i% LE ME R Y. lui eft uni '> & qui la minéralife.
On fait encore un régule d’antimoine
avec le fer. Cette préparation eft un mélange
des parties les plus fixes de l’antimoine
avec du fer. C ’eft-à-dire qu’on
précipite la partie réguline de l’antimoine,
en mettant ce minéral en fufion avec du
fer, qui lui enlève tout ce qu’il contenoit
de foufre commun. Mais il arrive par
cette opération quelque chofe de bien
fingulier , c’eft une étoile qui paroît
fur ce régule. Les Alchimiftes font là-
defîîis de grands raifonnemens. Ils attribuent
la formation de cette étoile à l’influence
de la planète de Mars fur l’antimoine
, à caufe d’un refte de fer, qui eft,
félon eux , l’ouvrage de cette planète. II
eft vrai que les véritables Chymiftes fe
moquent de cette explication. Ils en donnent
une autre, qui eft fans doute la feule
qu’on puifîe donner. Lorfque l’antimoine
eft bien purifié, comme il l’eft par le fer,
il fe criftallife, & les criftaux paroiftent
fur le régule d’antimoine en forme d’étoile.
Au refte cette étoile n’eft que fuper-
ficielle, & on la fait difparoître en limant
doucement le régule.
L’antimoine fe vitrifie par une longue
fufion ; il fe calcine avec de l’eau régale ;
il fe volatilife, & il devient cauftique par
les acides. C ’eft un des minéraux le plus
utiles dans la Médecine, par la propriété
qu’il a d’être émétique, fudorifique, de
fervir pour le traitement des plaies, & c.
félon qu’il eft préparé.
Uarfenic. Ce minéral eft compofé de
beaucoup de foufre & de fel cauftique. Il
y a quatre fortes d’arfenic ; du blanc ,
qui retient le nom d’arfenic ; du jaune,
qu’on appelle auripigmentum ; du rouge ,
nommé réagal ou fandaracka ; & un arfe-
nic d’un jaune pâle, qui eft une forte d’orpiment.
On fublime l’arfenic en le faifant élever
par le moyen du feu au haut d’un matras.
Cela forme un fublime d’arfenic, qui ref-
( g ) On a découvert de nos fours une encre de
fympathie extrêmement curieufe. C ’eft une diffolu-
tio n du foufre dans de l ’eau régale , & tempérée
avec de l ’eau commune. O n trace avec cette dilfo -
femble aflez au fublime corrofif. On le
rend plus fixe & plus brûlant qu’il n’eft,
& on le réduit en chaux par le moyen
de fels fixes. On en fait une huile corro-
liv e , qui eft un cauftique très-fort, en
le diftiîlant avec du fublimé corrofif.
On donne le nom de chaux à une pierre
dans laquelle on introduit par la calcination
une grande quantité de corps ignés
à la place de feau qu’elle contenoit. Ce
font ces petits corps qui caufent l’ébuli-
tion , lorfque l’eau a pénétré la matière
qui les tenoit enfermés. En mêlant de la
chaux avec du tartre calciné , on fait un
cauftique très-fort, qui fe réfoud en
liqueur à l’air., & qu’on ne conferve par
conféquent qu’en le tenant dans une bouteille
bien bouchée avec de la cire.
On fait avec la chaux trois fortes d’en-
cres fympathiques. Ce font des liqueurs
qui fe détruifent l’une & l ’autre , & qui.
reprennent enfui te de la couleur. La première
eft une infufion de chaux ; la fécondé
eft une eau noircie avec du liège;
brûlé ; & la troifième eft du vinaigre
empreint de plomb. L’expérience la plus
curieufe qu’on fait avec ces encres , eft
celle-ci.
On prend un livre de Tépaifteur de
cinq ou fix doigts, & on écrit fur le premier
feuillet. On tourne enfuite le livre t
& ayant remarqué à-peu-près l’oppo-
fite de l’écriture, on frotte fur le dernier
feuillet avec un coton imbu de la liqueur
faite avec de la chaux & de l’orpiment.
On met aufli-tôt un double papier deflus ,
& ayant fermé promptement le livre, on>
frappe deflus quatre ou cinq coups , &
on le met à la prefle pendant un demi-
quart d’heure. Au bout de ce temps on
ouvre le livre * & on trouve que l’écriture
paroît fur le dernier feuillet.
