le livrer ab-
folument à l’étude de l’Aftronomie,
pour laquelle il fe fentoit une inclination
particulière. Il mit fous fes
yeux les découvertes qu’on avoit
faites jufqu alors fur cette fcience ,
& crut que pour lui donner une
forme, il falloit l’établir fur de®
faits , c eft-a-dire fur les obferva-
tions. Dans cette perfuafion, il ob-
ferva pendant une longue fuite
d’années les retours périodiques
du Soleil a 1 Equateur. Il connut
ainfi avec affez d’exaditude la
grandeur de l’année. Ces obfer-
vations le mirent encore en état de
déterminer l ’excentricité del’orbite
du Soleil ( ou de la TerreH II me-
fura apres cela la durée des révolu-
tionsde la Lune autour de laTerre;
fixa 1 excentricité de fon orbite, l’in-
clinaifon de cette orbite fur l’écliptique
, & calcula des tables de fes
mouyemens & de ceux du Soleil.
Tous, ces fuccès l’enhardirent à
former une plus vafte entreprife :
ce fut de mefurer la grandeur de
1 Univers, c’eft-à-dire la diftance
du Soleil a la Terre. Il commença
d’abord par mefurer les diamètres
apparens des Aftres ; à connoître la
différence entre le lieu apparent &
le lieu véritable du Soleil & dé la
Lune, & à déterminer leurs diftan-
ces & leurs grandeurs relpeétives.
Et avec ces élémens ou ces con- •
noiffances préliminaires , il évalua
la plus grande , la moyenne & la
petite diftance du Solçil à la Terre,
- Les, Etoiles ..fixèrent enfu'ke fon
attention-. Il voulut les compter &
dreïîer uu catalogue de leur nombre.
Pour ne point s’égarer dans ce
travail confidérable, il les divifa
par groupes, céft-à-dire, il imagina
les conftellations. En obfervant
les E t o i l e s i l reconnut que ces
Aftres ont un mouvement rétrograde
, fuivant l’ordre des lignes. C ’é-
toit une découverte d’autant plus
importante, qu’elle fembloit tenir
au fyftême.général du monde. Auffi
Ptolémée., fucceffeur à’Hypparque ,
•& qui eut comme lui en naiffant un
goût dominant pour l’étude de
l’Aftronomie, n’eut rien de plus à
coeur que de vérifier cette découverte.
Il obferva pendant long-temps
les Etoiles, &s’affurade ce mouvement
rétrograde découvert par Hypparque..
D’après- ces obfervations,
il forma un- catalogue de mille
vingt-deux Etoiles , dont-il détermina
la pofition. Il voulut connoté-
tre enfuite le mouvement des Planètes
; mais i l jugea qu’avant qüe.
de rien entreprendre à cet égard;,
il falloit établir l’ordre félon lequel
elles!-font rangées dans les-cieüx!;
je veux -dire faire mm! fyftême âftfo-
nomique. Il en imagina-donc un
qui ne fut point heureux.; Il plaça
la Terre<au centre du Monde, & fit
tourner toutes les.Planètes autour
d’elle. Il tâcha d’expliquer.. dans
cette hypothèfe les mouvemensde
ces corps céleftes , & c’eft alors
■ qu il comprit qu’il n’avoit pas deviné.
Les difficultés & les embarras
furent en figrand nombre dans cette
hypothèfe, qu’il en fut effrayé. Ils
l’auroient fans doute dégoûté de
fon fyftême, s’il avoit pu feçouer
le préjugé ‘ de l’immobilité de la
Terre. .Ce préjugé étoit te l,‘que
quelque défectueux que fût ce fyftême,
on l’adopta univerfellement,
par cette raifon unique que la
Terre étoit placée au centre du
Monde, comme on le croyoit fermement.
On s’en tint donc à ce fyftême,1
malgré fes défauts, jufqu’à ce que
la nature eut formé un génie affez
éclairé pour en imaginer un autre
qui fatisfît mieux aux phénomènes
céleftes. En attendant, Ptolénice
continua fes obfervations aftrono-
miques. Son affiduité à ce travail
lui valut une découverte : c’eft que
la lumière dès Aftres en venant à
nous , fe brife dans l’atmofphère.
C ’étoit ici Une matière d’optique ,
qui conduisit notre Mathématicien
à l’éttide de cette fçience.
On’ignore préftjuè en qüçi con-
liftefft fes fucées ; Car l’ouvrage
qu’il coiïipofa fur i’optiqftè n'eftpas
parvenu jufqu’à noàis; Seulement
nousfavons qu’un Arabe, nommé
Alkaï&eri, a fait ufage dé Cet ouvrage
dans un Traité’ d’Opèique qu’il
publia dàtls‘ le ‘bnzièrfië-'’fîëclei Ce
Mathématicien raffembla routes les
idées.de P.toTmée.im la réfrac-ion
& la réfleêtitn de la lumière, & y