& que ces oeufs fécondés s’attachent au
fond de la matrice, & y prennent racine,
& alors il naît deux jumeaux. Si deux
petits animaux de la femenee fe logent
dans un même oeuf, il en naît un monf-
tr e , c’eft - à - dire deux enfans attachés
l’un à l’autre par quelque endroit de leur
corps (g).
Sans tout cela, la mère peut mettre
encore au monde un enfant contre nature.
Si dans le temps que la mère eft
enceinte fon imagination eft agitée par
la vue de quelque fpe&acle effrayant i
les agitations que fouffre fon foetus peuvent
l’eftropier. Auflî a-t-on vu des en-
fans qui avoient les bras & les cuiffes
caftes, parce que la mère avoit vu rompre
un criminel dans le temps qu’elle
étoit enceinte (A).
Tous ces faits lont très-connus & très-
difRciles à expliquer. Car dans le grand
myftère de la génération, les Phyliciens
n’ont pas encore répandu des lumières
pleines & complettes.
(g) Parmi les roonftres les plus extraordinaires , on
doit compter le lièvre qui fut pris à Mons vers le
milieu du dernier liècle , s’il a véritablement exifté.
Il avoit deux têtes , quatre oreilles & huit pieds.
Tout cela tenoit à un même corps, de façon qu’il
avoit toujours une tête & quatre pieds en l’air
quand il marchoit. Lorfqu’il étoit pourfuivi, &
qu’il étoit las de courir d’un c ô té , il fe tournoit
adroitement de Vautre, & couroit ainli fur nouveaux
frais. (Voyez le Journal des Savant de 1677.
(A) Tout le monde connoît ce que produit l’imagination
d’une femme enceinte. Mais voici un fait
lingulier qui paroîr être aflez ignoré. C’eft une brebis
qui mit bas un agneau égorgé, parce qu’elle
avoit vu égorger une brebis dans le temps qu’elle
étoit pleine, tant ce fpeâacle avoit effrayé cette
pauvre bête.