mière citerne, prennent l’eau qui y eft élevée
, & la portent par un tuyau dans une
fécondé citerne élevée à cent foixante-
quinze pieds de hauteur au-deffus de la
première, & à trois cens vingt-quatre
toifes de la rivière. Là l’eau eft prilè de
nouveau par des pompes qui font dans
un puifard, & elle eft portée par un
tuyau fur la plate-forme de la tour dont
on vient de parler, «qui eft à cent foixante-
dix-fept pieds au-deffus de In fécondé citerne,
ôcà cinq cens deux pieds au-deffus
de la rivière, dont elle eft éloignée de
foixante-quatre toifes. L’eau enfin eft
portée de cette tour dans un aqueduc qui
a la pente néceffaire pour cela, jufqu’à la
grille du Château de Marly , 6c fe rend
dans un grand réfervoir qui la diftribue
dans les jardins du Roi.
Autrefois cette Machine jettoit en
vingt-quatre heures dans le réfervoir de
Marly trois pouces de hauteur d’eau ,
c’ eft-à-dire fept cens foixante-dix-neuf
toifes cubes; mais aujourd’hui elle n’en
fournit guères que la moitié. 11 y a foixante
Ouvriers qui veillent continuellement à
l’entretien de cette Machine.
La Machine à feu eft fans doute une
des plus belles Machines hydrauliques
ui ayent paru. Elle agit par le moyen
u feu, 6c voici comment. D ’une chaudière
pleine d’eau bouillante, s'élèvent
dans un gros cylinJre de bronze des vapeurs
de l’eau, qui en chaffent l’air. A
l ’inftant que cet effet eft produit, il rejaillit
dans le tuyau en forme de pluie
de l’eau froide, qui condenfe les vapeurs ,
&C les fait tomber au fond du cylindre.
Il fe forme alors un vuide dans ce cylindre
.A
u haut du cylindre eft un pifton qui
eft attaché au bras d’un balancier ; de
façon que le vuide n’ell: pas plutôt formé,
que l’air preffe fur lu i, 6c le fait def-
cendre au fond du cylindre. Cela ne peut
avoir lieu, que le bras du balancier auquel
il eft attaché , ne defcende.
A l’autre bras de ce balancier font
attachés des piftons de plufieurs corps
de pompe. Ce bras monte à mefureque
l’autre defcend, 6c fait jouer ainfi les
pompes.
Il y a plufieurs autres Machines hydrauliques
fort ingénieufes; mais c’eft
toujours le choc de l’eau qui fait mouvoir
des roues, 6c des pompes que ces
roues font jouer, 6c qui élèvent l’eau; 6c malgré l’adreffe que les Inventeurs ont
eu de combiner ces chofes pour en tirer
le plus grand avantage , elles ne font p.-s
comparables aux trois Machines dont je
viens de donner une idée.