utile & la plus intéreflante. V oici
do nc l’ordre que plufîeurs Bota-
tiiftes fuivent dans la diftribu-
tio n des plantes.
Plantes alexiteres : ce font des
plantes qui relevent prom ptem ent
les forces, abattues, ranim ent la circulation
du fang , êcc. Plantes
antiépileptiques, ou bonnes pour
guérir les maladies épileptiques.
P lantes antifcorbutiques, c’eft-à-
dire propres à guérir le fcorbut.
P lantes antivermineufes. Plantes
apéritives. Plantes a (Toupillantes.
P lantes aftringentes, &c. Ainfi
de fuite jufques aux plantes vulnéraires.
Q n renferme dans la fomme dé
ces clafles une infinité de plantes;
car il eft peu de plantes qui n’aient
quelque propriété- A l’égard de
celles qui en font privées, on en
fait une énum ération particulière,
& ce catalogue n ’eft pas confidé-
rable.
C e fon t (ans doute ces propriétés
qui o n t engagé les Académies
à faire une claffe de Boraniftes.
M ais les anim aux en ont-ils moins?
Le plus grand nombre n e nous
fert-il pas d’aliments ? 8c chaque
anim al dans fon efpece n ’a-t-il
pas une vertu qui lui eft propre,
£c qu’il eft utilede connoître? P lu-
Êeurs anim aux n’entrent-ils pas
dans nos remedes ? Eh ! pourquoi
les Académies n ’ont-elles p o in t
formé une clafle de Zoologiftes»
c’eft-à-dire une clafle d’hom m es
dévoués à l’étude des anim aux *
8c capables de le faire avec fuc-*
eès ?
Indépendam m ent deces raifons
la connoiflance des bêtes m érite
bien l’attention des Philofophes.
D ans la foule d’objets que no us
préfente la terre , dans le nom bre
infini des différentes produirions
dont la furfaee eft couverte, les
animaux tiennent le premier rang ,
tan t par la conform ité qifils o n t
avec nous , que par la fupériorité
que nous leur connoiflbns fur les
végétaux. C ’eft une remarque bien
vraie dé l'A uteur du D ictionnaire
Univerfel d’Hiftoire N aturelle.
Les animaux , a jo u te-t-il, ont parleurs
fens , par leur form e, par
leursm ouvem ents, beaucoup plus
de rapports avec les chofes qui les
e n v iro n n en t, que n ’en o n t les
végétaux. D ’ailleurs, le nom bre
des efpeces d’animaux eft beaucoup
plus grand que celui des efpeces
de plantes ; 8c c’eft là u n
m otif bien- puiflant encore pour
fe confacrer à leur étude. D ans le
feul genre des infeétes, il y a peut-
être plus d’efpeces dont la plupart
échappent à nos yeux, qu’il n ’y a
d ’efpeces de plantes vifibles fur la
furfaee de notre globe.
L à terre eft le feul lieu où les
(liantes puiflent croître 8c végéter :
toutes ne peuvent fubfifter que
fur fa furfaee ; mais les anim aux
fo n t plus répandus. Les uns habite
n t la furfaee de la terre ; d’autres
fon intérieur. Ceux-ci vivent au
fond desm ers : ceux-là fe tiennent
à une hauteur médiocre. Il y en a
•dans l’air , dans l’intérieur des
plantes, dans le corps de l’homm e,
& dans celui des animaux. O n en
trouve encore dans les liqueurs,
dans le bois 6c dans les pierres. E t
combién d’autres encore dont le
nom bre eft inexprim able, 8c que
nous découvrons avec le fecours
d u microfcope !
Leewenhoek eftime que mille
m illions de corps m ouvants, que
l ’on découvre dans l’eau commune,
ne font pas fi gros qu’un grain de
fable ordinaire ; ôc M . Malefteu
a v u , par le moyen de cet inftru-
tn e n t, des animaux fi petits qu’il
les juge vingt-fept millions de fois
plus petits qu’unem ite. Q ui pourra
donc jamais connoître les differentes
efpeces d’anim aux qui peuplent
le vafte globe que nous habitons?
Q uoiqueles Anciens aient fait des
recherches confidérablespour con-
no itre les anim aux , cependant
leursfuccès fontfi m édiocres, que
lors de la renaiflance des L ettres,
o n ne crut pas devoir tenir compte
I N A I R E. ni)
de leurs travaux. Le plus grand
nombre de leurs notices eft fau tif:
on y trouve beaucoup de chofes
hafardées, plulieurs deferiptions
controuvées, 8c des hiftoires trop
merveilleufes pour qu’on puiflè y
ajouter foi. Les Philofophes m odernes
qui s’attachèrent à la Z oologie
, étudièrent cette partie de
l’H iftoire N aturelle com me une
nouvelle fcience.
Geftner, Aldrovande , Belon ,
Jonfion , Lifter o n t décrit 8c deffi-
né tous les anim aux qu’ils ont pu
connoître , fans s’aflùjettir à aucune
méthode : ils ont voulu néanm
oins en établir une , 8c ils o n t
propofé de caraétériferles efpeces
des anim aux, 8c de les divifer par
clafles ou par familles : mais quelque
foin qu’ils aient pris pour form
er des diftributions exactes des
anim aux , plufîeurs N aturaliftes
ont trouvé qu’elles étoient mfuffi-
fantes : ils en ont formé d’autres
qui n’ont pas un plus grand fuc-
cès.L
e célébré M . Llnnoeus divife
tous les animaux en fix clafles.
D ans la première , il com prend
les quadrupèdes ; dans la fécondé,,
lesoifeaux; dans la troifiem e, les
amphibies ; dans k quatrièm e , les
poiflons ; dans la cinq uièm e, les
infectes ; & dans la derniere , les
vers