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fléchit l'es pieds de devant pour le
recevoir fur fon dos (i). T an tô t
c’eft un lion dont un efclave fug
itif de l’Afrique avoit tiré une
épine du p ied , ôc qui reeonnoif-
fant dans l’arene fon bienfaiteur
condam né à m o rt, fe couche auprès
de lu i, refufe de lui faire du
m al, le flatte, le pro tégé, déchire
m êm e u n léopard lâché pour dévorer
ce crim inel. T an tô t ce font
des ferpents ailés qui partent
de l’A rabie, au com m encem ent
du printem ps, 8c prennent le chem
in de l’Egypte. E t pour dernier
exemple , Pline rapporte com me
u n fait qu’une corneille parloit, 8c
fe perfeélionnoit dans l’art de parler
; qu’on apprenoit aux éléphants
a jouer à la paum e, à dan-
ler fur la co rd e, Sec. (z)..
Ariflote écrivit aufli fur les plantes,
ôc foutint qu’ellesétoientina-
n im ées, quoiqu’on les regardât
alors com m e de véritables anim
aux ,[fu jettes à la jo ie, à la trif-
reflfe, à la reeonnoiffance, 8c agitées
des mêmes pallions que les
hommes. E t fon difciple Tkéo-
U R S
phrafle avança qu’une chofé im -
poflible,c’eftde fentirfans connoî-
tre ; car tout ce qui fent doit avoir,,
d it-il, quelque degré de connoif-
fance : d’où il conclut que les plantes
ne connoiffant p o in t, ne doivent
point avoir de fendaient ;
par conféquent elles ne different
pas des pierres, des m étau x, des
m in éraux, quoiqu’elles eroilïènt
ôc fe nourriffent à leur maniéré.
V oilà une doctrine bien mé~
taphyfique , 8t c’eft encore ce
que Théophràfle dit de mieux fu r
les plantes. Ce Philofophe, plus.
Moralifte que N atu ralifte, a écrit,
aufli fur les fels, fur les m étaux, ôc
fur les anim aux; mais c’a été fans,
aucun fuccès , 8e fes ouvrages fut;
ces m atières n’ont pas même é té
eftimés dans le temps.
Ceux de I)iofcoride, de- Pline.
ôc de Galien prouvent encore que
les A nciens connoifl’oient peu de
plantes, ôc les connoiffbient mal.
Diofcoride n’a parlé que d’environ:
lix cents plantes ; 8c il les adécrites,
li obfcurém ent qu’il elf quelque-
foisimpolhble deles reconnoître.
CO O n l i e d a n s - l e s - N u i t s A t t i q u e s d'Aulu-
Celle-1 q u e Bucépkale, p e r c é d e c o u p s d a n s u n ‘
c o m b a t , p a r u t m o u r i r c o n t e n t d ’ a v o i r i a u v d J a v i e
a f o n m a î t r e q u i s ’é c o i t j e t t é d a U s ’u n g r o s d ’e n n e m
i s , & q u 'Alexandre , a p r è s a v o i r p l e u r é f a
m o r r , c o m m e l a m o r r d ’ ù n a m i f i d è l e , f i t b â t i r
C n f o n h o n n e u r u n e . v i l l e , q u 'o n a p p c l l a la
Bucephalie. Anil Gellii Noel. Attica, l i b . y ;
c a p . t .
(- 1 ) Y o y e z Herodot. l i b . z. Arifi. Hijtorl
Animalium JElian. de Anitnalibus, l i b . 7 ,
c a p . 4 j . Vlin, l i b . t o y Sc f u r - t o u t VHiJloire.
Natwelle dei'Uaivers, p a r M . Colonne, t o m e 3 ,
c h a p . 1 0 . .
P R E L I M
X a Botanique ne fit point du
to u t de progrès depuis Diofcoride
jufqu’à la renaillance des L ettres,
ôc ce ne fut que fous François I
qu’on fongea à la cultiver.
D ’abord on fit une étude particulière
des ouvrages de Theo-
phrafte, de Diofcoride 8c de Pline,
ôc on chercha avec ces feuls fe-
cours à difeerner les genres ôc les
efpeces de plantes. C ’étoit un travail
épineux fans utilité. Il falloit
confulter la nature , ôc on trou-
voit plus com mode d’herborifer
dans un cabinet, que de le faire
dans les cam pagnes.
T andis qu’on fe donnoit ainfi
beaucoup de peine pour ne rien
faire, un habile N atu ralifte, nom m
é Pierre B elon, apporta à_cette
fociété de B otaniftes des plantes
q u ’il avoit deflinées , ôc des graines
qu’il avoit recueillies dans des
voyages: qu’il avoit faits au Levant.
C es préfents furent d ’autant plus
précieux pour ces B otaniftes,qu’ils
reconnurent par eux que les A nciens
qu’ils regardoient comme
leurs m aîtres, étoient fi. peu exacts,
q u ’ils avoient omis dans leur hif-
toirc une infinité de plantes de
leurs propres pays. Ils com prirent
par-là que le grand livre dans lequel
on devoit étudier la B otaniq
u e , étoit la nature même. Aufli
l’ua d’eux fe tranfporcaen Efpagne,
1 N A 1 R E . *
en P o rtu g al, en Allemagne, ôc en
H o n g rie, pour obfever les plantes
de ces pays. C ’étoit Charles de l ’E -
clufe, connu fous le nom de Clu-
fius.
Peu de temps après, Daleckamp
alla chercher des plantes dans le
territoire de L y o n , dans les m ontagnes
du D auph iné, ôc dans quelques
autres endroits du royaume.
Q uoiqu’il reconnût tous les avantages
de cette maniéré d ’étudier la
B otanique, il fentit qu’un hom m e
feul, quelque intelligence 8C quelque
activité qu’il a it, ne pouvoit
pas y faire de grands progrès s’il
n ’étoit fécondé par des Obferva-
teurs capables de fuppléer aux
voyages qu’il n’étoit point en état
d ’entreprendre. Ses lumières étant
réunies avec celles des autres Savants
qui cultivoient la B otanique,
on com prit que le m oyen le plus
efficace de faciliter L’étude de cette
fcience, étoit de colliger les plantes
des différents pays où elles
naiffent, ôc de les porter vivantes
dans un m êm e enclos, po u r les y
cultiver de la m aniéré convenable
à la nature de chacune d ’e n tre
elles..
Henri IV , inftruit de l’u tilité
d’un pareil établiffem ent, fe fit
un m érite de le favorifer. Il chargea
u n B o tanifte, nom m é Jean
Rçbin, de cultiver à Paris-dans un.