La même chofe arrive à travers une
muraille, lorfqu’on a foin de mettre quelques
planches contre les deux côtés, pour
empêcher l’évaporation des efprits (g).-»
lution des cara&ères, ou même on deftùie despayfai.
ges , qui font d’ abord invisibles, mais qui paroiffent
en très-beau verd bleu , fi on les chauffe ju fqu ’à un
certain, p oint. L o rfqu’on les retire du feu & qu'on
LE M
te s cailloux font formés avec de l’eau
acide ou falée, & de la terre fulfureufe
& quelquefois métallique. On les calcine
en les faifant rougir au feu , & éteindre
dans l’eau froide à diverfes reprifes. On
les réduit en liqueur par le moyen du fel
de tartre. Cette liqueur fert à extraire le
foufre de plufîeurs minéraux. Les Chymiftes
l’appellent Jlkaef , c’eft-à-dire
diffolvant univerfel, mot introduit dans
la Chymie par Paraulfc, &c qui eft com-
pôf4 de a l & desgeeft, qui lignifient en
Allemand tout cfpnt.
. Le corail eft une plante pierreufe qui
croît fous des roches creufes en plufîeurs
lieux de la Méditerranée, oh la mer eft
profonde. Il y en a de trois efpèces, du
rouge , du blanc & du noir. Le rouge eft
le plus commun ; le noir eft plus rare, &
le blanc l’eft encore davantage. On diftille
le corail; on le calcine au® ; mais ces
opérations ne produifent rien de remarquable.
On le diffoud avec du vinaigre
diftillé ; on le décolore avec de la cire,
&c on en. tire trois fels. Le premier eft un
fel volatil, qu’on extrait parladiftillation
à la cornue en petite, quantité. Le fécond
eft,un fel fixe, qu’on tire par calcination
& iixivafion du corail. Et le troifième eft
le corail même, pénétré & diflous par
un acide.qui y eft incorporé & condenfé.
Il fe forme dans cette opération de petites
ligures déliées, cannelées, entrelacées
les unes dans les autres, repréfentant
comme une petite forêt de fel allez
agréable à la vue.
, On croit que cette difpofition de tel de
corail eft une efpèce de revivification, &
qu’elle repréfente en quelque manière les
branchés du corail d’oïl ce fel eft forti,
parce que les fels tirés par le même procédé
des perles, de la .nacre de perle,
des pierres d’écreviffes, de la corne de.
cerf &c de l’ivoire calcinés, ont tous pris
la même figure.
É R Y. f 53
Il y a trois fortes de fe l commun , le
.fel fofftle, le f i l des fontaines , & le f i l
marin. Le premier eft appellé f i l gemme ,
parce qu’il eft luifant &c poli comme une
piérre précieufe. Le fécond fe tire par
l ’é vaporation qu’on fait des. eaux de quelques
fontaines. Et le troifième fe tire de
l’eau de la mer par èriftallifation ou par
évaporation de l’humidité.
. Le fel fe calcine en le faifant rougir dans
un pot fans, vernis, fur des charbons ar-,
dens. On en tire, par la diftillation une
liqueur acide. On le dulcifie avec de
l’efprit-de-vin, en le mettant digérer dans
un vaiffeau de rencontre à un feu de filble
aflez lent. Cette Opération donne un efprit
de fel plùs.doux que le fel. On fait encore,
un efprit de fel par la diftillation. Cet eft
prit de fel diffoud l’or en feuille : ce que
ne peut faire l’eau forte.
Le nître, ou falpétrc eft un fel neutre ,
empreint des.efprits de l’air qui le'rendent-
volatil. On le tire des pierres& des terres
qu’on a démolies des vieux bâtimens. On
le purifie en le dépouillant par l’évaporation
d?une partie de fou fel fixe, & d’un peu,
de terre bitumineufe qu’il contient. On le
criftallife en enlevant une partie du volatil
par le moyen du foufre Sc du feu, On en
tire parla diftillation une liqueur fort acide
& corrofive. On en extrait un efprit di)l-,
cifié, en le mêlant avec de l’efprit-de-vin
bien déphlegmé, & en mettant ce mélange
fur de la cendre chaude, pour que la partie
groflière fe fëpare par l’évaporation. Cet
efprit eft très- inflammable lorlqu’il eft.
mêlé.avec une fubftance fulfureufe. C’eft
avec cet efprit mêlé avec du vitriol qu’on,
fait une liqueur qu’on appelle eau forte ,
laquelle diffoud les métaux.
. On donne le nom de f i l ammoniac à des-
pains plais , orbiculaires „ plus larges
qu’une affiette, épais de trois doigts ,
gris en dehors, blancs en dedans, & dif-
pofés dans leur épaiffeur en criftaux droits
le s lai (Te refroidir , Ils d ifp a io iffen t , & reparoiffent
de nouveau- en les chauffant derechef^
Un homme induftrieux a fait depuis peu des
écrans avec cette encre. L’ e'cran eft n u d , fansdeiTein
& fans couleur * mais on eft furpris agréablement
de v o it paroitre un payfage co ld r é , à mefure qu’o n
fe chauffe. Le payfage difparoît quand on q u itte
l ’ écran i l reparoît lo rfqu ’on le reprend , & qu on
fe met auprès du feu.