La troifieme partie decettcfcience,
je veux dire !a Minéralogie, n’a
pas été fi cultivée ; Sc on fera
peut-être étonné de ne trouver
qu’un Minéralogifte dans cette
Hiftoire des Naturaliftes. Comme
la Minéralogie tient à la Chymie,
les Philofophes qui ont voulu l’étudier
ne fe font pas bornés à
l ’examen des mines, des folfiles ,
des pierres , 8cc. ils fe font attachés
auffi à l’analyfe des corps , 8c
par-là ils font devenus Chymilles.
Ainlî la claffe des Minéralogiftes
a été réunie avec celle des Chy-
miftcs ; 8c ce n’eft que de nos jours
que les Naturaliftes ont écrit fé-
rieufement fur la Minéralogie , 8c
qu’ils nous ont fait connoître les
eaux , les terres, les fables , les
fels, les pyrites, Sic. Sc en général
, qu’ils ont décrit avec foin le
régné minéral. C’eft la troifieme
partie de l’Hiftoire Naturelle qui
eft compofée du régné minéral,,
du régné végétal , & du régné animal.
Ce font aufiî ces trois régnés
qu’on voit dans le cabinet d’un
Naturalifte, lequel renferme par-là
toutes les productions de la nature.
Voici en effet ce que contient ou
ce que doit contenir ce cabinet.
Il préfente d’abord deux elaffes
du régné minéral, faveir les eaux,
les terres,les fables, les pierres, les
fels,les pyrites,les demi-métaux,
les métaux, les bitumes, les prdduffi
tions des volcans , 8c les pétrifications.
On y voit donc les terres, les
argilles, les tourbes, les terres bo-
laires, les ochres, les craies,les marnes
, les différents fables, les ar-
doifes, les asbeftes , les pierres-
ollaires 8c micacées, les pierres à
chaux, les fpaths, les congélations,
les gypfes ou pierres à plâtre
, les cailloux , les pierres de
roche, les cryftallifations , les
fèls, les pyrites, les charbons 8e
autres bitumes, les laves8c lesfco-
ries des volcans.
L ’armoire deftinée aux métaux,
renferme de l’argent natif, de l’argent
rouge, un grouppe de mine
d’or, des morceaux de mine de
plomb, des grouppesd’étaincryf-
tallifé , des aiguilles d’hématite,
des pierres d’aimant, de laplatine,,
du fer réfraCtaire, du cuivre ioyeuX
de la Chine, 8c un grouppe de malachite.
Dans l’armoire des bitumes on
trouve du jaïet, de l’ambre g r is ,
du fuccin, des morceaux de foufre
jaune 8c rouge tranfparents ; dans:
celle des pétrifications ou folfiles,,
des madrépores, des bélemnites-
îranfparentes, des ourfins agati-r
fé s , le nautile concaméré, des:
cornesd’Ammon, l’hyftérolite, la'
pierre lenticulaire , 1a gryphite, 8CC,
les calculs ou bézoards, les tur-
quoifes, lescrapaudines, les glof-
fopetres, enfin toutes les pierres
figurées, S c même des bois pétrifiés.
Et dans l’armoire des pierres
font différents cryftaux , S c toutes
les pierres précieufes dans leur
matrice , tels que l’agate, la
cornaline , le jade, la fardoi-
n e , l’onyx, la chalcédoine , le
jafpe , le porphyre, le granit, le
lapis laZuli, le marbre, l’albâtre,
le fpath ou cryftal d’Iflande, la
pierre de Boulogne, la ferpentine,
le talc, l’amiante, le balfate ou
pierre de touche, les cailloux d’Egypte
S c d’Angleterre.
Auprès de ces pierres, on trouve
dans des tiroirs les terres figillées,
les bélemnites, les entroques, les
aftroïtes, S c autres folfiles à polypier,
les coquilles univalves, bivalves
S c multivalves, des pierres
numifmales, des os, Sc des tranches
de bois pétrifiés Sc polis, 8te.
Le régné végétalparoîtenfuite,
St on a , dans des armoires diftri-
buées comme celles du régné minéral,
les racines, les écorces, les
bois, les feuilles, les fleurs, les
fruits Sc fcmences,les tiges 8c plantes
parafites, les herbes Sc plantes
tubéreufes, les agarics 8c les tumeurs
, les bru nes 8c les réfines
folides, les gommes réfines 8c les
fucs gommeux, les fucs extraits ,
I N A I R E.
fucres 8c fécules, les plantes marines
8c maritimes.
A l’égard du regne animal, il
eft préfenté dans des armoires qui
contiennent les divifions de ce
regne, favoir : les faufles plantes,
les plantes marines, les zoophytes,
les teftacées,les cruftacées, lesin-
feétes terreftres, les amphibies, les
oifeaux avec leurs nids 8cleursoeufs,
les quadrupèdes Sc l’homme.
J’ai toujours été étonné de voir
l’homme dans uncabinet d’Hiftoire
Naturelle.il femble qu’il ne devroic
pas être l’objet des Naturaliftes ;
car qui dit Hiftoire Naturelle ,
dit Lhiftoire phyfique d’un être ,
les mots phyfique Sc naturel étant
fynonymes. Les Naturaliftes ne
peuvent donc confidérer l ’homme
du côté du moral : ce qui concerne
l’entendement humain, je
veux dire l’analyfe de fes idées,
lès conceptions, les opérations de
fon efprit, regarde le Métaphy-
ficien : 8c fes inclinations , fes paf-
fions, fes moeurs 8c fa conduite
forment la fcience de la morale 8c
celle de lalégillation .11 n’y a par con-
féquent que le corps à examiner :
mais le corps feul de l’homme n’eft:
pas l’homme. Encore en décom-
pofant ce corps il forme 1 etude
de deux fortes de Savants, des
Anatomiftes qui en décrivent la
ftruélure, ScdesPhyfiologiftes qui
cij