A L D R O V A N D E*.
X>A partie de l’Hiftoire Naturelle qui
a été la plus cultivée , e’eft la Zoologie ,
Ou la Science des animaux. Cette fcience
eft plus amufante & plus étendue que la
Botanique. Le nombre des efpeces d’animaux
eft beaucoup plus coniidérable
que celui des efpeces de plantes. O r ,
cerre grande variété d’animaux terreftres,
aquatiques, amphibies, reptiles & volatile
s , & la-diverfité de leurs figures, de
leurs qualités, de leurs inclinations, forment
un fpe&acle très piquant pour toutes
les âmes bien nées qui fav-ent admirer
les ouvrages du Créateur. Que de
reftbrts, que ae forces, que de machines
& de mouvements font renfermés dans
cette partie de matière qui compofe le
corps d'un animal ! Que de rapports , que
d’harmonie , que de correfpondance entre
les parties î L’animal réunit toutes les
Fuiflances de la nature ries refloits qui
animent lui font propres 8c particuliers,
li veut, il fe détermine , il agit, il opéré.:
il communique, par fes fens , aux objets
les plus éloignés : fon individu eft. un
centre où tout fe rapporte , un point où
tout l’univers fe réfléchir. En un mot,
quoique tous les ouvrages du Créateur
foieint tous également parfaits , l’animal
■ eft fans doute fon. chef-d oeuvre ( i ).
Voilà pourquoi les Philofophes ont
étudié de tout-temps-la Zoologie, 8c c’eft
aufli-de toutes les parties de 1 Hiftoire
Naturelle, celle où l’étude & les recherches
des Anciens, ont. été les- plus. heu>.
reufes» Arifiote y Pline ont écrit avec af-
lez de foin 1!Hiftoire de la vié 8c des inclinations
des animaux j mais ils en ont
négligé les deferiptions. Lorfqu’à la re-
naillanoe des Lercreson commença à étudier
l’Hiftoire Naturelle:, on voulut fup-
pléer aux travaux de ces deux hommes
célébrés : les premiers Naturaliftes,rparmi
lefquels on diftingue W’oton 3 Rondelet 8c Gefner, cultivèrent cette fcience avec
beaucoup d’ardeur ; mais aucun ne le fit
avec plus de fruit que le Philofophe
dont je vais écrire l'Hittoire.
C ’eft U/yffe A l d r o v a n d e , né à Bologne
en Italie en 1 510. On ne connoîc
ni la naiflance, ni l’état, ni la fortune de
fes parents : on fait feulement qu’il fit
fes etudes avec beaucoup de fuecès 5 qu’il
reçut le bonnet de Doéfceur en Philofo-
phie & en Médecine, le i$ Novembre 15 5 î ? qu’il profefla la Philofophie d?a-
bord en qualité de ProfelTeur extraordinaire
, & enfuite en celle de Profeflèui:
ordinaire v qu’il fut Démonftrateur des
plantes jufqu’en: 1J98, & qu’il devine
enfin Intendant du jardin des plantes. H
remplit tous ces emplois avec beaucoup
de diftinéfcion : mais fon. goût pour l’Hif-
roire Naturelle, qu’il avoit apporté en
naiflanr, & qui s’étoit toujours accru, les
lui fit abandonner. Il-réfolut de tout fa*
crifier à cetre étude, & ilquitta fa patrie
pour chercher des inftruéhons à cet égard*
Les minéraux , les métaux , les- pian*
tes . les animaux, étoient l’objet de fes
recherches & de fa curiofité : cependant
il s’attacha principalement à l’hiftoire
naturelle des oifeaux}. de telle forte que
pour en avoir des figures bien exa&es-, il
employa plus de trente années , à fes propres
frais-, lès plus'habiles Deflînateurs
.de Europe. Il forma ainfi une colleélion-
très complette desoifeaux \ & pour mee*
tre un ordre dans cette belle colleétioir,.
iî-divifa les oifeaux en trois claftes-y-ei*!
oifeaux de proie, en oifeaux terreftres*
qu’on, fert aux tables-, & eu oifeaux qui
vivent dans l’eau, ou dans les endroits
marécageux. Ces trois, clafies formèrent
trois volumes in-folio ^ donc le premier
parut à Bologne, en 1.599 fous ce. titre P
(*) .Jitcdémie des Sciences de Brulart, tome II DiEHon-
Hairehijl. cr crh. de Bayle; art. A l &ROVANDUS. Mtm.
fervir À l’bijloire des Hommsslllujlres dans la Réjsublin
que des Lettres, par té P. Nicerotr, com. \ ;. Et fes Ouvrages**
(1) Voyez le Dictionnaire univttjtl il'Htjioirt H autre i f j .
par M. Valmçntde Roman, art. Animal»