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me les abeilles : Ton chant eft aufli une
efpece de bourdonnement très agréable.
Le colibri eft fort commun dans plufieurs
contrées de l’Amérique & aux Indes
Orientales.
B e l o n publia encore un autre Livre
en 1 5 5 $ fur les pyramides d’Egypte, fur
les obélifques , îur les fépulcres, &c.
ôc il étoit occupé à la compofition d’autres
ouvrages, lorfqu’il fut aflafliné près
de Paris par des voleurs, à l’âge de 47
ans.
MM. de Thou Sc de Sainte Marthe
accufent ce Philofophe d’avoir volé les
écrits d’un nommé Pierre-Gilles d?Alby,
ôc de s’en être fervi pour la compofition
de fes ouvrages. Ce Gilles d*Alby étoit
un Savant qui voyagea pendant plus de
quarante ans en Grece, en Afie & en
Afrique. 11 s’étoit retiré à Rome chez le
Cardinal d’Armagnac , où il travailloit à
mettre en ordre la relation des obferva-
tions qu’il avoit faites dans fes courfes,
lorfquil mourut. Le Cardinal ordonna
qu’on recherchât avec foin fes écrits : il
en apporta beaucoup en France , & eut
foin qu’ils fufifent imprimés. Mais M.
de Thou prétend qu’une partie de ces ma-
nufcrits fut fouftraite par Pierre B tLO N ,
du Mans, « qui écrivoit fous lu i, & qui
n l’accompagna quelque temps dans fes
0 ET.
voyages ; & bien qu’il les eût fait lin?
primer depuis en Ion nom , & non pai
au nom de Gilles j il en fut pourtant
» confidéré par des Savants, parcequ’^
» l ’exemple de plufieurs, il ne refufai
» pas au public de fi excellentes cho-;
»* fes (1). »
M. de Sainte Marthe y pour relever les
mérite de Gilles y dont il a fait l’éloge, a
écrit que ce qui a convaincu les Savants
que B e l o n « a volé Gilles , eft qu’ils
»» étoient fort perfuadés que B e l o n n’é-
» toit nullement capable de compofer de
» fi bons ouvrages, que ceux qui por-
» tent fon nom »».
Mais il eft aifé de faire voir que touç
cela a été fort légèrement écrit, & de
démontrer que notre Philofophe n’a point:
volé Pierre Gilles. Premièrement,il ne pa-
roît pas, par la relation des voyages de B el
o n & de ceux de Gilles, qu’ils aient ja-
maisvécu enfemble. En fécond lieu, il eft:
démontré que B e l o n étoit en France, lorsque
Gilles mourut à Rome : ainfi , il n’a
pu s’emparer de fes papiers. Et enfin, la
plupart des ouvrages de notre Philofophe,
qu’on croit avoir été volés par lui £
Gilles, ont été imprimés avant la mort
de ce voyageur \ car ces ouvrages ont été
imprimés en 1 5 5 3, & Gilles eft mort en*
M 55-
ɧ Thuan. Hiß. lib. XVI, ad «qq. i f f f. Eloge des Hommes Savants, par M» Teijfier, tonie I. Et le Dictionnaire sIg
$banfef>ié, art. Be l q n , Note ti.
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