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LA Terré a donc été couverte d’eau,
& du fein de cette eau font fortis les
êtres divers qui la peuplent. C’eft-la con-
féquenee qu’on tire du fyftême du Philo-
fophe dont on vient de lirel’hiftoire. Mais
comment ce globe a-t-il pu être inondé ?
Burnet a déjà répondu à cette queftion ,
comme on l’a vu ci-devant. Peu content
de la folution qu’il en a donnée, le Cof-
mologifte qui a fuccédé à Maillet, a imaginé
un fyftême qu’il croit plus fatisfaifant
que cette folution. Il établit dans les entrailles
de la terre un abyme immenfe d’un
liquide, & H. prétend qu’une croûte fu-
perficielle & fort mince fert d’enveloppe
■ à ce liquide. Ce fut ce même liquide qui
forma le déluge, en fe répandant fur la
furface du globe que nous habitons. Il
délaya & réduifit en pâte les pierres,
les montagnes, les marbres, les métaux
, &c. Cette diffolution forma une
nouvelle terre , qui devint fertile lorf-
que l’équilibre entre les folides & les
liquides fut rétabli.
Et voilà quel eft le principe fur lequel
Jean Woodward a bâti un nouveau
fyftême de Cofmologie. Il naquit en 166 5
dans le Comté de Derby. Son père étoit
'bon Gentilhomme, & la mère apparte-
noit à l’ancienne famille des Burdets. Le
jeune V ood vard apprit le Latin & le
Crée dans une école de campagne. C ’étoit
tin commencement d’étude qui ne pouvoit
procurer qu’ une connoilfance imparfaite
de ces deux Langues : mais fes parens ne
vouloient pas qu’il en lut da vantage. Leur
intention étoit d’occuper fon enfance en
attendant qu’il pût entrer dans le commerce.
On fait qu’en Angleterre on allie
fort bien le commerce à la nobleffe. C’eft:
sine façon de penfer particulière aux An-
glois, qui tient à la conftîfution de leur
Gouvernement. Ils ne croyent déroger
qu’en conciliant la culture des fcience*
avec des vues d’intérêt, parce qu’ils efti-
ment tant les fciences, qu’ils veulent
ou qu’on s’y livre tout entier, ou qu’on
les néglige abfolument.
M. U oodward ne jugeoit pas que fon
fils eût les difpofitions néceffaires pour
devenir un Savant; & comme fa fortune
étoit bornée, il lui confeilla de fe faire
Commerçant. Ce fut un ordre plutôt
qu’un confeil. En conféquence de cette
réfolution, il partit pour Londres, afin
d’entrer en apprentinage chez un Marchand
de toiles : mais il n’y refta pas
long-temps.
Le hafard, lui ayant procuré la con-
noifiance du Doâeur Barmch , habile
Médecin, il eut occafion de développer
la fagacité dont la nature l’avoit favorifé.
C e Médecin fut étonné de fa pénétration,
& ne put voir fans peine qu’elle fût li mal
employée. Il lui propofa de quitter fon
Marchand, & de venir chez lui apprendre
des chofes plus dignes de l’occuper.
Lejeune Woodward accepta avec joie
cette propofition, & fon père confentit à
-tout ce que M. Barwick voulut.
Wgodward apprit chez ce Médecin
la Philofophie, l’Anatomie & la Médecine.
Ses fuçcès répondirent à fon ardeur
& à fes difpofitions pour l’étude. Ils lui
firent une réputation ; de forte qu’une
chaire de Médecine étant devenue vacante
par la démiflîon de M. Stillinfzfieet,
on jetta les yeux fur notre Philofophe
pour la remplir. Il en fut nommé Ptofef-
fèur le i j Janvier 166z , & le 30 Novembre
de l’année fuivante il entra dans
la Société Royale de Londres.
Bès-dors il Ce voua abfolument aux
fciences, & conçut le deffein deconnoître
Ki j Difiionnaire Jiijloriqtu & tritium d « Cknitjfcfii, a r t . Wttdward. E t I c i O u v r a g e s .