H I S T O I R E
D E S
P H I L O S O P H E S
MO D E R N E S .
C O P E R N I C U
H ljj ’E s T un trait bien honorable
î pour les Mathématiques , que
1| devoir captivé dans tous les
—• temps l’eftime des hommes.
On les voit cultivées au milieu de ces
fiècles d’ignorance & de barbarie , où
les autres fciences étoient abfolument oubliées.
Depuis la naiflànce de Jefus-Chrifl
jufqu’au quinziéme fiècle , une nuit obf-
cure enveloppa tout l’Univers, & les facultés
de l’efprit humain furent prefque
fans fonction & fans exercice. On ne
connoilfoit ni l’art de penfer , ni celui
de raifonner. Lors de la renailfance des
Lettres , il fallut faire un travail prodigieux
pour découvrir les principes de
ces arts. Ceux des Mathématiques furent
les feuls dont on ne perdit pais le fil.
Dans le temps que les Scolaftiques ac-
cumuloient les erreurs pour établir des
vérités de Logique, de Métaphyfique,
ou de Phyfique, les Philofophes faifoient
des découvertes dans l’Arithmétique , 1a
Géométrie & l’Aftronomie.
Au milieu du quatrième fiècle, Dw'-
phante d’Alexandrie inventa l’Algèbre,
c’eff à-dire, une Arithmétique umver-
felle , par le moyen de laquelle on pût
réfoudre les problèmes les plus difficiles
de la fcience des nombres & de la Géométrie.
Huit cens ans après , Albert le
Grand fuivit le travail de Diophante,
* Nicolai Copemici Warmicnfîs Canonici, jißronont.
illujlris vit» , per Petrum Gajfendum. Orot, de Math,
Ijwail Bonilla»d , in Prolego uißr.on. Bhilofepb. Et fcs
Ouvrages,
A