expliquent le'm échanifm e de fes-
opérations. Q ue refte-t-il donc au
N aturalifte? Rien. Audi lesplus célébrés
Zoologiftes n ’eii' on t pas
parlé ; Sc ce n ’eft que de nos jours
que quelques-uns d’entre eux ont
voulu joindre fon hiftoire à celle
des animaux.
A cette fin, ils prennent d’abord
l’homme à l’inftan td efa naif-
fan ce, le fuivent dans-les accroif-
fements de fon enfance & dans le
développement, de fes organes. £c
de fon intelligence. Parvenus à
l’âge de pu berté, ils lé voient devenir
homme\cap.ablfe de produire
fon femblable. Ils s’occupent en-
fuite de fbn âge v iril, obfervent fa
b eau té, fa force, fon po rt majef-
tu eu x , fa démarche, ferme & hard
ie , l’excellence de fa nature-; en.
u n m ot, ils fo n tl’éloge de l’homme
phyfique..
A près avoir acquis toutes ces
perfections, l’hom m e décline. Les
m em branes deviennent cartilagi-
neufes, les cartilages deviennent
oflèux , les-os deviennent plus fondes
, les fibres plus dures. La peau
iè delleche ; les. rides Ce form ent
peu à peu ; les che veux blanchilïen t;
les dents tom ben t; le vifagefe dé?
forme ; le corps fe courbe. Le corps
meurt.ainii peu à peu & par parties t
fon m ouvem ent dim inue par degrés
: la.vies’ite in tp a rd e s nuances
infenfibles, & la m ort eft le det--
nier term e de cette fuite de degrés,,
la derniere nuance de la vie. C e'
font toutes ces gradations qui form
ent la derniere partie de l’hiftoire
de l’homme.
A cette hiftoire particuliere de
l’homm e les Naturaliftes de nos-
jours ajoutent l’hiftoire générale :
des hommes. Certe hiftoire renferme
les variétés dans l’efpece humaine.
D ’abord c’eft la variété de ■
la couleur ; enfuite celle de la forme
; ôc la derniere, celle du naturel
des-différents peuples. Ils com m
encent par le N o rd , Stfiniffent
par les peuples qui habitent cette.'
partie de la terr,e comprife entre
le. tropique du'C apricorne & les~>
terres auftrales.Ilsaiousapprennent:
donc que lés Lappons font d’une-
petite ftructure, d’une figure bizarre
; que les G roenlandois font fo rt
petits, m aisqu’ils ont le. corps bien;
proportionné, £t q u e, malgré eéla,-
ils font tous égalem ent groffiers SC
ftupides. •
E n-allant d e ce tte maniéré du;
N o rd au S u d , ces N aturaliftes nous,
font connoître la figure St les»
moeurs des différents peuples qu’ils«
rencontrent dans leur chemin. Et;
leurs relations dégénèrent en une:
hiftoire de voyages, qui ncreflem-
ble plus à une hiftoire naturelle ::
les m oe urs, la m aniéré de vivre ,..les<
ioix des différents peuples n ’étant
po int l’objet de cette fcience, comm
e je l’ai déjà obfervé.
P ou r la renfermer donc dans fes
juftes bornes,, il faut reftreindre
le régné. animal aux bêtes, ainfi
que l’ont fait fagement les Philo-
fophes modernes qui com pofent
ce vo lum e, Sc quelques autres
Savants qui ont écrit comme eux
fur l’H iftoire N aturelle, St avec
le même fuccès. Tels font U ail-
lam , Bauhin, Ruyfch , Rondelet,
Seba , Swammerdam, Artedi ,
R a y , Rumphius & d ‘ Argenvillei
C e font tous de célébrés N aturaliftes
dont je me ferois fait
m êm e un devoir d’écrire l’hif-
toire , fi ceux que j’ai ehoifis
n ’avoient rempli le but que je
m ’étois propofé ; celui d e.faire
connoître to u t ce qu’on a découvert
d’intéreffant fur l’H iftoire
N aturelle.
En effet, Gefner, Tournefort,
le Pere Plumier St Haies ont fort
bien établi lesgrands principes de
I N A I R E . xxj
la B otanique ; St ce n ’eft qu’en
m archant fur leurs traces, qu’on
peut étendre les lim ites de cette
fcience. Les ouvrages àA ldro-
vande , de Belon, de Jonflon ( i ) ,
de Réaumur, renferm ent, dans u n
très grand d étail, l’hiftoire des.
quadrupèdes, des oifeaux , des
poiffons, des reptiles & des infectes.
E t la fcience des coquillages a
été traitée favammenc par Lifter..
D e forte que le régné végétal Sc le
régné anim al font fuffifamment
développés dans cette H iftoire des
Naturaliftes.
Q uant au régné m in éral, il eft
vrai quAgricola eft le feul d’entre;
les Philofophes m odernes qui en
ait fait une étude ; mais fi l’o n
join t aux détails de fa vie Sc de fes
découvertes celles des C hym iftes
6c dfes Cofmologiftes qui compo—
lent le feptieme volum e de cette;
H iftoire desPhilofophes modernes,,
on aura l’hiftoire de la M inéralogie,
ôt cette partie de l’H iftoire
N aturelle fera affez remplie.
C'r) On traduit aéluellement en françois les nos. Kiic a été traduite par M. d'Auchè, ancien;
ouvrages de cet Auteur , lefquels font écrits en ProfelTeur dé Mathématiques du Roi de Po4-
latm; & fon Hiftoire des Oifeaux, formant un iogne , Duc de Lorraine 8c de.Bar ,,8c revuepae.
.Volume in-folio, eft prête à paroître, chez Dcfi M. Buc'hafe