L I S T E R *
ü o iq u e JoTbJlon ôc les autres Na-
t-uraliftes donc je viens d'écrire l ’hiftoire.,
ie fuflent attachés à la Zoologie , iis
avoient cependant négligé une partie imf>
ortante de cette fcience, quon nomme
a Conchyliologie, ou la -connoiflance
des coquillages. Ils ont bien parlé des co-
.quillagés dans leurs ouvrages, mais ce n’a
été que par occafion & en décrivant quelques
cabinets curieux.
C ’étoit donc une étude abfolument né-
■ cefTaire pour la perfection de l’Hiftoire
Naturelle, que celle de la Conchyliologie.
Audi le Philofophe qui va nous occuper
«’y attacha principalement, ôc fon goût
fécondant fon zeie & fes travaux, il fe
jmit en état d’inftruire le Public de toutes
les efpeces de coquillages, de leur génération
, de leur ftru&ure, ôc de leurs
mouvements.
Il fe nemmoit Martin L i s t e r . Il naquit
en 16 +o ou environ dans le Comté
•de Buckingham. L’Auteur du Diclion-
jiaire hiftorique de Médecine dit que
•fon pere , nommé Martin Lifter^ étoit
Médecin ordinaire de Charles 13 Roi
d Angleterre \ mais il fe trompe : ce
.Martin Lifter, connu fous le nom du
Chevalier Lifter, étoit grand oncle de
notre Philofophe. C ’eft lui qui prit foin
de fon éducation : ce qui donne lieu de
croire qu’il étoit fort jeune lorfqu’if perd
it fon pere , lequel vraifemblablement
étoit aufli Médecin.
Quoi qu’il en fo it, fon oncle, après lui
avoir commencé fes études , l’envoya au
college de Saint Jean à Cambridge pour
les continuer. L i s t e r s’y fit recevoir Ba-
chelier-ès-arts : c’étoit en 1^58. En 1660
il fut agrégé à ce college , ôc il prit le degré
de Maitr.-ès-arts en it>'» 1,
En forçant du college de Saint Jean , il
alla voyager en France pour vifiter les Sa
■ (*)Wood. Faß. Oxon. vo l. i. Journey to Paris in the year > <»?'' < by Do fl Mart. I iß er. Diflionnaire h iß on que Gr critique
de Chaufepié , art. Li s t e s .. Uißoire Naturelle*
Tpme FLU.
vants ôc les Académies. A fon retour ett
Angleterre , il exerça la Médecine d’abord
à Yorck, ôc enfuite à Londres où il
fut reçu de la Société Royale de cette
ville. Enfin l’Univerfité d’Oxford lui ayant
donné,le 5 Mars 168$,le bonnet deDoc-
teur en Médecine, il fut agrégé au college
des Médecins de Londres.
L i s t e r avoit eu en nailTant un goût
particulier pour l’étude de l’Hiftoire Naturelle,
ôc ce goût s’étant développé
avec l ’âge, il avoir cultivé cette fcience ,
& pendant fon voyage en France , ôc ail
milieu de fes exercices académiques } de
forte qu’en 1678 il avoit déjà publié un
ouvrage intitulé , Hiftoria animalium An-
gli&* Ôc divifé en quatre traités.
Il eft queftion , dans le premier , des
araignées d’Angleterre, De Araneis An-
g l'iA . On fait que l’araignée eft un infeéle
venimeux, qui communique fon venin
par fa morfure. Il a des cornes fituées de
telle forte au-deftous de là poitrine,
qu’on a de la peine à les diftinguer de fes
pieds :il a huit jambes ai ticulées de même
que les jambes de fécrevifle : il a des pinces
, des ongles ôc des dents. On voit fur
différents endroitsde fa tête des yeux fore
bien marqués, ôc de différentes grolTeurs,:
ils font tous fans paupières, ôc couverts
d une croûte dure , polie , ôc tranfpa-
rente.
Un Naturalifte fort connu ( M. Bon )
prétend que les araignées font androgynes
ou hermaphrodites \ mais" L i s t e r , dans
le traité que j’analyfe, fourient le contraire.
Il reconnoît deux fexes dans ces
infeétes, ôc foutient qu’elles s’accouplent
: le mâle ôc la femelle ne vivent
même enfemblè que dans ce temps-là :
ils ne couvent pas leurs oeufs : les petits
éclofent ordinairement après vingt-un
jours que les oeufs ont été pondus , lorféclaircie
dans tes deux parties principales, la Lithologie
la Conchyliologie, par M. d'Argenville, première & fécondé
pairie. Et fes Ouvrages.
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