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P L U M I E R *.
J u sq u ’ i c i les Naturalises s’étoient
'.attachés à la Zoologie : ils a voient fa-
:crifié à rl,étude des ;animaùx celle de la
■ Botanique, 6c Gefnér étoit lé feiil qui
l ’eût cultivée avec foin , 6c qui eût fuivi
les recherches des Anciens, peu fatisfait
•des Ouvrages des Botaniftes de fou temps,
*jui, au lieu de chercher les plantes dans
,les campagnes , imaginaient des plantes
que la nature .avoit dû produire, ou
qu’elle avoir eu tort de.ne produire pas,
comme l’obferve fort bien l’Auteur du
premier volume des Obfervations fur
toutes les parties de la Phyfique. La Bo-
jt^nique 9 dit M. de Fotitenelle , n'eft
/pas une fcience fédentaire qui fe puiflfe
acquérir dans le repos 6c dans l'ombre
d’un cabinet : elle veut que l’on coure
les montagnes 6c les forêts, que l ’on gravide
contre des rochers efcarpés , que
l ’on s’expofe aux bords' des précipices, 3Les feuls livres qui peuvent nous inftruire
‘ a tond de cette matière , ont été jettes au
hafard fur toute la furface de la terre, 6c
il faut fe réfoudre à la fatigue, 6c au péril
de les chercher 6c de les ramadêr,
C ’eft aulîi ce que comprit le fécond
Botanifte moderne. Dès que fon gofit
■ pour la fciençe des plantes fe fut développé
, il alla dans les pays ou il poù-
Voit faire une ample moidon de connoif-
fances en ce genre , & il n’épargna ni
.peines, ni foins, ni induftrie , pour per-
cledionner cette fcience.
■' Ce Naturalifte naquit à Marfeille , le
io Avril 16^.6, de parents ohfcurs : il s’ap-
•pelloit Charles Plumier. Son pere étoit
.iourneur ^ il lui apprit d’abord fon art,
•i la profeflion duquel ii le deftinoit. Il
:1e ht aufli étudier ; 6c lui ayant laide la
liberté dé fuivre fon inclination , Plum
i e r abandonna bientôt le métier de
fon pere pour s’attacher uniquement aux*
lettres 6c aux :fcienees. Son goût pour la
Botanique s’étoit manifefté dès fa plus
tendre jeunede. A l’âge de deux ans , il
couroit déjà les champs, &c fe plaifoit fur
le rivage de la mer. Quand fes forces purent
le lui permettre, il gravit les rochers, 6c s’enfonça dans les bois. On le voyoic
feul dans les endroits les plus écartés?
le fpe&acle de la nature l’enchantoit, ÔC
il ne trouvoit pas de plus grand piaifir
que celui de la contempler.
Cependant il fàifôit fes études avec le
plus heureux.fuccès. Perfuadé que ce n’elfc
que dans la retraite qu’on peut faire quelques
progrès dans les fciences, il fentic
à peine le prix du favoir , qu’il chercha
rà quitter le.monde ,& a s’enfermer-dans
quelque rn°nadere. Il choifit celui des
Minimes. Après avoir fieffés humanités ,
il entra chez ces Religieux , dont il prie,
l ’habit étant alors âgé de 16 ans. 11 y fit fon cours de Philofophie. C ’é-
toit une Philofophie purement fcolafti--
que qu’on lui enfeigna, & qui ne le fatis-
fit pas -beaucoup. Ayant eu occafion de
coonoitre 1 objet des Mathématiques', it
comprit que ictude de cette fcience devoir
être la bafe de celle de la Philofophie.
11 apprit en même temps qu’il y
avoir à Toulon fe un Religieux de Toit
Ordre , nomme le P. Maignan3 qui étoit
grand Ma-rhématkien ; 6c al demanda à-
tfes Supérieurs la permillion d’aller à Touf
f e érudier les Mathématiques fouses
doéte Religieux : ce qu’il obtint.'
11 ne demeura dans cette ville que Ie‘
temps necelfaire pour apprendre les principes
de cette fcience j. & comme fes progrès
furent allez rapides, il quitta bien-
• F m -Jeta Eruditomm, ann.' I7o5 & 1717. Tournai
ées y™ ™ * . Juillet , & Juin-170-3:. Mémoires pour
Servir a i bijtoire des Hornmfis Ulujhes., par le,P.. Üiçeron,
tOiiie 5 Et fes Ouvrages. H ÿ à une belle édition à’ùn-dfe
ces ouvraj-es , qu-Ü elt bon de citer ici pour l’honneur dè
»uii-e Philofoghe , & de-celui, à qui on la doit ; elle à garu.
en i7Ç f fous ce titre v Plant arum ATnieric. Fafciculut pri-
mus , continent plantas quas olim Car oins PLUm i -er u s ,
detexic eriatque, al que m infdis
Antillis ipfê dPpinxit. H as primum in lûcem edulif
ms dcfcriptiombus & obfcryationibus , ancisquetahu » il*
lujiravit J ohanneô Rmmàayis-.fumptibus aitfloris. -